environnement (suite)
Les réponses apportées à ces problèmes ont cherché, dès la fin des années 1980, à intervenir de manière globale sur l'agriculture, en marge des dispositifs réglementaires spécifiques. Ainsi, les opérations « ferti-mieux » mises en place dans plusieurs zones vulnérables avaient pour objectif d'associer différents acteurs (agriculteurs, gestionnaires de l'eau, pouvoirs publics...) dans une démarche visant à réduire au niveau régional les rejets de nitrates dans l'environnement. De même, les CTE (contrats territoriaux d'exploitation) avaient pour objet d'inciter les agriculteurs à s'engager dans une démarche de réflexion sur leur système de production afin de rechercher des méthodes de production qui préservent l'environnement (replantation de haies, installation de bandes enherbées pour lutter contre l'érosion, mise en place de cultures intercalaires...). Enfin, la prise en compte de l'environnement est devenue partie prenante des négociations concernant la politique agricole commune.
Depuis la fin des années 1980, le débat sur le changement climatique global a pris une part de plus en plus grande et l'agriculture s'y est rapidement trouvée mise en cause, à travers sa contribution à l'émission de plusieurs gaz à effet de serre. La déforestation ou les feux de brousse contribuent à l'émission de gaz carbonique, la partie agricole du cycle de l'azote à celle de divers composés gazeux de cet élément (NO, NO2...), les rizières ou l'élevage, à l'émission de méthane. La question des relations entre agriculture et environnement prend ainsi une dimension planétaire, alors même que les controverses scientifiques sur la nature des évolutions possibles ne sont pas tranchées...
Les services rendus par l'agriculture à l'environnement.
L'agriculture entretient l'espace rural : elle permet d'y maintenir une présence humaine, des voies d'accès et empêche l'enfrichement des terrains. Mais pour que cette fonction soit remplie, la seule présence d'une activité agricole (en général de l'élevage extensif dans des zones très faiblement peuplées) ne suffit pas. C'est un véritable travail spécifique d'entretien du paysage et de la diversité des biotopes qu'il faut réaliser.
Les services rendus à l'environnement par l'agriculture portent aussi sur l'élimination des déchets urbains, utilisés depuis plusieurs siècles pour l'amendement des terres agricoles. Aujourd'hui, l'utilisation agricole des boues de station d'épuration représente un moyen d'élimination dont le coût est équivalent à leur incinération. Leur utilisation pose toutefois un problème d'image de l'agriculture et ne peut être envisagée sans que des contrôles stricts ne soient menés pour évaluer les risques de contamination des sols ou des plantes par des substances toxiques (métaux lourds, micro-organismes pathogènes...).
L'agriculture participe également à la stabilisation de l'effet de serre : les plantes cultivées fixent, grâce à la photosynthèse, des quantités très importantes de gaz carbonique. Enfin, l'utilisation non alimentaire de produits agricoles (bioéthanol, matières plastiques fabriquées à partir d'amidon de maïs...) contribue à la diminution de pollutions ou à l'amélioration du recyclage de certains produits industriels.
Roger-Estrade