Grande plante herbacée vivace originaire d'Asie du Sud-Est, cultivée dans les régions tropicales pour ses fruits groupés en régime, les bananes (genre Musa, famille des musacées).
Une plantation de bananiers est appelée bananeraie.
La tige, formée par les pétioles engainant des feuilles, forme un pseudo-tronc qui peut atteindre 8 m de haut. Le cycle végétatif dure de 8 à 13 mois. Les fleurs, réunies en grosses grappes, sont réparties par petits groupes appelés mains. La maturité des fruits survient environ 3 mois après la floraison. Après avoir fructifié, la tige sèche et meurt ; un ou plusieurs rejets assurent la production suivante.
Espèces et variétés.
Il existe une trentaine d'espèces de bananiers. Ceux qui sont cultivés pour la consommation ont la particularité de produire des fruits sans graines. Les nombreux cultivars (plus de 300) descendent de croisements entre les 2 espèces sauvages Musa acuminata et M. balbisiana.
De façon très schématique, on distingue 2 grandes catégories de bananiers, selon que l'on consomme leurs fruits cuits ou crus. Les premiers produisent les bananes plantains et autres bananes à cuire ; leurs fruits peuvent atteindre 40 cm, et sont récoltés avant maturité et consommés cuits, sous forme de farine ou encore de chips. La banane plantain constitue un aliment de première importance pour les populations des pays tropicaux ; elle est d'ailleurs associée, en culture mixte, avec diverses cultures vivrières ou de rente (cacao, café). Parmi les cultivars les plus répandus figurent le `French Plantain' ou `Banane créole' et le `Horn Plantain' ou `Banane corne'. Les bananiers dont on consomme les fruits crus - quoique certaines variétés à pulpe farineuse, ou récoltées vertes, puissent aussi être cuites et utilisées comme légumes - comprennent les cultivars `Gros Michel', en régression, le groupe des `Cavendish', variétés cultivées intensivement pour l'exportation, les `Figue sucrée', `Figue pomme', `Figue rose'... De nouvelles variétés hybrides sont en cours de développement. Le pseudo-tronc de certains bananiers donne de très longues fibres, utilisées pour la fabrication de cordages et même de textiles.
Culture.
Le bananier pousse jusqu'à 2 000 m d'altitude. Il préfère les sols riches en matières organiques, mais il n'épuise pas la terre et supporte les sols acides. Il demande un climat chaud et surtout humide, avec des pluies régulièrement réparties. Il nécessite une alimentation en eau de l'ordre de 150 mm par mois. Les racines craignent cependant l'humidité stagnante ; le sol doit donc être profond et aéré. C'est une plante de lumière, dont le développement optimal se situe autour de 28oC. Il est sensible aux vents et aux brusques variations de température.
La multiplication des bananiers s'effectue par voie végétative. On choisit des rejets de 3 ou 4 mois sur des pieds sains. Un seul rejet, ou œilleton, est conservé au pied de chaque plante, pour que soit assurée la repousse après la mort de la tige principale, ce qui permet de maintenir une bananeraie en place de 3 à 10 ans, selon le système de culture choisi. Les rejets sont débarrassés de leurs feuilles et de leurs racines, excepté la pousse terminale, et plantés au début de la saison des pluies à une densité de 900 à 2 000 pieds par hectare.
L'entretien des cultures consiste à désherber, à irriguer (si les saisons sèches sont trop marquées) et à munir d'un tuteur les plantes à gros régimes. En outre, le bananier est particulièrement exigeant en azote, en potassium et en magnésium, d'où l'apport fréquent de fumures minérales (en fonction des types de sols).
Maladies et ravageurs.
La fusariose ou maladie de Panamá et les cercosporioses sont les principales maladies du bananier. On les combat par pulvérisations aériennes de mélanges à base d'huile minérale et de fongicides. Le charançon noir du bananier (Cosmopolites sordidus) est contrôlé par des insecticides spécifiques appliqués au sol, les nématodes le sont par assainissement (jachère, rotation culturale, matériel de plantation sain) et par application de nématicides. En production pour l'exportation, les thrips peuvent faire des dégâts sur les fruits ; l'utilisation de gaines de plastique sur les régimes est alors conseillée.
Récolte.
Le degré de maturité choisi pour la récolte des régimes destinés à l'exportation est fonction de la durée du transport, effectué par navires réfrigérés. La banane arrive verte ; elle subit l'opération de déverdissage en mûrisserie, dans un local soumis à une température de 20oC en présence d'éthylène, pendant 5 à 6 jours et sous une hygrométrie proche de la saturation.
Les rendements peuvent atteindre de 50 à 70 t/ha avec certains cultivars mais sont plus faibles pour les productions d'autoconsommation ou visant les marchés domestiques (entre 6 à 15 t/ha pour le plantain, par exemple).
Production.
La production annuelle mondiale de bananes est estimée à 88 millions de tonnes. Les principaux pays producteurs sont l'Inde, l'Ouganda, le Brésil (ces 3 pays consomment pratiquement toute leur production), la Colombie et l'Équateur. Environ 13 millions de tonnes sont exportées vers les pays du Nord. Les principaux pays exportateurs sont l'Équateur, le Costa Rica et la Colombie. En France métropolitaine, la banane se situe au 2e rang des importations de fruits, avec 450 000 t environ, en provenance surtout de la Martinique (production en 1999 : 260 000 t), de la Guadeloupe (84 000 t), de la Côte d'Ivoire (200 000 t), du Cameroun (200 000 t) et des pays d'Amérique centrale et d'Amérique du Sud. Le marché international de la banane, qui a longtemps connu une remarquable stabilité, s'est récemment détérioré en raison d'une offre en forte augmentation et d'une forte concurrence entre les zones de production.
Malézieux