Variété de chou cultivé pour ses feuilles utilisées comme fourrage (espèce Brassica oleracea, famille des brassicacées).
Plante bisannuelle à feuillage glauque, le chou fourrager (Brassica oleracea var. acephala) est cultivé pour sa forte production feuillée en automne et en hiver, époque où l'approvisionnement en fourrages devient limité pour les animaux.
Valeur alimentaire.
Les plantations de chou fourrager peuvent produire de 4 à 6 t de matière sèche à l'hectare. La composition de la plante varie en fonction du degré de fertilité du sol, de la fumure, de la variété, de l'âge de la plante et de l'époque d'implantation de la culture. Le chou fourrager renferme de 10 à 16 % de matière sèche, et 19 g de matières azotées digestibles par kilo de produit brut. Sa valeur énergétique est d'environ 0,13 UFL (unités fourragères). C'est un aliment bien pourvu en azote, riche en calcium et apportant suffisamment de phosphore, mais il est carencé en cuivre et en zinc. Il est parfois souhaitable de limiter sa consommation chez les génisses et les vaches gestantes, car certaines variétés peuvent renfermer des antithyroïdiens. Chez les autres bovins, l'ingestion de grosses quantités de chou fourrager peut provoquer des diarrhées et diverses intoxications en raison de la teneur élevée en eau et en azote non protéique. Il ne faut pas dépasser 40 kg de chou à l'état frais par vache et par jour. Par ailleurs, le chou ne doit pas être donné à des animaux en croissance.
Variétés.
Les variétés sont rattachées à 4 types principaux :
le chou moellier, précoce, sensible au froid, à longue tige non ramifiée, hypertrophiée, remplie de moelle, à feuilles souvent peu nombreuses, espacées, à pétiole charnu et à limbe gaufré (variétés `Celtic', `Moblanc', `Surmoël', `Preteor') ;
le chou branchu, tardif, à tige grêle et dure mais courte et ramifiée (`Branchu du Poitou') ;
le chou cavalier, le plus tardif et le plus résistant au froid, à tige non ramifiée, longue, grêle et ligneuse et à feuilles cloquées, longuement pétiolées, espacées (`Caulet de Flandres', `Cavalier rouge de l'Artois', `Flameaul') ;
le chou feuillu, très sensible au froid, à tige courte, renflée et à feuillage très ample, très abondant, à pétiole charnu (`Fourrager jaune', `Lacta', `Pastour').
Les éléments déterminants pour le choix des variétés sont la précocité de production (moellier et demi-moellier pour l'automne et le début de l'hiver, cavalier pour l'hiver), la résistance au froid, la productivité et la valeur nutritive. Celle-ci est directement liée au rapport pondéral feuille sur tige - la feuille, plus nutritive que la tige, pouvant fournir de 70 à 80 % de la matière sèche et de la matière protéique de la plante. D'une façon générale, les choux cavaliers sont plus riches en azote et en matière sèche (14 à 16 %) que les moelliers ou les demi-moelliers (10 à 12 %). Dans la pratique, devant la nécessité d'une production échelonnée d'octobre à février, l'agriculteur est amené à cultiver simultanément 2 ou 3 variétés de précocité et de résistance au froid différentes.
Culture.
Le chou fourrager pousse bien aux basses températures de l'automne : ses gains journaliers sont estimés entre 50 et 70 kg de matière sèche à l'hectare. Sa résistance au froid hivernal dépend de la variété cultivée et de l'âge de la plante. Exigeant en eau au moment du semis, le chou fourrager peut, en revanche, tolérer une sècheresse assez longue lorsqu'il est bien enraciné. Son rythme de croissance est fortement influencé par la technique d'implantation de la culture et par la date du semis : seuls les semis précoces d'avril permettent d'atteindre, en juillet, une croissance à vitesse maximale et, finalement, une production maximale en octobre.
Le semis est réalisé en pépinière (400 g de semences/ha de culture) d'avril à la mi-juillet, parfois suivi d'un repiquage en pépinière d'attente en cas d'implantation tardive. La plantation au champ est effectuée environ 2 mois après le semis, en lignes espacées de 60 à 80 cm, avec une densité de 30 000 plants/ha.
Les traitements phytosanitaires se limitent à une protection des semences contre la fonte des semis et les attaques d'altises à la levée.
Récolte.
L'exploitation du chou fourrager peut s'effectuer par pâturage (prévoir un front d'attaque de 6 à 7 m par animal), par récolte mécanique à l'ensileuse et transport à l'auge, ou par ensilage quand il y a risque sévère de gel. Le chou fourrager est cependant difficile à ensiler en raison de sa structure foliaire et de sa teneur élevée en eau.
Péron