Variété de la chicorée sauvage dont la racine, après forçage à l'obscurité, produit un bourgeon volumineux consommé sous le nom d'endive (espèce Cichorium intybus, famille des astéracées).
SYN. : chicorée witloof.
La chicorée de Bruxelles est d'introduction récente en agriculture. Elle tire son origine de la chicorée à café dans son type `Magdebourg', dont l'aptitude à former, sous une couche de terre, une rosette de feuilles serrées et dressées avait été repérée vers 1850 par les jardiniers de la cour de Bruxelles. La chicorée de Bruxelles forme en 1re année une rosette de grandes feuilles allongées accompagnée d'une tubérisation de la racine pivotante, qui atteint un diamètre de 3 à 4 cm. Le froid subi par la plante au champ à l'automne (vernalisation) lui confère l'aptitude à développer une hampe florale, dont la 1re étape se traduit par la formation d'un bouquet de feuilles dressées. La combinaison du forçage - qui simule les conditions climatiques de 2e année - et de l'obscurité permet d'obtenir le chicon, ou endive.
Variétés.
La plupart des variétés actuelles de chicorée de Bruxelles sont des hybrides F1 (hybrides simples) dont les racines sont mises à forcer sans terre de couverture. Les variétés-populations et les premiers hybrides ont été remplacés par un nombre restreint d'hybrides adaptés à une large plage de périodes de forçage : `Flash', `Béa', `Turbo', `Atlas', `Focus', `Monitor', `Platine', `Quartz', `Vénus'. Des types à chicon rouge violacé comme `Carmine', issus de croisements avec la chicorée italienne `Chioggia', font leur apparition.
Culture.
Besoins de chaleur pour la tubérisation des racines et besoins de froid pour leur passage à l'état vernalisé confèrent à la chicorée de Bruxelles une adaptation au climat du nord de l'Europe de l'Ouest. Les sols limoneux profonds sont les plus favorables pour l'obtention d'une racine droite et cylindrique. La production des racines est semblable à celle de la betterave sucrière. Le semis de précision, avec des semences calibrées et micro-enrobées, se fait de fin avril à début juin, avec un objectif de 180 000 à 250 000 racines/ha et des intervalles entre les rangs de 36 cm.
Forçage.
Les racines, dont le calibre idéal au collet est de 3 à 4 cm, sont arrachées à l'automne à l'aide d'une arracheuse-effeuilleuse-chargeuse, tractée ou automotrice, avant les premières gelées. Coupées à 15 ou 18 cm de longueur à l'effeuillage, elles sont immédiatement mises en forçage ou conservées soit en silo, soit en chambre à 2 oC/-2 oC pour étaler la production des chicons, tout en maintenant le potentiel physiologique des racines en vue d'obtenir un chicon de qualité.
La durée du forçage est de 21 jours. Il se pratique à l'obscurité selon 2 méthodes :
le forçage traditionnel, sans terre de couverture, dans un hangar où, dans une ambiance humide et chaude (16 à 20 oC selon l'époque de forçage), les racines sont repiquées dans un sol enrichi en matière organique ;
le forçage hydroponique (aujourd'hui généralisé) en salle, où les racines sont placées dans des bacs empilés de 1,2 m2 contenant 600 à 800 racines (250 à 300 bacs/ha de racines), à une température décroissante de 20 à 12 oC de septembre à juillet, et avec une solution nutritive.