Champignon ascomycète souterrain, dont les fructifications, comestibles très recherchés, plus ou moins sphériques, de couleur brun-sombre ou blanche et à odeur musquée, mûrissent en hiver à la base de certains arbres, en particulier des chênes (genre Tuber, famille des tubéracées).
Un terrain où pousse des truffes est appelé truffière ; la culture de la truffe, trufficulture.
Les truffes présentent une couche cellulaire externe, le péridium (« peau »), soit blanche (comme chez la truffe blanche du Piémont, Tuber magnatum, très appréciée en Italie), soit noire. Dans ce dernier cas, la truffe peut être lisse, ou bien couverte de verrues polygonales (« pointes de diamant »), comme chez la truffe du Périgord (T. melanosporum), espèce la plus appréciée en France. D'autres truffes noires sont également réputées : la truffe de Bourgogne (Tuber blotü), la truffe d'été (T. aestivum), la truffe d'hiver (T. brumale) et la truffe de Bagnoli (T. mesentericum).
Mode de vie.
La vie des truffes se déroule entièrement dans le sol et dépend étroitement d'une plante hôte (ce sont des champignons mycorhiziens). La truffe du Périgord a pour principaux partenaire les chênes, mais elle peut également former une association mycorhizienne avec de très nombreuses espèces de feuillus (chêne, noisetier, tilleul, tremble, châtaignier) et de résineux (pin d'Alep, pin noir).
L'association mycorhizienne réalise une symbiose indispensable aux deux partenaires lorsque le sol est pauvre : la truffe fournit à l'arbre des éléments minéraux, dont le phosphore ; en retour, l'arbre fournit au champignon les matières organiques qu'il élabore par photosynthèse.
Types de sol et conditions climatiques.
La truffe du Périgord exige des sols bien structurés, stables, permettant une circulation facile des fluides (eau et substances gazeuses). Le rapport carbone/azote de ces sols doit être voisin de 10. La truffe du Périgord préfère les conditions climatiques tempérées, avec une alternance suffisante des saisons. Les excès de précipitations, les froids prolongés et les étés très secs ne permettent pas le déroulement normal de son cycle biologique.
Culture.
Les premières tentatives de culture de la truffe remontent au XVIIIe siècle ; la première réussite est obtenue en 1810 en Provence, par J. Talon. Des techniques empiriques permettent, jusqu'au premier quart du XXe siècle, de maintenir une production répondant à la demande. Pour des causes en partie sociologiques (exode rural, guerres), elles se sont ensuite perdues, et la production française s'est réduite dans des proportions considérables (environ 1 500 t en 1900 contre à peine 50 t en 1965).
Ce n'est que récemment que des équipes françaises et italiennes ont pu mettre au point une technique de trufficulture rationnelle. Celle-ci est basée sur le choix judicieux du milieu et le maintien d'une structure pédologique favorable à la truffe. Elle inclut également la possibilité d'une introduction du champignon dans le jeune plant constituant l'arbre hôte. La réussite de la synthèse mycorhizienne entre la truffe et son partenaire a permis la réalisation industrielle de l'association symbiotique et la fourniture aux cultivateurs d'arbres (chênes, noisetiers) élevés en pépinière spécialisée, ayant déjà formé des mycorhizes avec des truffes. Il ne reste plus, alors, qu'à choisir la parcelle de plantation qui assurera au mieux le maintien et la multiplication des mycorhizes de truffe et permettra la réalisation de la fructification à échéance normale (de sept à dix ans après la plantation).