étable
Bâtiment d'élevage réservé au logement des bovins de toutes catégories.
L'étable doit répondre aux exigences de l'éleveur (coût de production, organisation du travail, mécanisation de l'affouragement, évacuation des déjections, traite, soins divers, etc.) et aux besoins de l'animal en lui offrant un environnement favorable à l'extériorisation de son potentiel de production (ventilation, dimensions...) ; elle doit également éviter de créer des nuisances (déjections) et respecter de nombreuses normes architecturales.
Logement des veaux.
Les nouveau-nés de moins de 20 jours, dits veaux de colostrum, sont logés de préférence dans des cases individuelles ; les veaux d'élevage de troupeau laitier, destinés soit au renouvellement du troupeau, soit à l'engraissement pour la production de viande rouge, sont en général logés en boxes collectifs de 4 à 8 bêtes ; les veaux de boucherie engraissés précocement, nourris uniquement à partir de lait reconstitué et abattus à environ 120 jours au poids de 150 à 180 kg, sont logés soit en cases individuelles, soit en boxes collectifs importants de 30 à 50 bêtes avec nourrisseur automatique.
Les cases individuelles sont en général placées dans un bâtiment fermé et isolé et alignées le long d'un couloir de service. Ces cases en bois avec portillon disposent d'un caillebotis en bois, recouvert ou non de paille, en dessous duquel une dalle de béton en pente assure l'écoulement du purin. Leur dimension varie en fonction de l'âge des veaux (cf. tableau).
Les cases individuelles extérieures (niches pour veaux de boucherie) sont de petites cabanes en bois ou en matière plastique (type monobloc), placées à l'extérieur, sur un sol sain, à l'abri du vent. Elles permettent un bon isolement sanitaire des veaux et donnent de bons résultats dans les régions tempérées ; par contre, les conditions de travail pour l'éleveur sont moins bonnes. Ces niches, souvent de grandes dimensions (160 à 190 cm de long et 120 à 130 cm de large) sont souvent complétées par une courette extérieure, ou enclos, de 1,50 m2. Les boxes collectifs permettent de réduire l'investissement et les besoins en main-d'oeuvre. Pour des lots de 4 à 8 veaux de même âge, on doit respecter certaines normes (cf. tableau).
Ces boxes collectifs sont situés soit dans un bâtiment fermé bien ventilé, soit dans un bâtiment ouvert à l'opposé des vents dominants.Les conditions d'ambiance ont une incidence très importante sur les performances zootechniques et sur le taux de mortalité. Les températures à respecter jusqu'à la maturité physiologique sont les suivantes : 10 à 25 °C jusqu'à 15 jours, 5 à 25 °C de 15 jours à 1 mois, -10 à +25 °C à partir de 1 mois, avec des vitesses d'air inférieures ou égales à 0,25 m/s.
Le renouvellement de l'air doit permettre, été comme hiver, d'éliminer la vapeur d'eau ainsi que les facteurs de pollution contenus dans l'air ambiant (gaz, poussières et agents infectieux).
La ventilation du bâtiment est soit statique ou naturelle par effet de cheminée, avec entrées d'air sur les murs situés dans la partie longue, et sortie d'air au faîtage, soit dynamique ou forcée avec extracteurs.
Logement des jeunes bovins à l'engrais en stabulation permanente.
Ce type de bovins, appelés taurillons, proviennent soit d'un élevage laitier (veaux de 5 à 7 mois), soit d'un élevage race à viande (broutards de 6 à 8 mois après pâturage estival). Entrés dans le bâtiment au poids de 200 à 300 kg, les animaux n'en ressortent que pour être abattus à l'âge de 14 à 16 mois au poids vif de 600 à 650 kg. Nourris intensivement, ils sont peu sensibles au froid mais ils craignent la chaleur, et leur croissance rapide les rend plus fragiles des aplombs.
La stabulation entravée est déconseillée pour le logement des taurillons, car il est impossible d'adapter les dimensions de la stalle au format d'un animal en croissance passant de 250 à 650 kg ; elle est coûteuse et l'animal manque d'exercice.
La stabulation libre par lots de 8 à 20 bêtes est généralement préférable. On en distingue quatre types :
La stabulation libre entièrement paillée s'effectue avec 0,60 m2 de surface au sol par 100 kg de poids vif de sortie, soit 4 m2 par taurillon, et une longueur d'auge de 60 à 65 cm par animal afin de réduire la compétition entre animaux.
La stabulation libre partiellement paillée nécessite, en plus d'une aire de couchage paillée légèrement réduite (0,50 m2/100 kg de poids vif de sortie) et toujours couverte, une aire bétonnée située devant l'auge, soit sous le toit du bâtiment, soit à l'extérieur. Cette aire bétonnée est raclée périodiquement, ce qui réduit la consommation de paille mais nécessite un stockage de lisier pailleux.
La stabulation libre sur sol paillé en pente est conçue de manière que le piétinement intense des animaux fasse descendre le fumier en bas de pente, d'où il est évacué hors du bâtiment. Sous le paillage, partiel ou total, le sol est bétonné avec une pente de 8 % et sur une longueur de 4 à 7 m maximum. Cette solution donne de très bons résultats avec une alimentation à base d'ensilage de maïs ; les animaux ont un meilleur confort, on économise la paille et le lisier pailleux est facile à stocker.
La stabulation libre sur caillebotis intégral est conçue de sorte que l'aire de vie des animaux soit entièrement constituée de caillebotis en béton préfabriqué. Sous ces caillebotis, on dispose soit d'un caniveau équipé d'un évacuateur mécanique, soit d'une fosse à lisier. Les caillebotis sont posés sur un mur ou sur des poutrelles. Les cases de 8 à 12 bêtes (norme : 0,50 m2/100 kg de poids vif de sortie) sont disposées sur un rang sous un bâtiment ouvert dit « monopente », ou sur deux rangs sous un bâtiment fermé et de part et d'autre d'un couloir central de distribution des aliments. Cette formule, surtout retenue pour les ateliers d'engraissement de dimension industrielle, permet de supprimer les besoins en paille et de mécaniser la manutention du lisier. Mais elle est très coûteuse, difficilement transformable pour d'autres usages, et elle favorise la boiterie des animaux de plus de 400 kg.