réserve en eau utilisable
Volume maximal d'eau utilisable par les plantes que peut contenir un sol.
abrév. : RU.
Toute l'eau du sol n'étant pas utilisable par les végétaux, on définit un domaine de teneur en eau utilisable, compris entre deux valeurs seuils, qCR et qF : qCR est la teneur en eau à la capacité de rétention (l'eau en excès n'est pas utilisable puisqu'elle s'écoule librement sous l'effet de la gravité) ; qF est la teneur en eau correspondant au point de flétrissement permanent des plantes (aux teneurs inférieures, l'eau est trop fortement retenue et ne peut pas être absorbée). Cette teneur en eau qF est celle pour laquelle le potentiel matriciel de l'eau est de - 16.105 Pa (pF = 4,2). Il faut noter que ce seuil est celui qui est généralement observé pour la plupart des végétaux. Il est beaucoup plus bas pour les bactéries et les champignons.
Le domaine de teneur en eau utilisable est égal à la différence qCR - qF. Ce domaine varie, dans un sol, d'un horizon à l'autre. On peut alors définir la réserve en eau utilisable par les plantes (RU) comme le volume d'eau correspondant au domaine de teneur en eau utilisable contenu dans le volume de sol exploré par les racines. On cumule les volumes d'eau de chacun des horizons explorés par le système racinaire. Cette quantité (que l'on exprime en millimètres, comme les pluies) dépend de la profondeur maximale d'enracinement de l'espèce considérée, de la nature des horizons traversés (texture, structure, pierrosité).
Cette définition présente cependant plusieurs limites, liées à la définition du domaine de teneur en eau utilisable ou résultant de l'aspect statique de cette approche. En effet, il n'est tenu aucun compte ni de la dynamique des prélèvements d'eau, ni de la dynamique de l'enracinement des plantes. Le calcul de la RU est cependant très utile pour établir le bilan hydrique ou les doses et les fréquences d'apport d'eau lors d'irrigation.
Calvet
réservoir
Récipient fermé, étanche, destiné à contenir un fluide (poudre, liquide ou gaz), muni d'un orifice de remplissage avec fermeture et d'un dispositif de puisage.
Les réservoirs équipant de nombreux matériels agricoles (semoirs, épandeurs, pulvérisateurs) sont souvent de formes complexes pour assurer un compartimentage, ou au contraire un mixage ; c'est à leur niveau que se situe l'extracteur permettant de régler le débit.
De Fournas
résidu
Matière qui reste après une opération quelconque, qu'elle soit mécanique, chimique ou biologique.
Certains résidus des industries agro-alimentaires peuvent être employés en alimentation animale (tourteaux, pulpes de betterave,) ou comme amendement (compost, vinasses, boues). Les résidus de récolte comprennent l'ensemble des parties des plantes qui ne sont pas récoltés (pailles, feuilles, chaumes, collets,) et, qui, laissées sur le champ ou incorporées au sol, contribuent au renouvellement du stock de matière organique du sol.
En agriculture, on porte également une attention soutenue aux résidus des produits phytosanitaires épandus dans les champs ou les lieux de stockage des récoltes. Ces résidus sont plus ou moins toxiques et ont une durée de vie plus ou moins longue. Ils sont constitués soit de restes du produit lui-même, soi de molécules résultant de transformation physique ou chimique du produit appliqué (ainsi, certains produit inoffensifs peuvent produire, par transformation chimique, des résidus toxiques). Ils peuvent contaminer les plantes, le sol ou les eaux souterraines et de surface.
La durée de persistance d'un résidu dépend de différents facteurs : action des agents climatiques, caractéristiques des plantes (certains organes, du fait de leur forme, retiennent plus les produits que d'autres) ou des sols (pH, teneur en matière organique, activité des micro-organismes).
La teneur des produits alimentaires en résidus de produit phytosanitaire doit respecter un seuil, déterminé à partir du concept de « dose journalière acceptable » (abréviation : DJA), qui correspond à la quantité maximale de produit que l'on peut ingérer une vie durant, sans risque appréciable pour la santé, d'après toutes les données disponibles. La législation fixe également des délais d'interdiction d'emploi avant la récolte des cultures variables selon les matières actives, et les cultures pour minimiser les risques de présence de résidus dans les produits de consommation.
Roger-Estrade
résistance
1. Bioclimatologie. Terme traduisant les freins à la diffusion de l'énergie ou de la masse entre une surface (organes ou végétation) et l'air, ou entre deux niveaux dans l'air au sein d'un couvert ou au-dessus d'un couvert (unité s/m).
Cette résistance caractérise, notamment, le frein qu'exercent les stomates entre les tissus riches en eau d'une feuille et la surface de la feuille ; la cuticule imperméable protège de façon presque totale de l'évaporation, et seuls les stomates permettent un échange gazeux avec l'air extérieur ; ces stomates sont régulés par le fonctionnement de la plante.
2. Biologie. Capacité naturelle ou acquise par sélection d'un organisme vivant à s'opposer au développement d'un agresseur (parasite ou déprédateur), ou à supporter des conditions environnantes, physiques ou chimiques s'écartant fortement de la normale.
Du côté de l'agressé.
La résistance variétale est très utilisée pour combattre les maladies des plantes. Elle est conditionnée par un ou plusieurs gènes et peut être sélectionnée. Lorsqu'elle est due à un seul gène (résistance monogénique), elle s'adresse le plus souvent à une sous-espèce particulière d'un agresseur donné. On dit alors qu'elle est spécifique. Lorsque plusieurs gènes la conditionnent (résistance polygénique), elle s'avère plus ou moins efficace contre l'ensemble des sous-espèces de l'agresseur. Elle est alors dite générale, et ses mécanismes sont multiples.
Du côté de l'agresseur.
On parle de résistance lorsque des organismes (mauvaises herbes par ex.) ou des micro-organismes (bactéries, champignons microscopiques.) ne sont plus affectés par les substances ou traitements destinés à limiter leur multiplication (bactéricides, fongicides, insecticides, herbicides). L'apparition de telles résistances est due à la sélection naturelle, à l'intérieur d'une population donnée, d'individus mutants (momentanément ou durablement) insensibles aux traitements - ils sont alors capables de survivre et de se reproduire. L'apparition des résistances est favorisée par des traitements répétés. Les conséquences sanitaires peuvent en être graves.
Raynal