Larousse agricole 2002Éd. 2002
L

légumineuses (suite)

Fleurs.

Les légumineuses présentent une très importante diversité des types floraux. Chez les césalpiniacées et les papilionacées, la corolle est irrégulière, ne présentant pas de symétrie axiale (on parle de corolle zygomorphe) ; elle se compose d'un pétale dorsal, l'étendard (ou vexillum), de deux pétales latéraux, les ailes, et de deux pétales ventraux qui, plus ou moins étroitement appliqués l'un contre l'autre, forment la carène. L'étendard des césalpiniacées est moins apparent que celui des papilionacées ; il est recouvert par les ailes, qui, à leur tour, sont recouvertes par les pétales de la carène. L'étendard des papilionacées est plus important ; il recouvre les ailes, qui, à leur tour, recouvrent les pétales de la carène. Les étamines sont généralement au nombre de 10.

Chez les mimosacées, qui se rapprochent des rosacées primitives, la fleur est au contraire régulière et les étamines très nombreuses.

Racines.

Les racines de la plupart des légumineuses présentent un aspect déformé, dû à des renflements appelés nodosités. Ces nodosités contiennent des bactéries du genre Rhizobium, qui ont la capacité de fixer l'azote atmosphérique sous une forme assimilable par la plante (en contrepartie, les bactéries puisent l'énergie qui leur est nécessaire dans les sucres que la plante synthétise). Après la mort de la plante, sa décomposition enrichit le sol de l'azote organique qu'elle a obtenu par le biais de cette symbiose. Près de 90 % des espèces de papilionacées et de mimosacées et plus de 30 % des espèces de césalpiniacées sont pourvues de nodosités.

Utilisations.

On distingue les légumineuses fourragères, cultivées essentiellement pour leur système végétatif, producteur de matière verte (luzerne, trèfle, sainfoin, etc.), et les légumineuses à graines, cultivées principalement pour leurs graines, riches en protéines (fève, féverole, pois, haricot, lentille, soja, arachide, etc.).

Les légumineuses à graines sont utilisées pour l'alimentation humaine (fève, haricot, lentille, haricot, pois), ou pour l'alimentation animale, en graines (féverole, pois, soja) ou en vert, au début de la formation des fruits et des graines (pois, féverole).

Les graines des légumineuses sont beaucoup plus riches en protéines et moins riches en glucides que les grains de céréales. Leur composition (en pourcentage de matière sèche) est, soja mis à part, de 22 à 25 % de protides, de 48 à 54 % de glucides et de 1 à 4 % de lipides. Le soja présente des teneurs, respectivement, de 32 à 34 %, de 30 à 31 % et de 16 à 18 %.

En raison de la source de protéines qu'elles représentent, ces espèces sont souvent appelées protéagineuses, et leur culture est en expansion à l'échelle mondiale.

En France, les cultures de légumineuses ont subi des vicissitudes assez diverses. D'une manière générale, elles sont en régression depuis le début du siècle. Cependant, pour l'alimentation animale, les légumineuses à graines (soja, féverole, pois), qui, en tant que sources de protéines, sont susceptibles de remplacer les tourteaux d'importation, très onéreux, suscitent de nouveau de l'intérêt.

Roger-Estrade (A.)

leicester longwool

Race ovine anglaise, intéressante par ses qualités de toison et de carcasse, utilisée durant tout le XIXe siècle pour l'amélioration de très nombreuses races ovines, en Angleterre et dans le reste du monde.
ANCIEN NOM : dishley.

Bougler

lentille

Plante annuelle herbacée originaire de l'est du bassin méditerranéen, dont on consomme la graine (espèce Lens culinaris, famille des fabacées).

La lentille est l'une de nos plus anciennes plantes alimentaires cultivées. Ses feuilles, à stipules lancéolées, terminées par une longue vrille simple, présentent 5 à 7 paires de folioles. Les fleurs, petites et de couleur bleuâtre, sont groupées par 2 ou 3 à l'aisselle des feuilles. Les gousses, courtes, planes et tronquées, contiennent 2 graines aplaties riches en protéines (25 % de matière fraîche).

Variétés.

On trouve, en France, la `Lentille large blonde', type le plus cultivé actuellement, et la `Lentille verte du Puy à graine petite', d'un vert pâle et marbré de vert foncé à bleu, aux téguments peu épais et de cuisson rapide. L'aire de production traditionnelle de cette dernière variété est limitée au département de la Haute-Loire, pour laquelle une appellation d'origine contrôlée a été obtenue en 1996.

Culture.

La lentille présente un bon comportement sous le climat méditerranéen, où l'alternance thermique jour-nuit est marquée. Son zéro végétatif (température minimale de développement) se situe à 6 °C environ. Elle affectionne les sols plutôt légers, sablo-limoneux. L'implantation de la culture se fait par semis direct au champ du 20 mars au 15 mai, à une densité de 250 à 350 semences/m2 (espacement de 15 à 20 cm entre les rangs), soit 85 à 200 kg de semences/ha.

Maladies et ravageurs.

La protection sanitaire se limite à la tordeuse du pois (Laspeyresia nigricana), à la bruche du pois sur lentille de semence, à la fonte des semis, à l'anthracnose du pois et à la pourriture grise.

Récolte.

La récolte se fait de fin juillet à début septembre. Elle est mécanique, par fauchage-battage à l'aide d'une moissonneuse-batteuse à céréales classique. Le rendement en graines sèches (taux d'humidité ramené à 16 %) varie de 10 à 20 q/ha.

La lentille, composante importante de la gamme des légumes secs, est commercialisée soit en l'état, soit incorporée à des plats cuisinés ou cuite sous vide.

Production.

La production française de lentilles, localisée dans la région du Centre, est en régression (6 000 t). Seule la région du Puy-en-Velay maintient sa part de marché (3 500 t), grâce à l'organisation de la filière mise en place autour de l'AOC Lentille verte du Puy. Pour satisfaire ses besoins, la France importe environ 30 000 t de lentilles par an en provenance de l'Asie, du Canada et de l'Amérique du Sud (Brésil et Argentine). La production mondiale s'établit aux alentours de 3 millions de tonnes, dont le tiers provient des pays méditerranéens (0,8 million, dont 0,6 million pour la seule Turquie) et arabes (0,2 million de tonnes).

Péron