Larousse agricole 2002Éd. 2002
E

étable (suite)

Logement des vaches laitières.

La stabulation entravée tend à disparaître pour ces animaux, car elle est coûteuse et exigeante en main-d'oeuvre, notamment pour la traite. Elle peut se concevoir pour les petits troupeaux de moins de 30 à 40 vaches et dans les régions froides, surtout en montagne. En général, les stalles sont disposées sur deux rangées, en tête à tête, de part et d'autre d'un couloir central d'alimentation de 3 m de largeur dans un bâtiment d'environ 12 m de large, sans poteau intérieur.

La stalle est le plus souvent une « stalle courte » très ajustée au format de l'animal pour éviter qu'il ne se salisse (cf. tableau).

Les caniveaux sont situés à l'arrière de la stalle afin de recueillir les déjections soit sous forme de fumier lorsque la stalle est paillée (caniveau de 50 à 60 cm de large muni d'un évacuateur à fumier), soit sous forme de lisier (caniveau de 80 cm de large, recouvert d'un caillebotis métallique).

L'auge doit avoir un rebord, côté animal, de 25 cm au maximum, car, dans une stalle courte, l'animal en position couchée a la tête dans l'auge ; sa largeur sera de 60 à 70 cm et le fond d'auge sera toujours légèrement plus élevé que le niveau de la stalle.

Les attaches, spécifiques de la stabulation entravée, ne doivent permettre qu'un léger déplacement longitudinal, tout en laissant à l'animal suffisamment de confort pour manger, se coucher et se relever. Les trois systèmes d'attache les plus courants sont : l'attache hollandaise (demi-collier métallique coulissant sur une sangle tendue verticalement), la plus simple, mais qui ne permet ni l'accrochage ni le décrochage collectif ; le collier américain (montants métalliques verticaux enserrant l'encolure), qui assure moins de confort à l'animal mais permet une commande collective d'ouverture et de fermeture ; l'attache canadienne (chaîne-collier accrochée sur un tube horizontal pouvant pivoter), économique, assurant un grand confort et permettant un décrochage collectif des animaux.

Les séparations sont indispensables pour que les animaux se tiennent dans l'axe de la stalle ; pour ne pas gêner le trayeur et ne pas blesser l'animal, leur longueur ne doit pas dépasser 0,60 m et leur hauteur 0,90 m.

La stabulation libre pour vaches laitières tend à se généraliser pour les troupeaux laitiers qui séjournent à l'étable, ce qui permet l'utilisation d'une salle de traite. On en distingue trois types :
La stabulation libre sur aire paillée, plus aire bétonnée de parcours, est la formule la plus simple et la plus économique, mais elle entraîne une consommation élevée de paille et une sortie du fumier en litière accumulée tous les 2 à 3 mois. Il faut prévoir une surface paillée de 5 m2 par vache et une surface bétonnée de 3 m2, de préférence couverte pour éviter une dilution du lisier. Un couloir d'au moins 3 m de large facilite le raclage du lisier par un tracteur muni d'un rabot. L'alimentation se fera soit en libre service au silo, soit, le plus souvent, dans une auge couverte ou non, dont la longueur sera de 70 à 75 cm par vache.
La stabulation libre sur sol paillé en pente est identique à celle des jeunes bovins à l'engrais.
La stabulation libre à logettes, très courante en France, peut se concevoir sous bâtiment ouvert ou fermé et même en semi-plein air. Son principal avantage est l'économie de paille et le calme du troupeau : chaque vache peut s'isoler dans une logette (de 120 x 250 cm en général), évitant ainsi toute hiérarchie sociale. Elle donne de très bons résultats pour les petits comme pour les grands troupeaux.

La disposition face à face des logettes assure une plus grande fréquentation, car les vaches sont attirées par leur vis-à-vis et ne sont pas gênées dans leurs mouvements de tête par un mur ou un bardage. Cette disposition permet aussi d'aménager, à l'avant des logettes, un couloir de paillage allant jusqu'à 130-150 cm pour le déroulement d'une balle ronde.

Les séparations des logettes en tube d'acier galvanisé ne doivent pas blesser ni gêner l'animal en position couchée ; les modèles sans poteau arrière sont préférables pour le confort et ils permettent de dérouler un tapis de sol. Le sol peut être en terre battue, ce qui est économique, mais il a alors tendance à se creuser. Il est le plus souvent bétonné avec une légère pente de 3 % vers l'arrière et recouvert soit de paille ou de sciure, soit d'un tapis en caoutchouc ou en matière synthétique.

Les couloirs de circulation et d'accès doivent être assez larges pour permettre une sortie aisée des logettes et la circulation des vaches (250 cm pour les couloirs d'accès et 350 cm lorsque ce couloir est devant une auge).

Logement des vaches allaitantes.

Les bâtiments doivent loger les vaches et leurs veaux, pour permettre aux veaux de téter leur mère fréquemment.

La stabulation entravée est très exigeante en main-d'oeuvre, car il faut, plusieurs fois par jour, pour la tétée, amener le veau à sa mère attachée.

En stabulation libre, il faut prévoir un enclos paillé réservé aux veaux, où les vaches n'ont pas accès. Les vaches sont regroupées par lots de 8 à 15 bêtes, homogènes en ce qui concerne l'âge des veaux. La stabulation libre à logettes avec des logettes face à face et une aire paillée pour veaux au centre devant les logettes est la meilleure disposition. La stabulation libre paillée peut être constituée, comme pour les vaches laitières, soit d'une aire paillée à 100 %, soit d'une aire de couchage paillée et d'une aire bétonnée.

Frison

étalon

En élevage équin, cheval mâle utilisé pour la reproduction, en général à partir de 3 ou 4 ans suivant les races.

La plupart des éleveurs ont le choix entre deux catégories d'étalons employés à la « monte publique », c'est-à-dire saillissant des juments appartenant à un autre propriétaire que le leur : les étalons appartenant à l'État, entretenus par les Haras nationaux, et les étalons privés, appartenant à des étalonniers particuliers et agréés à pratiquer la monte publique.

La monte publique peut être naturelle quand il y a accouplement direct des reproducteurs, ou artificielle par insémination. La monte en main désigne la pratique de l'accouplement naturel entre une jument et un étalon, la jument étant entravée et l'étalon amené tenu « en main » par l'étalonnier. Une autre technique, la monte en liberté, consiste à laisser l'accouplement se dérouler sans intervention de l'homme ; dans ce cas, l'étalon est introduit dans un troupeau de juments. On parle aussi de monte en camion lorsque l'étalon est transporté jusqu'au lieu de stationnement des juments. Enfin, depuis quelques années, une technique se développe de façon importante dans certaines races où elle est autorisée : l'insémination artificielle en semence fraîche, réfrigérée ou congelée. Les étalons sont alors récoltés dans des centres de production agréés. Les doses sont ensuite inséminées aux juments sur le lieu de récolte ou dans des centres de mise en place également agréés. Des diplômes spécifiques sont obligatoires pour l'une ou l'autre des pratiques : diplôme de chef de centre et diplôme d'inséminateur équin.

Baudouin