déchaussement
Labour de la vigne pratiqué au printemps, pour écarter la terre rassemblée à l'automne au pied des ceps pour les protéger du froid.
Mazoyer
déchet
Résidu, débris de quelque chose.
Selon la loi du 15 juillet 1975, on appelle déchet « tout résidu d'un processus de production, de transformation ou d'utilisation, toute substance, matériau, produit ou, plus généralement, tout bien meuble abandonné ou que son destinataire destine à l'abandon ». Cette définition est très large et, dans la mesure où une partie des déchets peut être réemployée (nouvel emploi pour une utilisation analogue), réutilisée (utilisation pour un emploi différent de celui d'origine), régénérée (utilisation en remplacement d'une autre matière première) ou valorisée (pour la production d'énergie par exemple), la frontière est floue entre la notion de déchet et les notions de sous-produit et de matière première. On parlera de déchet ultime pour un déchet « résultant ou non du traitement d'un déchet, qui n'est plus susceptible d'être traité, dans les conditions techniques et économiques du moment, notamment par extraction de sa part valorisable ou par réduction de son caractère polluant ou dangereux » (loi du 13 juillet 1992).
La quantité de déchets produits dans les pays industrialisés ne cesse d'augmenter. Ainsi, la production d'ordures ménagères en France a progressé de plus de 60 % entre 1960 (220 kg/habitant/an) et 1990 (360 kg/habitant/an), et le volume des déchets industriels traités a doublé entre 1985 et 1990. Ces déchets sont également de plus en plus complexes et de plus en plus nocifs.
La situation actuelle résulte d'une part de l'évolution des modes de consommation (utilisation croissante d'emballages, de produits jetables, etc.) et de production, d'autre part de l'accroissement du nombre d'équipements de dépollution et de traitement des déchets.
On classe habituellement les déchets en trois catégories en fonction de leur origine : résidus urbains, déchets industriels et déchets de l'agriculture. La France produit chaque année environ 600 millions de t de déchets qui se répartissent de la façon suivante :
environ 30 millions de t de résidus urbains (dont 20 millions de t d'ordures ménagères) ;
150 millions de t de déchets industriels ;
400 millions de t de déchets produits par l'agriculture et les industries agroalimentaires.
Par ailleurs, la France, qui s'est dotée très tôt d'installations de traitement, connaît un courant d'importation de déchets assez important : 500 000 t de déchets industriels, en provenance pour l'essentiel d'Allemagne, des Pays-Bas et de Suisse, ont ainsi été importées en 1994 (contre 90 000 t exportées, dont 3 000 t de déchets dangereux, pour enfouissement dans les anciennes mines de sel en Allemagne).
Résidus urbains.
Les ordures ménagères en constituent la plus grande part. Un Français en produit environ 1 kg par jour, soit 2 fois moins qu'un Américain et 10 fois plus qu'un habitant de pays en voie de développement. Les emballages en constituent plus du tiers en poids, plus de la moitié en volume. Ces résidus peuvent être toxiques (piles, solvants, peintures, etc.). La collecte et le traitement de ces ordures, qui incombent aux communes, touchent plus de 95 % de la population.
Les différentes filières de traitement des résidus urbains sont le traitement biologique, le recyclage, l'incinération (avec ou sans récupération d'énergie) et la mise en décharge. L'économie permise par l'incinération avec récupération d'énergie représentait en 1995 450 000 t d'équivalent pétrole. Actuellement, en France, plus de la moitié des résidus urbains sont mis en décharge et plus d'un tiers sont incinérés. Le recyclage et la valorisation biologique (essentiellement le compostage) ne concernent donc qu'une faible fraction du volume produit (environ 6 % pour chacune de ces 2 filières). Cependant, les plans départementaux de traitement des déchets ont pour objectif de faire évoluer ces chiffres : arriver à ce que 15 % des ordures ménagères soient recyclés, que près de 10 % soient compostés et, surtout, que le stockage (uniquement en décharges contrôlées) soit ramené à 20 % environ du volume produit, l'incinération concernant alors près de la moitié de ces déchets.
Les déchets industriels.
L'activité industrielle produit plus de 150 millions de t de déchets. Il s'agit essentiellement de produits inertes (qui peuvent être réutilisés pour les remblais et la fabrication des routes), de déchets banals (assimilables aux ordures ménagères), ou de déchets industriels contenant des éléments polluants et faisant l'objet de traitements spéciaux. Ces déchets, nocifs pour le sous-sol, la santé publique ou l'environnement, suivent différentes filières d'élimination : centres de détoxication avec procédés chimiques ou physiques, incinération, ou, pour une part non négligeable (environ 600 000 t par an), stockage dans des centres d'enfouissement technique répondant à des normes réglementaires très strictes.
Les déchets de l'agriculture.
Ils sont constitués pour l'essentiel par les déjections animales (280 millions de t) et par les déchets provenant de l'exploitation des forêts et des cultures (75 millions de t de paille, collets de betterave, sarments, rebuts de scieries, etc.). La plus grande partie de ces produits est directement recyclée en agriculture, sous forme d'amendement. Si, dans de nombreuses régions, la proportion de surfaces d'épandage ne pose pas de problème, dans d'autres en revanche la concentration des élevages entraîne une proportion d'effluents d'élevage trop importante par rapport aux surfaces épandables. La solution est alors de traiter ces effluents (par le compostage essentiellement) pour les exporter ensuite dans des régions de culture. Les déchets des industries agroalimentaires (45 millions de t), en général non toxiques, sont en grande partie valorisés en alimentation animale, comme amendement, ou par des filières industrielles et commerciales exploitant ces produits de natures extrêmement variées.
Si l'agriculture produit des déchets, c'est également un secteur d'activité qui participe activement à leur élimination. Depuis 1977, l'ADEME (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie, anciennement ANRED) a promu l'utilisation agricole des déchets d'origines diverses à travers un partenariat actif avec les acteurs du développement (chambres d'agriculture) : par exemple, résidus végétaux provenant de l'entretien des espaces verts traités pour donner un amendement organique d'odeur agréable, à haute valeur fertilisante et sans danger pour les plantes (procédé végéterre), ou épandage de boues de station urbaines préalablement traitées, effectué sous conditions très strictes et contrôlé au niveau régional.