labour
1. Pratique culturale consistant à découper la terre en une ou plusieurs bandes et à la retourner à l'aide d'une charrue 2. Portion de terre qui vient d'être ainsi travaillée.
Lorsque le labour est effectué à l'aide d'une charrue à versoir, la bande de terre est découpée horizontalement par le soc et verticalement par le coutre. La bande de terre ainsi découpée est soulevée puis retournée par le versoir avant de retomber sur la bande de terre précédemment retournée. Lors de ce mouvement, le sol se fragmente plus ou moins intensément en fonction des caractéristiques de la charrue (forme du versoir, vitesse d'avancement, profondeur de travail), du type de sol et de son état au moment du labour (structure, humidité). Il existe 2 types de charrue à versoir qui définissent 2 types de labour : les charrues réversibles permettent de réaliser un labour à plat, la terre étant rejetée toujours du même côté lors des allers-retours successifs dans la parcelle ; les charrues simples réalisent un labour en planche : la terre ne peut être rejetée que d'un seul côté, qui change à chaque aller-retour. On distingue 2 types de labour en planche : en adossant ou en refendant.
Lorsque le labour est effectué à l'aide d'une charrue à disques, la bande de terre est découpée par le bord d'attaque du disque ; elle est ensuite déplacée latéralement par le mouvement de rotation du disque, qui tourne autour d'un axe incliné par rapport à l'horizontale. Enfin, un versoir racleur fait tomber la terre latéralement par rapport au sens d'avancement de la charrue. Au cours de ce mouvement, la bande de terre s'émiette plus ou moins intensément en fonction des caractéristiques de la charrue (inclinaison du disque, position du versoir racleur, vitesse d'avancement, profondeur de travail), du type de sol et de son état au moment du labour (structure, humidité).
Les objectifs du labour sont multiples. Cette opération permet tout d'abord de découper et de fragmenter des zones tassées par la circulation des engins lors de la culture précédente. À cette action directe sur la structure du sol s'ajoute une action indirecte : le labour expose les volumes de sol remontés en surface à l'action de fragmentation des outils de reprise lors des façons superficielles, et, lorsqu'il est effectué avant l'hiver pour une culture de printemps, la terre retournée est exposée à l'action des agents climatiques (gel, alternances d'humectation et de dessiccation du sol) qui émiettent les bandes de terre sur une profondeur plus ou moins grande. Le labour a ensuite pour fonction d'incorporer au sol les résidus de la récolte précédente, les amendements organiques et minéraux, les engrais de fond et, éventuellement, les résidus de produits qui pourraient s'avérer toxiques pour la culture à mettre en place. Cette incorporation peut être améliorée par l'utilisation d'une rasette, corps de charrue miniature, placé devant le corps principal, qui découpe une partie de la surface de la bande de labour puis la projette en fond de raie ou sur le flanc de la bande précédente avant le retournement du reste de la bande de terre. Le labour détruit les mauvaises herbes et les repousses de la culture précédente, mais il modifie également la répartition verticale du stock de graines d'adventices : il enfouit les graines situées près de la surface du sol et remonte celles qui avaient été enfouies lors du labour précédent. Enfin, le labour permet d'améliorer l'évacuation de l'eau en excès, particulièrement dans le cas de labours en planche.
La réalisation correcte de ces objectifs dépend tout autant des caractéristiques de la parcelle au moment de l'intervention que des réglages de la charrue et de la manière de l'utiliser. L'amélioration de la structure du sol est étroitement liée à l'état d'humidité et au degré de tassement du sol à labourer : le degré de fragmentation sera maximal pour un type de sol donné dans une gamme d'humidité optimale, qui correspond à une consistance friable du sol. Trop sec, le sol se fragmente peu ; trop humide, il se déforme sans se briser. Lorsque le sol est fortement tassé (après une récolte d'automne en conditions humides, par exemple), le labour crée de grosses mottes séparées par des vides qui ne sont pas favorables au bon fonctionnement du système racinaire. Le degré d'émiettement dépend aussi de la vitesse d'avancement et de la forme du versoir. Avec un versoir hélicoïdal, la bande de terre est accompagnée progressivement dans son retournement et l'émiettement est moins important qu'avec un versoir cylindrique, plus agressif. La manière dont les résidus et les amendements organiques sont enfouis peut aussi être très différente suivant les réglages de la charrue, le type de versoir ou de rasette. Il faut éviter de déposer en fond de raie des paquets de matières organiques qui se décomposeraient mal, ou gêneraient la croissance racinaire. Enfin, il faut éviter de labourer en conditions trop humides, car le tracteur circule avec une roue en fond de raie (sauf lorsqu'on utilise une charrue déportée) et l'on risque alors de compacter le sol sous le fond de travail, créant ainsi une semelle de labour, obstacle à la croissance en profondeur des racines.
Roger-Estrade
lacaune
Race ovine originaire du sud du Massif central et aujourd'hui exploitée en vue soit de la production de lait, soit de la production de viande.
Les sujets, de grand format (brebis de 65 à 80 kg), ont une toison blanche qui laisse à découvert la tête, la nuque et tout le dessous voire les côtés du corps. Ce sont des animaux de semi-plein air, adaptés à l'utilisation de parcours. Avec plus de 1 300 000 brebis, la lacaune est au 1er rang des races françaises, tant pour le lait (800 000 brebis traites) que pour la viande (540 000 brebis allaitantes).
Le rameau laitier est exploité dans le rayon de Roquefort (Aveyron, Tarn, Lozère, Hérault et zones limitrophes). L'agnelage des brebis a lieu en fin d'année et, après sevrage de leurs agneaux vers 4 semaines, les mères sont traites jusqu'en juillet ; leur production moyenne en 165 jours de lactation est proche de 300 l d'un lait riche : 71 % de taux butyreux et 53 % de taux protéique. Ce lait est principalement transformé en fromage AOC de Roquefort, mais il est aussi utilisé pour la production d'un autre fromage traditionnel, le pérail, de féta (pâte molle affinée en saumure) et de yaourts. Les agneaux sont soit vendus comme agneaux de lait à 13 kg de poids vif, soit engraissés pour être abattus à 35-40 kg (agneaux de Roquefort).