soja (suite)
Le soja est moyennement exigeant en acide phosphorique et en potasse. Sa consommation pour un rendement de 30 q est d'environ 90 kg d'acide phosphorique et de 170 kg de potasse. Si le sol est normalement pourvu en ces deux éléments, un apport de 40 à 70 unités d'anhydride phosphorique et de 70 à 100 unités d'oxyde de potasse est suffisant.
Irrigation.
Dans le sud de la France, où les étés chauds et secs comportent des risques de sécheresse, la culture du soja nécessite un appoint d'irrigation pour éviter une baisse du rendement. On retient généralement trois dates d'intervention privilégiées :
au stade premières fleurs, afin d'activer le développement des ramifications secondaires ;
au stade premières gousses, afin de favoriser la nouaison et d'augmenter le nombre de grains ;
au stade grossissement des grains, pour augmenter le poids des grains.
Le nombre d'apports, à raison de 20 à 40 mm par passage, varie en fonction des conditions locales (climat, type de sol). Il est compris entre 8 et 10 dans les zones les plus sèches et entre 3 et 4 dans les régions moins critiques. L'apport total est compris entre 150 et 250 mm.
Lutte contre les adventices.
Le soja étant peu compétitif à l'égard des mauvaises herbes pendant les premières semaines de son cycle, la lutte contre les adventices est effectuée par un désherbage chimique en présemis, associant un anti-dicotylédones et un anti-graminées. L'efficacité des désherbants en post-levée est limitée contre les dicotylédones mais satisfaisante contre les graminées.
Maladies.
Le sclérotinia (Sclerotinia sclerotorium) est la principale maladie du soja ; elle est due à la présence dans le sol de sclérotes qui persistent pendant de nombreuses années. L'infection débute au niveau d'un nœud, à l'insertion des fleurs, et prend l'apparence d'une tache blanche qui s'étend sur les fleurs, la tige et les gousses et entraîne le dessèchement de la tige. Le développement de la maladie est favorisé par une humidité persistante dans le feuillage. La prévention par le choix de variétés peu sensibles, par la conduite de l'irrigation et par la propreté de la culture est le moyen le plus efficace pour limiter les dégâts. D'autres maladies existent (mildiou, diaporthe, infection à Rhizoctonia, anthracnose, septoriose), mais aucun moyen de lutte n'est efficace jusqu'à présent.
Ravageurs.
La punaise verte (Nezara viridula) est un parasite des gousses fréquent dans le sud de la France, qui peut causer des dégâts importants aux cultures. Dans certains cas, notamment en culture non irriguée, il peut y avoir une présence importante d'acariens (« araignées jaunes « ou » araignées rouges ») qui parasitent le feuillage. Des traitements avec des insecticides spécifiques peuvent réduire les dégâts. A la levée de la culture, les limaces et les mouches du semis sont les principaux ravageurs. Contre les premières, la méthode de lutte est la même que pour les autres cultures, par épandage d'un hélicide. Contre les mouches, on utilise des insecticides en microgranulés.
Utilisations.
Le soja est principalement utilisé pour la production d'huile alimentaire, mais les tourteaux obtenus après l'extraction de l'huile sont très appréciés en alimentation animale. Le soja sert aussi à la fabrication de produits à base de protéines destinés à l'alimentation humaine. La multiplicité de ces usages explique la place prépondérante du soja sur le marché mondial des oléo-protéagineux.
Consommation.
Pour une consommation mondiale d'huiles végétales estimée à 80 millions de t, la consommation d'huile de soja se classe au premier rang, avec près de 22 millions de t, dont un tiers est consommé aux États-Unis. Dans l'Union européenne, sa part dans la consommation des huiles végétales est plus restreinte. Avec 1,7 million de t sur une consommation totale d'huiles végétales de 10 millions de t, l'huile de soja se place derrière l'huile de colza et celle de tournesol. En France, elle ne représente que 5 % de la consommation totale, soit 70 000 t par an.
L'importance du tourteau de soja est proportionnellement plus grande que celle de l'huile. Il représente en effet près de 60 % des tourteaux produits dans le monde : plus de 100 millions de t, dont le tiers aux États-Unis, pour une production mondiale de 180 millions. La consommation de tourteau de soja, 25 millions de t, représente 60 % de la consommation totale de l'Union européenne.
Surfaces cultivées et production.
En 1998, d'après la FAO, la culture du soja occupait 70 millions d'ha dans le monde ; la production atteignait près de 160 millions de t, soit un rendement légèrement supérieur à 20 q/ha. Avec 55 % de la production mondiale de graines oléagineuses, le soja occupe de loin la première place. Les États-Unis assurent près de la moitié de cette production. Viennent ensuite le Brésil (20 %), l'Argentine (12 %) et la Chine (9 %). L'Union européenne, pour des raisons qui tiennent à sa position géographique à la limite nord de l'aire de production, n'intervient que très peu dans cette production, avec 1,2 million de t pour une superficie d'à peine 360 000 ha, soit 6 % de la superficie consacrée aux oléagineux. La production européenne provient presque exclusivement de l'Italie (240 000 ha) et de la France (100 000 ha). Contrairement au colza, dont la production progresse en raison de son utilisation pour la fabrication de diester, la culture du soja tend à régresser.
La production d'huile, qui s'élève à 24 millions de t, représente un peu moins de 30 % de la production mondiale d'huiles végétales. Compte tenu de l'importance de leur production de graines, les États-Unis sont également le premier producteur d'huile, avec 8,2 millions de t. Viennent ensuite le Brésil avec 4,2 millions, l'Union européenne (importatrice de graines) avec près de 3 millions, et l'Argentine avec 2,7 millions.
Les États-Unis sont également en tête pour la production de tourteaux de soja en assurant, avec près de 35 millions de tonnes, le tiers de la production mondiale. Le Brésil occupe le second rang avec 17 millions de tonnes, suivi par l'Union européenne (13 millions) et par l'Argentine (12 millions).