Larousse agricole 2002Éd. 2002
F

fertilisant (suite)

Pour les engrais qui sont des éléments chimiques simples, il est aisé de faire la relation entre la quantité d'élément fertilisant et le pourcentage de ces éléments dans les engrais. Ainsi, pour l'azote, 1 unité fertilisante d'azote représente 1 kg de l'élément chimique N, et la teneur en azote des engrais est exprimée en pourcentage de N (par exemple, l'ammonitrate 33 dose 33 kg d'azote (N) par 100 kg d'engrais ; pour apporter 50 unités d'azote (N) à un blé, il suffit d'épandre 150 kg d'ammonitrate 33 par hectare). Mais, pour le phosphore (P), le potassium (K), le calcium (Ca), le magnésium (Mg), le soufre (S) et le sodium (Na), l'unité n'est plus l'élément chimique mais un oxyde qui ne correspond à aucune réalité dans le sol (P2O5, K2O, CaO, MgO, SO3, Na2O). Ainsi, 1 unité de phosphore correspond à 1 kg d'anhydride phosphorique (également appelé acide phosphorique) ; pour apporter 100 unités de phosphore à une culture, une solution est d'épandre 550 kg par hectare de superphosphate à 18 % d'anhydride phosphorique (P2O5).

Thomas

fertilisation

Amélioration d'une terre par apport d'engrais ou d'amendements.

La fertilisation améliore l'aptitude d'un milieu à satisfaire les besoins des cultures pour assurer une production de qualité, tout en garantissant la sécurité alimentaire. L'apport de matières fertilisantes (amendements, engrais) permet :
la correction de l'acidité du sol, qui s'obtient par l'épandage d'amendements minéraux basiques calcaires et/ou magnésiens ;
le maintien du taux d'humus, assuré par le retour des résidus de cultures, l'enfouissement des déjections animales (fumier et lisier) et le recyclage de sous-produits industriels ou urbains ;
la satisfaction des besoins en éléments minéraux des végétaux : l'apport d'engrais permet de compenser les prélèvements d'éléments minéraux par les plantes et leur transfert vers les zones de consommation (villes et exportations) ; il peut aussi permettre de renforcer les quantités d'éléments minéraux dans les sols qui en contiennent insuffisamment. Cependant, les pratiques de fertilisation ne sont pas les seules à améliorer la fertilité des milieux. Elles doivent s'inscrire dans des systèmes où la succession des cultures et l'ensemble des techniques culturales contribuent au fonctionnement durable de l'agriculture.

Roger-Estrade (A.)

fertilité

1. Biologie. Potentiel reproductif d'un individu ou d'une population, mesuré par le nombre de descendants viables produits.

Chez les végétaux, la fertilité est l'un des facteurs importants du rendement d'une espèce cultivée.

Bannerot

2. Pédologie. Caractère de ce qui est fertile, c'est-à-dire de ce qui produit beaucoup.

Pour un climat donné, la fertilité d'un sol représente son aptitude à assurer, de manière régulière et dans des conditions normales de production, de bonnes conditions de croissance des cultures. La fertilité d'un sol est donc une notion relative, dont l'appréciation varie suivant le type de culture pratiquée et/ou les moyens techniques mis en œuvre. Elle résulte d'une combinaison des composantes physique (état structural...), chimique (pH, quantité d'éléments minéraux...) et biologique (faune du sol, activité microbienne...) du sol, qui déterminent l'approvisionnement des plantes en éléments nutritifs et les conditions de la croissance et du fonctionnement des racines.

MCGirard

fétuque

Genre botanique de la famille des graminées, regroupant un assez grand nombre d'espèces utilisées comme fourrages ou pour l'engazonnement des pelouses.

Grandes fétuques.

La fétuque élevée, ou fétuque roseau (Festuca elatior, Festuca arundinacea), forme de fortes touffes et des rhizomes souterrains. C'est une plante vivace de grande taille (pouvant atteindre 2 m de haut), robuste, vert foncé, à chaume de gros diamètre, relativement peu feuillu. La préfoliaison est enroulée. La ligule est très courte, verdâtre, en forme de collerette ; les oreillettes sont fortes. L'inflorescence est en forme de panicule étalée ; les épillets comportent de 4 à 8 fleurs.

En France, c'est la graminée la plus productive (de 10 à 12 t de matière sèche à l'hectare en pâture et de 13 à 18 t en fauche) si elle est bien fertilisée. Elle résiste bien aux fortes chaleurs, à la sécheresse et à l'excès d'humidité, et elle tolère parfaitement les sols acides et le piétinement des animaux. Par sélection, on a créé des variétés qui présentent une gamme de précocité extrêmement large et d'appétence nettement améliorée par rapport aux souches spontanées.

La fétuque élevée se sème en ligne, soit seule (de 20 à 25 kg de semences à l'hectare), soit en mélange avec du trèfle blanc (de 15 à 20 kg de fétuque et 1 kg de trèfle blanc à l'hectare), au printemps ou à la fin de l'été. C'est une plante exigeante en potasse. Les exportations en azote, phosphore et potassium sont respectivement, pour 10 t de matière sèche, de 130, 80 et 280 kg. Après chaque coupe, on épand en général de 30 à 60 unités d'azote à l'hectare. La fétuque élevée s'exploite avant le stade « épiaison » pour le premier cycle et 5 semaines après chaque coupe pour les cycles suivants. Elle a une valeur nutritive assez bonne, à condition d'être consommée avant l'épiaison.

La fétuque des prés (Festuca pratensis) est une plante de taille moyenne (80 cm de haut), vert foncé, glabre, à préfoliaison enroulée ; le limbe est de largeur moyenne, nettement côtelé, et les oreillettes sont faibles ; l'inflorescence est en forme de panicule étalée pendant la floraison, à rameaux très inégaux et épillets de 5 à 10 fleurs.

C'est une espèce prairiale de climat humide et frais, résistant bien à l'excès d'humidité et au froid, mais très sensible à la sécheresse. Elle a une meilleure appétence que la fétuque élevée, mais une moins bonne productivité (de 5 à 10 t de matière sèche à l'hectare en pâture et de 12 à 15 t en fauche). Elle se sème de la même manière que la fétuque élevée, en culture pure ou associée au trèfle au printemps ou à l'automne. Elle reçoit la même fumure et s'exploite au même moment. Elle constitue un aliment extrêmement riche en énergie et en protéines.