bombyx (suite)
Bombyx du mûrier.
Le bombyx du mûrier (Bombyx mori) a un cycle de vie qui s'étend sur deux mois. Quinze jours après la ponte, de petites chenilles (3 mm de long) très poilues, les vers à soie, sortent des œufs. Elles se nourrissent exclusivement de feuilles de mûrier blanc. En l'espace d'un peu moins d'un mois, elles effectuent quatre mues et deviennent de gros vers blanc-grisâtre de 8 cm de long. Chacun d'eux s'enferme alors dans un cocon, en produisant un fil de soie dans lequel il s'enroule, opération qui dure environ 3 jours. À l'intérieur du cocon, le ver subit sa métamorphose. Il en sort un papillon prêt à se reproduire.
Le bombyx du mûrier fait l'objet d'un élevage (sériculture) depuis quelque 4 000 ans en Chine ; il a été introduit en Europe au Ier siècle apr. J.-C. L'élevage se déroule sur des claies ou dans des casiers, à l'intérieur d'un local appelé magnanerie. Lorsque les vers à soie sont prêts à fabriquer leur cocon, l'éleveur dispose alors sur les claies des branchages en forme de cabane, dans lesquels les vers montent pour filer leur cocon. Une semaine après la formation du cocon, le ver à soie est tué (ébouillanté), et le fil de soie de son cocon dévidé. Quelques cocons sont conservés vivants pour la reproduction.
La sériciculture, autrefois très répandue en France (26 000 t de cocons en 1853), a presque disparu ; il ne reste plus que quelques élevages, essentiellement dans les Cévennes. Malgré des progrès techniques indéniables aussi bien dans la production de feuilles de mûrier que dans la création de nouvelles races de vers à soie plus productives et la mécanisation de l'élevage, la sériciculture ne semble plus avoir en France beaucoup d'avenir. La concurrence de pays comme la Chine et le Japon, dont les coûts de production sont nettement inférieurs, empêche tout développement de cet élevage.
Bombyx ennemis des végétaux.
Les chenilles de certains bombyx sont nuisibles pour de nombreux arbres fruitiers, forestiers et ornementaux ; les plus néfastes sont celles du bombyx disparate, du bombyx « cul-brun » et du bombyx apparent.
Le bombyx disparate (Lymantria dispar) s'attaque à toutes sortes d'arbres, surtout aux feuillus. Il dispose ses œufs en grappe le long des branches ou du tronc. La chenille dévore tout le feuillage, empêchant la croissance des arbres. Un traitement microbiologique avec la bactérie Bacillus thuringiensis peut enrayer au printemps la progression des jeunes chenilles.
Le bombyx « cul-brun » (Euproctis chrysorrhea) s'attaque aux arbres fruitiers, aux arbres forestiers, en particulier aux chênes et aux châtaigniers (mais plus aux arbres de lisière qu'aux arbres situés à l'intérieur des forêts). La chenille, urticante, ronge l'épiderme des feuilles. Son apparition est cyclique et brève. Un traitement micro-biologique analogue au cas précédent peut cependant être employé au printemps en cas de pullulation importante.
STREBLER/RAYNAL