Larousse agricole 2002Éd. 2002
A

alucite

Petit papillon dont la chenille cause des dégâts aux céréales (genre Alucita, famille des alucitidés).

L'alucite adulte est un papillon de 11 à 16 mm d'envergure, aux ailes antérieures étroites, de couleur jaune brunâtre et aux ailes postérieures gris clair, longuement frangées. Elle apparaît sur les cultures en mai. La femelle pond sur les grains de maïs ou de blé, dans les champs, les cribs ou les greniers. La chenille éclôt une semaine plus tard, s'introduit dans le grain et dévore l'amande. Les dégâts peuvent être considérables, et les grains attaqués ont un goût désagréable qui les rend impropres à la consommation. Le séchage industriel paraît éliminer cet insecte.

STREBLER/RAYNAL

aluminium

Élément chimique de masse atomique 26,9815, de symbole Al.

L'aluminium est très largement distribué dans les sols cultivés, principalement sous forme de silicates, et présent dans les roches et les argiles. Il ne semble pas être un élément indispensable à la vie végétale et, s'il l'était, les infimes quantités requises sont largement disponibles dans tous les types de sol. Dans certains sols acides, la présence de trop grandes quantités d'aluminium absorbable par les plantes peut causer des dommages aux cultures. Le remède consiste à pratiquer un chaulage.

Roger-Estrade

amandaie

Lieu planté d'amandiers.
SYN. : amanderaie.

Mauget

amande

1. Fruit de l'amandier; noyau de ce fruit ; graine contenue dans ce noyau. 2. Toute graine contenue dans un noyau.

Mauget

amandier

Arbre originaire d'Asie centrale cultivé pour son fruit, l'amande (espèce Prunus amygdalusou Prunus dulcis, famille des rosacées). u Un lieu planté d'amandiers se nomme amandaie.

L'amandier est un arbre de 6 à 8 m de haut, à feuilles elliptiques et dentées. L'espèce présente une extrême diversité de formes, liée aux types de ramifications. Les fleurs blanc-rose apparaissent très précocement, ce qui rend cet arbre sensible aux gelées printanières. L'amandier est autostérile (il ne peut pas s'autoféconder) ; il faut plusieurs variétés pour obtenir des fruits. L'interpollinisation, c'est-à-dire l'échange de pollen entre les diverses variétés, nécessite l'intervention des abeilles. Le fruit, d'aspect velouté, contient un noyau allongé à coque épaisse appelé amandon, qui renferme une ou deux graines (amandes).

On distingue 2 grandes catégories d'amandes : les amandes douces, comestibles, et les amandes amères, toxiques à cause de l'acide cyanhydrique qu'elles contiennent. Elles libèrent également de l'aldéhyde benzoïque (essence d'amande amère).

Culture.

Les variétés à floraison tardive (première quinzaine de mars), à port dressé et vigoureux, de forte productivité et peu sensibles à l'alternance et au coryneum, donnent les meilleurs résultats en culture. Parmi elles, on peut citer : l`'Aï', cultivée depuis plus d'un siècle en Vaucluse et dans les Bouches-du-Rhône, mais aujourd'hui en déclin ; les `Ferraduel' et `Ferragnes', variétés obtenues par l'INRA en 1966, dont le rendement au cassage est de 30 à 40 %; la `Lautane', obtenue par l'INRA en 1991. Sur le plan climatique, en France, ce sont la Provence et certains coteaux du Sud-Ouest qui offrent les meilleures conditions pour l'implantation d'un verger. L'amandier s'adapte bien aux terrains pauvres, mais des questions de rentabilité conduisent à choisir des sols de bonne qualité, où le drainage est excellent, car l'arbre redoute l'asphyxie des racines. En sol superficiel, une irrigation modérée est utile.

La multiplication s'effectue par greffage. Le semis d'amandier donne un porte-greffe souvent utilisé, mais il est irrégulier. Le pêcher de franc, obtenu à partir de semis de noyaux de pêche, est à réserver aux sols non calcaires ; il est, de plus, très sensible aux viroses de l'amandier, qui provoquent souvent l'échec de la greffe. Le prunier Damas de Toulouse peut être utilisé en sol lourd. Enfin, l'hybride amandier ´ pêcher est satisfaisant : il a une bonne reprise à la plantation et sa croissance est régulière et rapide.

Les distances de plantation entre rangs et entre plants vont de 5 x 7 m jusqu'à 9 x 9 m, l'écartement entre les rangées étant de 7 m au minimum pour faciliter la récolte mécanique. Il est indispensable de prévoir la plantation de deux ou trois variétés de même époque de floraison pour la pollinisation.

La taille de formation permet l'obtention de quatre ou cinq charpentières (branches maîtresses) ; la taille annuelle est un élagage qui permet d'éclairer le centre de l'arbre et de simplifier l'extrémité des pousses.

Maladies et ravageurs.

Les maladies cryptogamiques à craindre sont la verticilliose, l'anthracnose (qui provoque les points de gommose), la moniliose et enfin le Coryneum (qui entraîne la criblure des feuilles). Les insectes nuisibles sont relativement peu nombreux et n'ont pratiquement aucune influence néfaste sur les amandiers. La multiplication végétative favorise la propagation des viroses : la mosaïque et le line pattern sont redoutables. Le virus des taches annulaires, transmis par le pollen, entraîne un nanisme et des fentes sur le tronc des arbres. L'INRA et le CTIFL diffusent des variétés indemnes de viroses.

Récolte.

La récolte des amandes peut être effectuée, selon la surface, de 2 façons :
en vert, sur de petites surfaces et pour un temps très court, qui ne dépasse pas une dizaine de jours par variété (l'amande doit être rapidement commercialisée, car elle s'altère vite) ;
en sec, manuellement ou mécaniquement (dans le premier cas, les arbres sont gaulés et les fruits ramassés à terre ; dans le second, on utilise des vibreurs avec réception du fruit dans une bâche qui s'enroule automatiquement).

Lorsque l'implantation est bonne, la mise à fruit débute à partir de la quatrième année. Le rendement est alors de 200 à 300 kg d'amandons par hectare. À partir de la septième année, il est de l'ordre de 1 500 kg en culture irriguée et de 700 à 800 kg en culture sèche.

Utilisations.

L'amande douce est consommée fraîche, mais l'amande sèche sans coque représente 90 % de la commercialisation. Elle est notamment utilisée en biscuiterie, en chocolaterie, en confiserie (dragées, pralines, nougats, etc.). L'huile d'amande douce est nécessaire aux besoins de la pharmacie, de l'horlogerie et de la mécanique de précision.