Porc sauvage des régions boisées de l'Europe et de l'Asie (espèce Sus scrofa, famille des suidés).
Le sanglier est de tous les suidés non domestiques, le seul qui soit réellement élevé. Montrant une curiosité génétique, interfécond avec le porc, les hybrides de seconde génération sont également féconds. Le sanglier méditerranéen est de petite taille (50 à 70 kg) alors que les sujets d'Europe centrale ou de Russie atteignent 200 kg. Au siècle dernier, des sangliers de 350 kg ont été chassés en Hongrie. C'est une espèce gibier, non soumise à plan de chasse dans la plupart des départements et classée nuisible dans au moins 60 départements. Depuis, une vingtaine d'années, la population européenne de sangliers est en expansion. Le tableau de chasse a passé en France de moins de 100 000 dans les années 1970 a presque 400 000 en 2002.
Cet animal grégaire vit en bandes conduites par une laie meneuse. Seuls les mâles âgés vivent isolés. Comme chez le porc, la gestation est de 3 mois/3 semaines/3 jours (soit 115,5 jours), avec des extrêmes de 112 à 120 jours. Pour la mise bas, les femelles s'isolent et recherchent ou construisent un nid grossier de branchages et buissons (le chaudron), même en élevage. Les jeunes y trouvent une protection contre les intempéries, leur thermorégulation physiologique étant insuffisante durant les premières semaines. En élevage, il n'est pas rare que 2, voire plusieurs femelles partagent le même nid. Après la mise bas, souvent nocturne, la femelle reste quelques jours au nid et montre un comportement agressif envers tout intrus. Chez le sanglier sauvage, la reproduction est saisonnière. La plupart des saillies s'effectuant en décembre-janvier, les laies mettent bas en avril-mai. Sur l'ensemble des élevages, les mises bas débutent en mars pour se terminer début juin. La croissance est rapide, le sanglier de race pure atteignant son poids commercial de 50 à 60 kg à 1 an. De régime omnivore, l'alimentation est à base de céréales (blé, orge, maïs, ce dernier ne devant pas dépasser 40 % de la ration), de végétaux verts, de pois protéagineux. La distribution se fait une fois par jour, voire tous les 2 à 3 jours.
L'élevage du sanglier est une activité soumise à un encadrement réglementaire rigoureux (certificat de capacité pour l'éleveur et d'autorisation à renouveler tous les trois ans pour l'élevage). On compte en 2002 environ 1 100 élevages, dont la majeure partie sont concentrés dans une quinzaine de départements. Les élevages commerciaux sont environ 300. L'essentiel de la production est constitué par des animaux vendus vivants à destination des enclos de chasse (10 000 à 12 000 animaux). Les marges sont satisfaisantes sur le plan économique justifiant cet élevage en complément d'activité (30 à 40 % du revenu) comme en activité principale. En Europe, on trouve des élevages de sangliers en Italie (environ 600, orientés vers la production de viande), Allemagne (300), Grande-Bretagne (70 à 80), Finlande (20). L'Australie et la Nouvelle-Zélande exportent de la venaison de sangliers de chasse (environ 5 000 t).
La réalisation de charcuterie (jambon, saucisson) ou de plats cuisinés (civets, daubes) est possible, mais la rentabilité économique est faible en dehors de la vente directe. La recherche de trichines est obligatoire pour toute commercialisation de venaison de sanglier.
Pinet