pulvérisateur (suite)
Dans le cas d'un épandage à très bas volume par hectare (très grande précision nécessaire) ou d'un épandage d'engrais liquide à fort volume par hectare (risques de pollution), il est indispensable que la dose (quantité par unité de surface) reste uniformément constante, et pour cela que le débit soit proportionnel à la vitesse d'avancement. Il faut donc un système de régulation (DPA) qui fait appel actuellement à l'électronique et à l'informatique : un radar mesure la vitesse d'avancement réelle du pulvérisateur ; un capteur enregistre éventuellement le nombre de tours des roues porteuses pour tenir compte du glissement du pulvérisateur, variable au fur et à mesure que la cuve se vide ; un capteur de pression ou de débit se trouve à l'entrée de la rampe ou de chacun de ses éléments. L'ensemble de ces informations arrive dans la cabine sur un microprocesseur dans lequel l'utilisateur a entré les paramètres correspondant au type de traitement ou d'épandage qu'il veut effectuer ; le microprocesseur peut alors soit indiquer à l'utilisateur les corrections à effectuer, soit enclencher des automatismes pour maintenir la dose constante.
Ces pulvérisateurs consomment peu d'énergie, mais la pulvérisation obtenue n'est ni très fine ni très homogène : les risques d'accumulation et de pertes par ruissellement sont importants ; de plus, la portée est limitée, d'où une mauvaise pénétration à l'intérieur des masses végétatives importantes. Cependant, la forme de la rampe limite cet inconvénient (une rampe encadrante à jet en opposition permet, par ex., l'agitation de la végétation, et par suite une meilleure pénétration).
Les pulvérisateurs à pression mécanique à jet porté.
Ces appareils sont très utilisés pour traiter les arbres fruitiers et la vigne, et parfois les cultures basses des exploitations mixtes (vignes ou arbres fruitiers et cultures basses). Ils sont de conception identique aux précédents en ce qui concerne la pulvérisation, mais les gouttelettes sont reprises par un courant d'air produit par un puissant ventilateur hélicoïdal entraîné en général par la prise de force du tracteur, ou par une transmission indépendante sur un automoteur. Les volumes d'air soufflés sont très importants et les vitesses de l'air atteignent 60 m/s. Les pales en hélice aspirent l'air et le refoulent suivant l'axe du ventilateur. Un déflecteur dirige vers les buses ce flux d'air qui homogénéise les gouttes, augmente la portée du traitement (plusieurs mètres) mais surtout agite la végétation pour faciliter la pénétration et pour déposer le produit sur l'ensemble de la plante, y compris sur la face inférieure des feuilles, ce qui est indispensable pour certains traitements fongicides. Le ventilateur consomme jusqu'à 22 kW (30 ch) sur les gros appareils de traitement des arbres fruitiers de plein vent ou des grands arbres.
Les gouttes émises sont plus fines et plus homogènes que celles des pulvérisateurs à jet projeté, mais la dispersion peut être plus grande ; c'est pourquoi des collecteurs déflecteurs orientent les flux d'air vers une seule ou plusieurs sorties, dirigées latéralement et vers le haut pour les arbres fruitiers, et vers le bas pour la vigne. Une amélioration récente consiste à faire déboucher les buses dans un diffuseur d'air alimenté par un ventilateur centrifuge ; ce diffuseur porte des étranglements soumis à la dépression du courant d'air principal ; il se crée alors des appels qui augmentent le volume d'air débouchant sur la buse de liquide, mais à vitesse plus faible, ce qui évite de blesser la végétation.
Les pulvérisateurs pneumatiques.
De conception totalement différente, ils comportent deux circuits : un circuit d'air, alimenté par un ventilateur centrifuge, grâce auquel on obtient des pressions d'air importantes et de très grandes vitesses ; un circuit de liquide de traitement qui circule sous faible pression dans un conduit de faible diamètre.
La buse de sortie est en général un venturi (convergent-divergent) monté en bout de tuyère et dans laquelle débouche le conduit de liquide ; le venturi compresse les filets d'air, homogénéise le courant d'air qui percute le filet de liquide et provoque son éclatement en gouttelettes très fines, très homogènes ; à la sortie des buses, les gouttes, véritables petits projectiles, peuvent avoir des vitesses supérieures à 300 km/h. : il faut donc traiter à une certaine distance de la végétation et, pour éviter de disperser trop le produit de traitement, bien orienter les buses vers la végétation.
Ces appareils permettent des traitements à volume réduit, de 10 à 100 l/ha, parfois moins. La précision des traitements donne une grande efficacité sur la vigne, les arbres fruitiers et les plantes à fort développement végétatif ; mais ils représentent un investissement plus lourd et un coût de fonctionnement plus élevé que pour les autres types de pulvérisateurs. Ils ont peu d'intérêt pour les cultures basses (les céréales en particulier), et, si l'on diminue la vitesse de l'air, on modifie les caractéristiques de la pulvérisation, qui devient alors moins fine, moins homogène et finalement moins efficace que celle qu'on obtient avec une rampe classique.
Les appareils viticoles et arboricoles sont portés, traînés par le tracteur ou automoteurs ; mais il existe aussi un marché important d'appareils portés à dos d'homme ; le ventilateur est alors entraîné par un petit moteur auxiliaire de faible puissance. Ces pulvérisateurs sont très maniables, très précis dans leur action mais très fatigants pour l'utilisateur en raison du bruit, du poids et des vibrations.
Les pulvérisateurs centrifuges ou thermiques.
Les pulvérisateurs centrifuges mettent en œuvre un organe en rotation rapide (simple disque dentelé, empilage de disques, cylindre alimenté sur son axe, etc.) pour pulvériser le liquide. La pulvérisation est bonne, moyennement fine et homogène, et permet des traitements à faible volume par hectare : 25 l/ha sur les céréales, moins de 5 l/ha sur des cultures spéciales.
Ils sont à jet projeté pour une utilisation terrestre ; les buses sont soit des disques dont l'axe comporte un déflecteur réglable permettant d'orienter le jet plat émis et son angle d'ouverture, soit des cônes en rotation. Des rampes ainsi équipées servent pour les céréales et les cultures basses. Mais il existe aussi de petits appareils portatifs utilisés dans les régions où l'eau est rare.