maïs (suite)
La majorité des éléments minéraux nécessaires à la plante est prélevée durant une période de 5 semaines allant de 10 jours avant l'apparition des panicules mâles à 25-30 jours après. Pendant cette période critique, qui coïncide avec celle où les besoins en eau sont les plus élevés, la plante prélève :
de 70 à 75 % de l'azote nécessaire,
de 60 à 70 % de l'acide phosphorique,
de 55 à 60 % de la potasse.
Culture.
Le maïs est souvent cultivé avant un blé, car il permet de réduire le potentiel d'infestation en adventices de ce dernier, qui profite également de l'arrière effet des fumures organiques apportées au maïs. La monoculture de maïs est toutefois un phénomène courant, notamment dans les régions où il est surtout produit pour le grain et où il est valorisé par l'irrigation.
Le semis est réalisé avec un semoir de précision semant grain par grain à une profondeur de 4 à 5 cm. Compte tenu de la faiblesse du tallage, le maïs ne peut compenser une densité de peuplement trop faible, de sorte qu'il est nécessaire de rechercher lors du semis une densité optimale et des conditions favorables à la levée, notamment en matière de température. Pour le maïs destiné à la production de grains, on vise habituellement une densité comprise entre 80 000 et 100 000 pieds/ha. Pour le maïs destiné à l'ensilage, on sème généralement à plus forte densité. L'écartement entre les lignes est de 60 à 80 cm.
Fertilisation.
De même que pour les autres céréales, l'azote est un élément déterminant pour la croissance et la production de grains de la plante. Les besoins sont de l'ordre de 2,2 kg par quintal de grains, pour un rendement se situant autour de 100 q/ha et autour de 12 kg pour un rendement de 17 t de matière sèche/ha dans le cas de maïs ensilage. La plante absorbe moins de 10 % de ses besoins entre la levée et le stade 10 feuilles, de 55 à 70 % entre le stade 10 feuilles et la floraison femelle, et le reste pendant la période de formation et de remplissage des grains.
La quantité d'azote à apporter est calculée par la méthode du bilan prévisionnel de l'azote, basée d'une part sur les besoins en fonction d'une estimation du rendement, d'autre part sur les fournitures du sol et le coefficient apparent d'utilisation de l'azote (CAU), estimé à partir de références locales. Généralement, l'apport, réalisé en une seule fois vers le stade 10 feuilles, est compris entre 150 et 200 kg.
Lutte contre les adventices.
Le désherbage chimique est le moyen le plus courant de lutte contre les adventices. Le traitement de base utilise deux produits du groupe des triazines : la simazine et l'atrazine, le premier produit absorbé par les racines, le second par les feuilles et les racines. Ces deux produits ont cependant une rémanence dans le sol quelquefois préjudiciable aux cultures suivantes. En outre, certains adventices, notamment des graminées estivales (panics, sétaires, digitaires) ainsi que des dicotylédones, sont résistants ; il est alors nécessaire d'utiliser d'autres familles de désherbants en cours de végétation. Le liseron reste une plante difficile à détruire en raison de la profondeur de ses rhizomes.
Maladies.
Le maïs est généralement peu touché par les maladies. Par ailleurs, il existe une bonne variabilité génétique dans la tolérance aux maladies, qui peut être valorisée par le choix variétal. Les principales maladies sont : les fontes de semis et le charbon du maïs contre lesquelles on lutte soit indirectement par traitements contre les insectes favorisant le développement de la maladie, soit directement par application de fongicides ; la fusariose, combattue par le traitement des semences et par des fongicides préventifs ; l'helminthosporiose et les rouilles, pour lesquelles l'application de fongicides est justifiée en cas d'attaques précoces.
Ravageurs.
A l'inverse des maladies, les parasites animaux sont susceptibles de causer des dégâts importants aux cultures. En dehors des oiseaux, contre lesquels les moyens de lutte consistent à enrober les graines de répulsifs, les principaux parasites sont les taupins, fréquents surtout en monoculture, les limaces, les pyrales et les sésamies. Contre les insectes du sol, le traitement des semences est le principal moyen de lutte. Contre les limaces qui peuvent causer des dégâts importants à la levée du maïs lorsque le temps est humide, la lutte est préventive et a lieu en même temps que le semis par épandage de granulés. Les larves des sésamies et des pyrales creusent des galeries dans les tiges et les épis. La lutte chimique, quelquefois par voie aérienne lorsque la plante est développée, est le seul moyen d'intervention.
Utilisations.
Le maïs peut être cultivé comme une céréale dont on récolte seulement le grain. Dans ce cas, il est surtout destiné à l'alimentation animale (70 % des quantités produites en Europe), à l'industrie de l'amidon (20 %), à la semoulerie (8 %). L'importance du grain de maïs en alimentation animale tient à sa richesse en énergie provenant de sa teneur en matière grasse (4,7 %). Avec 1,1 UF (unité fourragère) par kg de matière sèche, il est la plus énergétique de toutes les céréales. Il est cependant relativement pauvre en azote et en calcium.
Le maïs est également cultivé comme fourrage. Dans ce cas, c'est la plante entière qui est récoltée avant maturité des grains. Elle peut être donnée en vert aux animaux, mais l'est le plus souvent sous forme d'ensilage. Sa valeur énergétique est alors de 0,75 UF par kg de matière sèche. Elle est légèrement carencée en matières azotées (45 g de matières azotées digestibles par kilogramme de matière sèche), et surtout manque d'un acide aminé essentiel, la lysine.
Surfaces cultivées et production.
Avec une production mondiale évaluée par la FAO à 605 millions de t en 1998, le maïs est devenu la première production céréalière mondiale devant le blé et le riz, et celle dont la progression a été la plus forte (avec une augmentation de 50 % au cours des 20 dernières années).
La superficie consacrée à la culture du maïs grain dans le monde se situe autour de 1,4 million d'ha, et le rendement moyen est proche de 45 q/ha. Il dépasse 80 q/ha dans l'Union européenne, 70 q/ha aux États-Unis, mais atteint seulement 15 q/ha pour l'ensemble de l'Afrique.