Larousse agricole 2002Éd. 2002
N

nitrate (suite)

Plusieurs nitrates (de sodium, de calcium, de potassium, d'ammonium) sont utilisés comme fertilisants, à l'état pur ou en mélanges ; ce sont des engrais nitriques. L'azote apporté par ces engrais, sous forme nitrique, est instantanément soluble dans la solution du sol.

Le nitrate de soude renferme au moins 15 % d'azote nitrique, 25 % de sodium et généralement de faibles quantités d'oligo-éléments parmi lesquels le bore. Il est déconseillé sur les terres battantes, car le sodium a une action dispersante sur les argiles. En revanche, il est apprécié des planteurs de betteraves pour sa richesse en bore. Cet engrais provient du Chili, où il est exploité dans des mines à ciel ouvert, mais il est également obtenu par synthèse (dans ce cas, il ne contient pas d'oligoéléments).

Le nitrate de chaux contient de 15 à 15,5 % d'azote nitrique et environ 25 % de chaux, il est très hygroscopique. Très soluble et immédiatement assimilable, il est utilisé comme engrais de démarrage des cultures. Il convient à tous les sols, même battants (présence de calcium). Il est obtenu industriellement par l'action de l'acide nitrique sur le calcaire ou sur des phosphates de chaux.

Le nitrate de chaux et de magnésie contient 13 % (ou plus) d'azote nitrique et moins de 1,5 % d'azote ammoniacal, 14 % de chaux et 8 % de magnésie. Soluble dans l'eau, il convient à toutes les cultures et tous les sols, notamment dans ceux où l'on craint une carence magnésienne. Il est fabriqué industriellement par attaque de la dolomie à l'aide d'acide nitrique.

Le nitrate de potassium est un engrais composé binaire qui contient au minimum 13 % d'azote nitrique et 43 % de potasse. Il peut être utilisé avant les semis ou en couverture sur toutes les cultures et en particulier sur certaines cultures spéciales (légumes, arbres fruitiers, fleurs). Il est également employé sous forme de pulvérisation foliaire, à titre de correctif temporaire de déficience nutritionnelle des plantes. Il est généralement extrait des mines du Chili et conditionné industriellement.

Calvet

nitrification

Transformation de l'azote ammoniacal (NH4+) en azote nitrique (NO3-).

La nitrification comporte deux étapes successives : la nitrosation et la nitratation.

Calvet

Nitrobacter

Bactérie aérobie responsable de l'oxydation de l'azote nitreux (NO2-) en azote nitrique (NO3-).

Les Nitrobacter sont des bactéries autotrophes qui tirent leur énergie de la lumière et leurs éléments constitutifs des matières minérales de l'air et du sol (gaz carbonique, sels minéraux).

Calvet

nitrophile

Se dit d'une plante poussant sur des sols riches en nitrates.

Girard

nitrosation

Transformation dans le sol du cation ammonium (NH4+) en anion nitrite (NO2-), due à l'activité de bactéries aérobies du genre Nitrosomonas.

Calvet

Nitrosomonas

Bactérie aérobie oxydante qui transforme l'azote ammoniacal (NH4+) en azote nitreux (NO2-).

Les Nitrosomonas sont des bactéries autotrophes qui tirent leur énergie de la lumière et leurs éléments constitutifs de matières minérales de l'air et du sol (gaz carbonique et sels minéraux).

Calvet

N-K

Sigle qui désigne un engrais contenant de l'azote (N) et du potassium (K), comme le nitrate de potassium.

Roger-Estrade

noctuelle

Papillon nocturne dont les larves s'attaquent aux plantes cultivées (plusieurs genres, famille des noctuidés).

Certaines espèces de noctuelles vivent isolées ; d'autres, telle la noctuelle des moissons ou moissonneuse (Agrotis segetum), se regroupent ; d'autres, enfin, comme la noctuelle upsilon et la noctuelle gamma, accomplissent des migrations sur de nombreux kilomètres en groupes de plusieurs millions d'individus.

Les chenilles s'alimentent principalement la nuit, s'attaquant aux racines, aux collets ou aux parties aériennes des plantes cultivées, provoquant parfois de graves dommages. Certaines, appelées vers gris, se réfugient le jour au pied des plantes, sous une légère couche de terre, enroulées sur elles-mêmes. Les chenilles défoliatrices (telles celles de la noctuelle gamma) demeurent toute leur vie sur la partie aérienne de la plante hôte.

Les espèces les plus communes et les plus dommageables aux cultures sont la noctuelle gamma (sur toutes les cultures), la noctuelle du blé, la noctuelle du seigle (qui s'attaque aux jeunes épis), la noctuelle des graminées fourragères (qui peut détruire en quelques jours des milliers d'hectares de prairies), la noctuelle du maïs, la noctuelle du sorgho, la noctuelle de l'artichaut, la noctuelle du chou et la noctuelle potagère (qui consomment les feuilles des choux, des navets, des salades, etc.).

Cycle de vie.

Les chenilles se transforment en chrysalides soit sur la plante elle-même (chenilles défoliatrices), soit dans la couche superficielle du sol (vers gris). Les noctuelles hivernent, suivant les espèces : soit au stade de larves moyennes, comme Amathes nigrum qui commet des dégâts dès la fin de l'hiver sur les bourgeons et sur les boutons floraux ; soit au stade œuf, comme Euxoa nigricans, qui provoque des dégâts au début du printemps sur les plantules de maïs, de betterave, etc. ; soit au stade chrysalide, comme la noctuelle du chou (Mamestra brassicœ) et la noctuelle potagère (Mamestra oleracea), qui donnent des papillons en mai (dégâts en juin) et une deuxième génération en juillet-août (dégâts d'août à octobre).

Lutte.

La lutte se fait sur les chenilles jeunes (les chenilles âgées étant résistantes aux insecticides), par utilisation d'appâts empoisonnés ou épandage de microgranulés insecticides.

Strebler/Raynal

nodosité

Excroissance plus ou moins volumineuse portée par les racines des légumineuses, provoquée par des bactéries symbiotiques fixatrices d'azote atmosphérique du genre Rhizobium.

Henry

nœud

1. Point d'une tige où s'insère une feuille. L'intervalle de tige entre 2 nœuds successifs est appelé entre-nœud.

La tige est parfois renflée au niveau des nœuds (graminées, œillet, par ex.).

2. En viticulture, partie renflée d'un rameau de vigne où se situent, d'un côté, la feuille avec un bourgeon dormant et éventuellement un entre-cœur et, de l'autre, une vrille ou une grappe (parfois absentes).

Roger-Estrade