Larousse agricole 2002Éd. 2002
F

fétuque (suite)

Petites fétuques.

La fétuque rouge (Festuca rubra) est une graminée commune en Europe, en plaine comme en montagne. De petite taille, vert foncé, elle a un limbe long, fin, très étroit, muni de 5 stries (3 faibles et de 2 fortes) ; la ligule est très courte, sans oreillettes. L'inflorescence est en forme de panicule étalée, à épillets de 4 à 6 fleurs.

La fétuque rouge a une bonne valeur fourragère, mais une productivité très moyenne. Elle est surtout utilisée pour le gazon (pelouses, terrains de sport, etc.). Les souches gazonnantes et demi-traçantes fournissent un gazon dense et souple, moins rapidement envahi par les adventices. La fétuque rouge peut s'installer sur une gamme étendue de sols et fournit un gazon fin, de bonne qualité esthétique.

La fétuque ovine (Festuca ovina) est une petite fétuque vert grisâtre à vert bleuâtre, vivant en petites touffes isolées, très compactes, dressées ; la préfoliaison est pliée ; le limbe foliaire est très étroit (1 mm) ; l'inflorescence est une panicule à rameaux assez courts, unilatéraux, à épillets de 3 à 8 fleurs. C'est une plante peu exigeante, commune en terrains maigres et très secs. Sa productivité et sa valeur fourragère sont médiocres. On l'utilise principalement dans des mélanges pour l'engazonnement des pelouses, des terrains de sport, des aérodromes.

La fétuque hétérophylle (Festuca heterophylla) ressemble beaucoup à la fétuque rouge. C'est une plante de climat méridional qui, comme cette dernière, est utilisée pour le gazon.

Roger-Estrade

feu bactérien

Maladie des plantes et des arbres cultivés et sauvages de la famille des rosacées, due à la bactérie Erwinia amylovora.

Le feu bactérien, originaire de l'Amérique du Nord, est signalé dans de nombreux pays européens et américains. En France, le premier foyer a été découvert en 1972 sur des haies d'aubépines sauvages dans la région de Dunkerque. Depuis, la maladie est quasi généralisée, malgré les mesures prises pour tenter de l'enrayer. Parmi les cultures particulièrement menacées, il faut citer en premier lieu le poirier, et ensuite le pommier et le cognassier. De nombreux arbustes ornementaux, tels l'aubépine, le cotonéaster, le pyracantha, etc., sont également très sensibles à cette maladie. Chez le poirier comme chez le pommier, certaines variétés sont plus sensibles que d'autres (chez le poirier, par exemple, ce sont les variétés `Passe-Crassane' et `Alexandrine Douillard').

Évolution de la maladie.

Les premières attaques de la bactérie ont lieu au printemps et en été sur les fleurs ou à la faveur de blessures sur l'extrémité des pousses herbacées, qui, ainsi que les pédoncules floraux, se recourbent en crosse et se dessèchent. Les nécroses progressent alors rapidement sur les pousses, puis sur les charpentières et enfin sur le tronc, provoquant la mort de l'arbre.

Les organes attaqués peuvent se couvrir de gouttes d'exsudat gluant renfermant de nombreuses bactéries. Pendant l'hiver, la maladie évolue peu ; les chancres et toutes les parties atteintes assurent la conservation de la bactérie jusqu'au printemps suivant. Chez les variétés sensibles, l'évolution de cette maladie peut être très rapide, et la mort de l'arbre survient en l'espace d'une saison.

Transmission.

La transmission de la bactérie s'effectue de façon variée. L'exsudat qui la contient est transporté par le vent, la pluie, les insectes, les oiseaux, etc. Erwinia amylovora peut aussi être propagée par les outils et le matériel souillés, par les porte-greffes et les greffons contaminés.

Lutte.

Seul un dépistage précoce de la maladie peut éviter la destruction totale du verger ou de la pépinière. En cas de soupçon, il est absolument nécessaire d'alerter le service de la protection des végétaux pour application des mesures réglementaires. De même, la plantation des rosacées ornementales sensibles, relais de la bactériose, est réglementée.

Raynal

feuille

Organe végétal porté par les tiges, typiquement constitué par une lame verte (limbe) de forme définie, à croissance limitée dans le temps et à symétrie bilatérale, jouant un rôle fondamental dans la photosynthèse.

Chez les dicotylédones, la feuille comporte habituellement une partie aplatie, le limbe, parcourue de nervures et rattachée à la tige par le pétiole - lorsque celui-ci manque, la feuille est dite sessile. La base plus ou moins élargie du pétiole porte de part et d'autre 2 expansions foliacées latérales, les stipules. Ces stipules, selon les espèces, peuvent tomber rapidement, être très réduites, voire inexistantes, ou, à l'inverse, être persistantes et développées en lame foliacée plus ou moins importante (feuille de pois), ou encore transformées en épine (robinier) ou en glande. Le limbe est de forme très variable, caractéristique de chaque espèce. Dans les feuilles simples, il peut être entier, denté, lobé ou plus ou moins profondément découpé. Dans les feuilles dites composées, il se subdivise en plusieurs folioles. Selon la disposition des folioles, on distingue :
les feuilles composées palmées, dont toutes les folioles partent du même point au sommet du pétiole commun (par ex. feuille de marronnier) ;
les feuilles composées pennées, dont les folioles s'attachent de chaque côté du pétiole commun comme les barbes d'une plume (frêne) ;
les feuilles composées pédalées, qui ressemblent à des feuilles palmées mais où les folioles latérales s'insèrent les unes sur les autres (hellébore).

La même terminologie s'applique à la nervation du limbe.

Chez la plupart des monocotylédones, les feuilles sont sessiles, les nervures sont parallèles, et le limbe se prolonge en une gaine qui enveloppe la tige (feuille de tulipe, de graminée).

Disposition.

Les feuilles s'insèrent sur la tige en des points appelés nœuds, avec normalement un bourgeon à leur aisselle (bourgeon axillaire). La disposition des feuilles sur la tige est caractéristique de chaque espèce. Elles sont dites alternes lorsqu'une seule feuille est insérée à chaque nœud ; opposées lorsqu'il y a 2 feuilles à chaque nœud, l'une en face de l'autre ; verticillées lorsqu'il y en a 3 ou plus à chaque nœud. Dans tous les cas, les feuilles de 2 nœuds successifs sur la tige forment entre elles un angle sensiblement constant, propre à l'espèce.