Larousse agricole 2002Éd. 2002
H

humification (suite)

Le rythme de l'humification dépend de l'activité biologique du lieu, elle-même étroitement liée aux conditions climatiques. Il peut être également affecté par la présence de certains composés chimiques du sol, le calcaire actif notamment.

La quantité de substances humiques résultant de l'apport d'un produit organique varie : l'enfouissement de 1 000 kg de paille par hectare conduit à la formation de 100 à 150 kg de substances humiques (coefficient isohumique = 0,1 à 1,5) ; celui de 1 000 kg de fumier de bovin bien « décomposé » à 300 à 350 kg de substances humiques (coefficient isohu-mique = 0,3 à 0,35). La connaissance de ces coefficients est nécessaire à l'établissement du bilan de carbone ou bilan humique.

Calvet

humines

Substances humiques très fortement liées aux minéraux du sol et non extractibles par les réactifs alcalins.

MCGirard

humus

Terme très général désignant la fraction stable de la matière organique du sol.

L'humus comprend un ensemble de produits résultant de plusieurs processus de transformation qui s'effectuent, dans le sol, par voie microbienne ou physico-chimique (humification). Les molécules composant l'humus peuvent, sur des sites chargés négativement, retenir les cations. Elles participent ainsi à la capacité d'échange cationique (CEC) des sols (de l'ordre de 200 à 400 meq/100 g). En s'associant avec les argiles, l'humus donne le complexe argilo-humique, dont la CEC du complexe adsorbant est supérieure à la somme des CEC de l'argile et de l'humus.

Sous forêt, l'apport annuel de litière lors de la chute des feuilles renouvelle périodiquement le stock existant en surface. La quantité de matière organique ainsi restituée au sol est de l'ordre de 2 à 4 t par hectare et par an en climat tempéré, mais atteint 10 à 15 t dans les forêts tropicales. Dans le cas de formations herbacées (steppes, prairies...), la décomposition des racines intervient dans l'humification, de façon plus importante qu'en forêt ; le rôle de la rhizosphère à forte densité microbienne est alors très important. Lorsque le sol est cultivé, l'apport de matière organique est discontinu et dépend de l'homme : fumier de ferme, résidus de culture, engrais verts, amendement organiques d'origine urbaine, etc., constituent la matière première de l'humification. Il faut y ajouter cependant les restitutions obligatoires (racines des plantes lorsqu'on ne les récolte pas). Si les apports sont insuffisants, ils n'équilibrent pas les pertes, et la teneur en carbone du sol décroît. En effet, l'activité microbienne du sol dégrade l'humus : c'est la minéralisation. La quantité annuelle dégradée dépend de la nature du sol (teneur en argile, en calcaire, pH), du climat et de l'historique des apports de produits au sol. Pour les régions tempérées, elle varie approximativement de 0,005 à 0,02 kg par kilogramme d'humus et par an.

La composition de la matière organique fraîche joue un rôle déterminant dans la vitesse de sa décomposition, processus préalable à l'humification proprement dite. On dit que cette matière organique est plus ou moins biodégradable. Dans les sols sous forêt, on distingue les litières « améliorantes », riches en azote, qui ont tendance à donner des mulls, et les litières « acidifiantes » qui se décomposent difficilement et donnent souvent des moders ou des mors. Exemples de litières (ou matières organiques enfouies) améliorantes : feuilles d'orme, de frêne, de charme, de tilleul, fumier de ferme bien décomposé, prairies ou engrais verts à base de légumineuses. Exemples de litières (ou matières organiques enfouies) à décomposition difficile : aiguilles de résineux, bruyères, tourbes acides, sciure de bois, pailles très lignifiées (on peut les enrichir en azote avant des les enfouir pour favoriser leur décomposition).

MCGirard

hybridation

Croisement contrôlé de deux individus génétiquement différents (végétaux) ou appartenant à deux races différentes (animaux), donnant naissance à une descendance appelée hybride.

L'hybridation est un moyen de réunir chez un même individu les caractéristiques favorables des parents. Il en résulte souvent un effet d'hétérosis.

En matière d'élevage, les hybrides qui ont la plus grande importance économique sont les hybrides taurins x zébus ; ceux-ci, normalement fertiles, ont permis la création de véritables « races hybrides », comme le santa gertrudis (shorthorn x brahman), le charbray (charolais x brahman), le brangus (angus x brahman), le beefmaster (shorthorn x hereford x brahman)... Ces animaux jouent un rôle considérable dans l'amélioration des productions bovines des pays chauds. D'autres exemples d'hybridation peuvent être donnés chez les équidés (le mulet, produit de l'accouplement du baudet et de la jument) ou chez les canards (le mulard, produit de l'accouplement du canard de Barbarie et de la cane commune).

Le croisement de plantes de génotypes distincts conduit la plupart du temps à des descendants présentant un effet d'hétérosis (ou vigueur hybride). Ce phénomène est beaucoup plus net chez les plantes à fécondation croisée (maïs, tournesol, betterave...) que chez les plantes s'autofécondant naturellement (blé, orge, soja, haricot...).

Gallais

hybride

Animal ou végétal résultant d'une hybridation.

Chez les végétaux.

Le développement de variétés hybrides à partir de lignées homozygotes permet d'utiliser le phénomène d'hétérosis (ou vigueur hybride). Les variétés hybrides peuvent être des hybrides simples, trois voies ou doubles.

Hybride simple.

L'hybride simple (F1) est le produit du croisement entre deux lignées pures. Dans le cas du croisement de deux génotypes homozygotes, l'hybride simple est donc formé par un seul génotype. L'avantage de la variété hybride simple est sa très grande homogénéité et la possibilité qu'elle offre d'exploiter pleinement l'effet d'hétérosis. Cependant, chez les plantes à fécondation croisée, la semence hybride simple est parfois de moins bonne qualité que celle fournie par un hybride double ; de plus, son prix de revient est élevé en raison du faible rendement des lignées parentales. La production de semences hybrides simples s'obtient par culture en lignes alternées, en conditions isolées, de la lignée choisie comme femelle (dont les organes mâles sont castrés manuellement) et de la lignée choisie comme mâle (généralement quatre lignes femelles pour deux lignes mâles). Les semences hybrides sont les grains portés par les épis récoltés sur la lignée castrée. Aujourd'hui, pour le maïs, dans les pays où la culture est assez intensive, on cultive des variétés hybrides simples.