cheval (suite)
Les besoins énergétiques du cheval sont exprimés en unité fourragère-cheval (UFC) propre à cette espèce. Les besoins azotés sont exprimés en matières azotées digestibles corrigées (MADC). Le cheval a d'importants besoins en éléments minéraux, en particulier en phosphore, en calcium (car il doit avoir un squelette très solide) et en chlorure de sodium (pour une bonne thermorégulation par la sudation). Ses besoins en vitamines concernent principalement les vitamines A et E.
La ration du cheval peut être broyée sans inconvénient ; il convient toutefois d'éviter les aliments pulvérulents qui peuvent provoquer des accidents, car le cheval a tendance à souffler sur sa nourriture. L'abreuvement est fondamental, l'animal devant disposer d'une eau saine, à température moyenne, peu acide, peu chargée en ammoniac et en sel, et notamment dépourvue de sulfate, de nitrate, de nitrite et d'hydrogène sulfuré.
Les sujets de sport adultes ont surtout besoin d'énergie pour compenser leurs dépenses musculaires. En saison de monte, les étalons doivent en outre recevoir dans leur alimentation une proportion de matières azotées de haute valeur biologique qui améliorent leur fertilité. Chez les femelles reproductrices, les besoins varient avec le stade physiologique. Pendant la gestation, ils augmentent peu, sauf au cours des 4 derniers mois. Une alimentation laxative permet un transit suffisamment rapide, ce qui évite tout trouble digestif. Dans les jours qui précèdent la mise bas, il faut veiller à ne pas provoquer de surcharge digestive pouvant perturber la parturition. Pendant la lactation, la jument a besoin d'énergie et d'azote de haute valeur biologique, sa production laitière pouvant être limitée par une carence en acides aminés indispensables. Il faut aussi veiller à apporter à la mère suffisamment d'éléments minéraux et en particulier d'oligoéléments pour que le jeune puisse en bénéficier par l'intermédiaire du lait.
Les poulains doivent être complémentés très tôt (dès l'âge de 4 à 5 mois), en particulier en éléments minéraux, pour une croissance optimale du squelette ; en fonction de la production laitière de la mère, il est de plus souhaitable de distribuer des aliments énergétiques et azotés d'autant plus tôt que l'alimentation de la mère est restreinte, ce qui est surtout le cas vers le mois de juillet pour des juments en pâture. Il convient alors de veiller à la qualité des protéines ; ainsi, l'utilisation de poudre de lait peut être recommandée pour favoriser au maximum le potentiel de croissance de poulain.
Le cheval peut consommer une gamme très étendue d'aliments d'origine végétale. Il est très friand de racines, et en particulier de carottes. Il utilise bien les céréales ; il ne doit toutefois pas abuser des sons, surtout s'ils sont broyés fin, car ils peuvent produire des accidents gastriques (gonflement pouvant aller jusqu'à l'éclatement de l'estomac). Le cheval est sensible à la qualité du fourrage, il doit pouvoir disposer d'herbe jeune.
Habitat.
L'écurie est traditionnellement le logement du cheval. En général, chaque sujet adulte dispose d'une place individuelle soit à l'attache (stalle), soit en liberté (box). Les stalles individuelles doivent mesurer de 2,50 à 3 m de long et de 1,30 à 1,50 m de large, selon les races ; l'attache ne doit pas entraver les mouvements du sujet. Les boxes font généralement 3 m sur 3,50 m, sauf dans le cas des poulinières (juments reproductrices), pour lesquelles il est souhaitable de prévoir 3,50 m sur 4 m.
L'écurie doit être claire, donc pourvue de nombreuses fenêtres, et maintenue à une bonne température (de 8 à 12 oC) ; il est dangereux de dépasser 18 oC, surtout en été. Le renouvellement de l'air doit être assuré par une ventilation efficace, le cheval ayant besoin de 30 à 50 m3 d'air frais par jour. Les portes doivent être larges, de préférence à deux vantaux s'ouvrant vers l'extérieur. Tout doit être prévu pour faciliter le nettoyage et empêcher les accidents, tels que les blessures dues aux mangeoires.
Hygiène.
Il est impératif de procéder régulièrement à la désinfection de l'écurie et au remplacement des litières souillées. Le sol et le matériel fixe doivent être désinfectés 2 fois/an, et les murs blanchis 1 fois/an. Un vide sanitaire est souhaitable ; il devient indispensable après une épidémie. Le cheval, surtout s'il travaille, élimine les excès de chaleur par sudation. Il faut favoriser cette élimination en nettoyant régulièrement la peau de l'animal. Le pansage doit être quotidien. La douche peut présenter des avantages si elle n'est pas pratiquée sur un sujet en sueur ni par grosse chaleur ; la tonte est extrêmement souhaitable l'hiver pour les chevaux au travail.
Les principales maladies du cheval sont imputables à des microbes ou à un mauvais fonctionnement des organes les plus importants pour la vie de l'animal, en particulier de l'appareil digestif, de l'appareil reproducteur, des appareils locomoteur et nerveux. Les chevaux sont très sensibles aux coliques et aux coups de sang (ou hémoglobinurie) ainsi qu'aux troubles respiratoires ; mais ce sont les atteintes au système locomoteur et nerveux qui ont les conséquences les plus graves pour les sujets de sport. Les femelles reproductrices peuvent avoir des métrites. Les maladies les plus typiques dues à des virus sont la morve, la gourme, la fièvre charbonneuse et la peste équine. Les vices rédhibitoires entraînant l'annulation d'une vente sont les boiteries anciennes intermittentes, l'immobilisme, la fluxion périodique, le tic, l'emphysème pulmonaire, le cornage et l'anémie infectieuse. Le cheval sain a une température rectale de 37 à 38 oC ; il a la peau souple, le poil luisant et l'œil vif ; il excrète du crottin bien moulé, sans mauvaises odeurs, et des urines jaune foncé.
Utilisations.
Le cheval est de plus en plus souvent utilisé pour l'équitation sportive et de loisir. Une autre partie du cheptel est destinée aux courses. Les chevaux de trait sont principalement élevés pour la viande ; certaines races sont appréciées pour l'attelage, mais les débouchés restent limités.