Larousse agricole 2002Éd. 2002
A

asperge (suite)

Récolte.

La récolte des turions commence généralement la 3e année après la plantation, parfois en 2e année. L'entrée en production et la durée de la récolte seront fonction du lieu de production, des conditions édaphiques de l'aspergeraie et de la technologie de production (recours au paillage plastique, culture sous abri) : du 20 février jusqu'au début mai dans le Roussillon, du début mars au 15 mai en Provence, du 10-20 avril jusqu'au 15-20 juin dans le Val de Loire. La culture de l'asperge verte sous tunnel chauffé autorise une récolte dès la mi-janvier.

La durée des récoltes est limitée à 20 jours en 2e année, à 30 jours en 3e année et à 60 jours environ les années suivantes. La cueillette du turion de l'asperge blanche intervient lorsque sa pointe perce la surface du sol. Elle s'opère à la gouge. La récolte, qui est au moins quotidienne, reste manuelle à raison de 4 à 8 kg/h, soit 120 à 150 kg/jour/ha en pleine production. Le rendement varie de 3 à 7 t/ha en fonction du lieu de production, de la variété, des conditions liées au sol, de l'âge de l'aspergeraie et de la technologie de production.

Dans le commerce, les asperges vertes mesurent jusqu'à 27 cm de longueur, alors que les asperges blanches ne doivent pas dépasser 22 cm.

Maladies et ravageurs. Les maladies sont le rhizoctone violet, les fusarioses de l'asperge, la rouille de l'asperge et la stemphyliose. Les ravageurs sont principalement le criocère de l'asperge, la mouche de l'asperge, la mouche des semis, la chenille à fourreau ainsi que les pucerons.

Production.

La production française d'asperges, en régression depuis de nombreuses années, se situe autour de 30 000 t (dont 45 % pour le Languedoc-Roussillon et l'Aquitaine) sur 11 000 ha. La France est le 4e pays producteur européen derrière l'Espagne (80 000 t), l'Allemagne et la Grèce. La production est quasi exclusivement consommée en frais. La balance commerciale est aujourd'hui fortement déficitaire en volume : les importations en frais sont de 12 000 t (Espagne, Pérou - pour l'asperge verte) tandis que les exportations s'élèvent à 8 000 t ; elles concernent l'Allemagne pour 45 %. Par ailleurs, la France importe environ 26 000 t d'asperges en appertisé. L'asperge verte connaît un développement significatif depuis 1985, à partir du Roussillon. Elle occupe aujourd'hui 10 % des volumes produits.

Péron

aspergeraie

Plantation d'asperges.

Péron

aspersion

Méthode d'irrigation consistant à arroser les plantes le plus uniformément possible à l'aide de gouttes d'eau produites par un asperseur alimenté par des canalisations sous pression.

Dans les pays développés, l'irrigation par aspersion remplace de plus en plus l'irrigation gravitaire par canaux, en raison de sa plus grande souplesse d'utilisation. Elle est utilisable sur presque toutes les cultures (sauf le riz) et sur la plupart des sols, indépendamment du relief. Elle présente cependant quelques inconvénients par grand vent, et son coût relativement élevé la rend difficile à utiliser dans les pays en développement.

La pression est le facteur le plus important pour déterminer la qualité d'un arrosage : à basse pression (moins de 5 bars, avec des asperseurs à basse et moyenne pression) les gouttelettes sont fines et l'action sur les sols est faible ; à fortes pressions (au-delà de 5 bars, avec les canons d'arrosage), l'action des gouttelettes sur les sols fragiles (par exemple limons à faible teneur en matière organique) peut créer des dégradations en surface (battance).

L'aspersion est aussi utilisée en arboriculture pour lutter contre les gelées tardives de printemps : le gel causant des dégâts lorsque les températures sont négatives, les plantes aspergées se couvrent d'une fine pellicule de glace et sont ainsi maintenues à une température constante de 0oC.

Aubineau/RE

asphyxie

En médecine vétérinaire, insuffisance dans les échanges respiratoires, tenant soit à la composition de l'air ambiant, soit aux mouvements respiratoires du sujet.

L'asphyxie conduit à une augmentation de la pression partielle de gaz carbonique dans l'organisme (hypercapnie) et à une baisse de la pression partielle d'oxygène (hypoxie, anoxie), pouvant aller jusqu'à la mort.

BRUGÈRE

assainissement

1. Agronomie. Ensemble des opérations destinées à supprimer les excès d'eau dans le sol, à l'échelle d'un bassin versant ou d'une petite région agricole.

Au niveau d'une parcelle, c'est le drainage qui assure l'assainissement, mais de nombreuses autres opérations foncières d'assainissement contribuent à collecter et à orienter les excès d'eau vers le réseau hydrographique naturel.

Entretien des voies naturelles d'écoulement de l'eau.

Un développement anormal de la végétation aquatique, l'effondrement des berges, l'envasement progressif nuisent à l'écoulement naturel de l'eau et retardent le ressuyage naturel des sols. Les travaux de faucardage, de curage, de redressement des berges sont donc indispensables pour maintenir en bon état les rivières, ruisseaux ou fossés à ciel ouvert. L'entretien de tous les ouvrages jalonnant fossés et cours d'eau (déversoirs, barrages, biefs, etc.) est également nécessaire pour réguler le niveau des eaux d'une petite région.

Aménagement de voies d'écoulement artificielles.

Quand le réseau naturel est insuffisant, il faut créer un réseau de fossés capable d'évacuer l'eau excédentaire vers les rivières. Les fossés à ciel ouvert sont généralement parallèles les uns aux autres et légèrement obliques par rapport aux courbes de niveau, pour permettre un écoulement gravitaire de l'eau. Ils débouchent dans un fossé collecteur de plus grande dimension qui aboutit lui-même à un émissaire naturel, en suivant la ligne de plus grande pente d'une vallée (thalweg). Si le relief naturel ne permet pas l'écoulement par gravité vers l'émissaire, il faut remonter l'eau par des stations de pompage. Dans le cas de cuvettes naturelles, un fossé de ceinture conduit les eaux en excès vers le fossé collecteur.

Les fossés et les collecteurs se creusent facilement à l'aide de pelles mécaniques équipées de godets de creusement. Ainsi, certaines zones marécageuses sont entièrement assainies par fossés, en particulier en raison du coût élevé d'un drainage souterrain, mais les frais d'entretien du réseau et les contraintes imposées par la présence de ces fossés dans une parcelle cultivée de façon mécanique sont des inconvénients incontestables ; le remplacement de certains fossés par des grosses buses enterrées (de 0,3 à 0,5 m de diamètre) atténue ces contraintes.