Ensemble des co-produits d'origine animale provenant des abattoirs et des usines d'équarrissage (farines de viande, farines d'os et dérivés, farines de sang et dérivés, farines de plumes, farines d'abats et sous-produits d'abattoirs de volailles...) ou de l'industrie de la pêche (farines de poisson et dérivés).
Comparativement aux aliments d'origine végétale, les farines animales présentent une teneur très élevée en protéines (50 à 85 % de la matière sèche). Ainsi, malgré une quantité produite limitée (environ 2 millions de t produites en Europe à la fin des années 1990, dont 0,5 à 0,6 millions de t pour la France), la forte teneur en protéines des farines animales a fait de ces aliments la première source de protéines d'origine européenne disponibles pour l'alimentation animale, devant les ressources végétales européennes comme les tourteaux d'oléagineux (colza, tournesol) et les protéagineux. Cependant, ces protéines animales sont de qualité nutritionnelle légèrement moins intéressante que le tourteau de soja, notamment pour les volailles, car moins riches en acides aminés indispensables (lysine et/ou méthionine + cystine). Compte tenu des procédés d'obtention, certaines farines animales peuvent présenter des teneurs en lipides d'origine animale importantes (9 à 12 % de la matière sèche pour les farines de viande grasses et les farines de poisson, 30 % de la matière sèche pour les sous-produits d'abattoirs de volailles), ce qui rend leur valeur énergétique très intéressante. De plus, les teneurs importantes des ces aliments en matières minérales, notamment en calcium et phosphore de bonne disponibilité, permettent de couvrir une part importante des besoins des animaux. Ainsi, la bonne valeur nutritionnelle de ces farines animales a conduit à leur utilisation dans les régimes pour tous les animaux, sans que les taux d'incorporation ne dépassent cependant un maximum de 3-5 % pour les monogastriques et d'environ 1 % pour les ruminants.
Pour des raisons de sécurité sanitaire, les farines animales ont toujours subi un traitement thermique de stérilisation poussé. Cependant, une réduction des conditions de traitement thermique des farines de viande au Royaume-Uni au début des années 1980, puis l'utilisation de ces farines de viande dans toute l'Europe dans les années qui ont suivi, ont été mises en cause dans la propagation de la maladie dite « de la vache folle », l'encéphalopathie spongiforme bovine (ESB). Suite aux différents épisodes de la crise de l'ESB en Europe (entre 1986 et 2000), les farines de viande ont été interdites dans l'alimentation des animaux ruminants, cette interdiction s'étant ensuite progressivement étendue à l'ensemble des farines animales, puis appliquée également dans toute l'Europe à la fin de l'année 2000 à l'alimentation de tous les animaux monogastriques d'élevage (hors protéines laitières et ovoproduits pour toutes espèces animales, hors farines de poisson pour porcs, volailles et poissons).
Chapoutot