Larousse agricole 2002Éd. 2002
T

taille (suite)

La taille des arbres fruitiers vise à maintenir l'équilibre entre la croissance végétative et la production de fleurs ou de fruits.

Taille de formation.

Cette première taille permet d'orienter la végétation vers la forme que l'on souhaite obtenir pour des raisons techniques ou économiques (simplicité, commodité de récolte, etc.). On opère généralement par rabattage : la suppression de la partie supérieure du scion (poussée de l'année) favorise le développement des bourgeons situés sous la coupe ; on choisit le nombre, la longueur et l'angle des rameaux conservés qui constitueront les branches dites charpentières. On renforce une branche en lui donnant une position plus verticale et en la taillant plus long qu'une autre ; inversement, on affaiblit une branche en la taillant plus court ou en la palissant dans une position plus horizontale. On peut aussi opérer sans rabattage, en favorisant au début de la croissance (par la fertilisation et l'irrigation) le départ des branches fruitières situées à la base du scion, puis en supprimant ultérieurement tous les rameaux formant un angle aigu avec la verticale dans le tiers supérieur de la tige. Ce type de taille se poursuit pendant toute la vie de l'arbre.

Taille de fructification.

Cette taille consiste à sélectionner parmi les coursonnes, et à garder un nombre limité de bourgeons ou de boutons floraux pour que leur alimentation, leur aération et leur éclairement soient meilleurs : les fruits obtenus seront plus gros et de meilleure qualité. Les règles de taille optimale varient avec les espèces et les variétés. Elles sont l'élément principal de la compétence des arboriculteurs. La taille, difficile à mécaniser totalement, représente 150 à 200 heures de travail par hectare.

Dans les espèces à pépins (pommiers, poiriers, etc.), on pratique des tailles longues par éclaircie, en supprimant les rameaux inutiles et en raccourcissant les autres. On conserve tous les bourgeons sur les rameaux d'un an, on raccourcit les rameaux de deux ans pour qu'ils ne portent que 5 ou 6 bourgeons, on supprime les rameaux de 3 ans après la production. Dans les espèces à noyaux (amandier, abricotier, prunier, etc.), la taille de fructification n'est pas indispensable, il suffit d'élaguer périodiquement. Sur le pêcher, il faut intervenir régulièrement pendant l'apparition des boutons à fleurs et ultérieurement pendant l'été.

On utilise aussi l'évolution naturelle des rameaux vers la fructification, en les choisissant, en modifiant leur orientation (inclinaison ou arcure) ou en employant des produits ralentisseurs de croissance.

La mécanisation partielle de la taille porte sur l'emploi de plate-forme d'approche sur bras télescopiques, sur l'utilisation de sécateurs pneumatiques, soit par des « prétailles » à l'aide de barres de coupe ou de rogneuses.

Arbor. d'ornem.

La taille en arboriculture ornementale s'attache à l'époque de formation des fleurs. Les arbustes fleurissant au début du printemps (forsythia par exemple), c'est-à-dire dont les fleurs se sont formées au cours de la saison précédente, se taillent aussitôt après la floraison. Les arbustes fleurissant en été (budléia par exemple), dont les fleurs se sont formées au cours du printemps, se taillent au début de l'hiver. Sur de nombreux arbustes à fleurs, la taille peut se réduire à un éclaircissage : on enlève les bois morts ou les rameaux chétifs, on sélectionne les branches les mieux placées. Sur d'autres plantes à fleurs (par exemple les rosiers en général, les althæas, etc.), une bonne floraison exige une taille sévère (taille à 2 ou 3 yeux pour les rosiers buissons).

Aubineau/RE

tailleuse de haie

Appareil portable, à main, fonctionnant dans toutes les positions et destiné à tailler les haies dont les tiges ou les branches mesurent jusqu'à 4 cm d'épaisseur.

La tailleuse de haie, tenue à la main par deux poignées fixées sur le bloc moteur, est équipée d'une barre de coupe horizontale constituée de deux lames coulissant l'une sur l'autre.

Aubineau

taillis

Peuplement forestier issu de rejets de souche.

L'aménagement du taillis est simple. Il suffit de diviser la forêt en autant de parcelles qu'il y a d'années entre deux coupes d'une même parcelle. L'inconvénient majeur du taillis est de ne fournir que du bois de feu (des pieux à la rigueur).

Le taillis-sous-futaie comporte deux étages : un taillis simple, surmonté d'arbres de futaie. Lors de chaque coupe, des brins et surtout des semis destinés à former la future futaie sont conservés (les baliveaux).

La transformation des taillis-sous-futaie en futaie (donnant un meilleur bois d'œuvre) est une opération longue et coûteuse. Actuellement 16 % de la surface forestière française est encore traitée en taillis et 32 % en taillis-sous-futaie, soit 48 % au total.

Décourt

tallage

Mode de développement de nombreuses graminées, qui consiste en la formation d'un plateau de tallage suivie de l'émission de talles.

La plantule, en émergeant du grain, émet vers le bas des racines (racines séminales) et vers le haut le coléoptile. À la pointe de celui-ci sortent d'abord les 2 ou 3 premières feuilles, qui vont pointer et se développer au-dessus du sol, et ensuite une petite tige souterraine (rhizome) qui se renfle sous la surface du sol pour former le plateau de tallage. À ce niveau, il y a empilement d'entre-nœuds très courts. Le plateau de tallage se termine par le bourgeon terminal (ou bourgeon du maître-brin). Chaque nœud produit une feuille, avec à son aisselle un bourgeon axillaire. Lors du tallage proprement dit, ces bourgeons se développent en nouvelles pousses, ou talles. En même temps, de nombreuses racines adventives se développent à la base du plateau de tallage. Après le tallage, le rhizome, le grain et les racines séminales se flétrissent et meurent, et ce sont ces racines de tallage qui forment l'appareil radiculaire de la plante adulte.

Le tallage permet un accroissement important de l'appareil radiculaire des céréales ; il détermine le nombre de tiges et d'épis qui se développeront, composante importante du rendement. L'importance du tallage est fonction de la variété, de la nature du sol, de la nutrition azotée, de la densité de semis et de sa profondeur (un semis superficiel améliore le tallage). Le passage du rouleau sur les céréales facilite le tallage, de même que le roulage des gazons.

Henry