riz (suite)
Ravageurs.
Un grand nombre de parasites animaux s'abritent dans les rizières, où ils occasionnent des dégâts quelquefois importants. On trouve notamment :
des nématodes s'attaquant aux racines ou aux parties aériennes, contre lesquels on lutte par l'utilisation de variétés résistantes, la désinfection des sols et un assèchement prolongé des rizières en cas de forte infestation ;
des foreurs de tige : ce sont des papillons dont les chenilles s'introduisent dans les tiges du riz, où elles creusent des galeries en se nourrissant des tissus pendant 45 à 60 jours, provoquant leur dessèchement (on estime que les dégâts causés par ce parasite sont de l'ordre de 20 à 30 % de la production mondiale) ;
des cicadelles qui sucent la sève des plantes et qui sont, en outre, vecteurs de viroses. Les moyens de lutte contre ces ravageurs sont divers : insecticides, dont l'emploi est toutefois délicat à cause des dégâts qu'ils peuvent causer sur le reste de la faune, lutte biologique avec des insectes prédateurs de ces parasites, pratiques culturales et lutte intégrée.
Traitement du grain de riz.
Le grain de riz paddy, après nettoyage et ébarbage, subit un décorticage réalisé à la main ou mécaniquement, qui a pour but de le débarrasser de ses glumes et glumelles. On obtient alors le riz cargo. Vient ensuite le blanchiment, qui consiste à enlever les couches de cellules externes du grain. Les issues du blanchiment sont utilisées en alimentation du bétail ; le riz blanchi est prêt à la consommation. Pour des raisons de présentation, le grain blanchi est poli puis glacé, pour lui donner un aspect brillant. C'est sous cette forme qu'il est généralement commercialisé.
A l'issue de ces opérations on obtient, pour 100 kg de paddy, 70 kg de riz blanchi, 10 kg de sous-produits et 20 kg de balles. Le riz blanchi est composé de grains entiers pour environ 70 % et de brisures à raison de 30 %. Le blanchiment et le polissage, en enlevant la couche superficielle du grain, ont pour effet d'appauvrir le riz en vitamines, notamment B et E. Cette carence en vitamine E dans le riz est à l'origine de la découverte des vitamines et de leur rôle.
Utilisations.
Le riz est principalement destiné à l'alimentation humaine, soit en l'état, soit sous forme de farines destinées à de nombreuses préparations culinaires. Il est également utilisé pour la préparation de boissons fermentées, surtout en Asie, comme le saké et la bière.
Surfaces cultivées et production.
L'aire de production du riz est comprise entre le 35e degré de latitude sud (Uruguay) et le 45e degré de latitude nord (France, Kazakhstan). Cette culture se caractérise par une très grande diversité des modes de production (riz irrigué, riz flottant, riz pluvial, riz de mangrove). La production mondiale de riz paddy en 1998 s'élevait, d'après la FAO, à 580 millions de t, pour une superficie proche de 150 millions d'hectares. Les trois quarts de cette production proviennent d'écosystèmes permettant une submersion au moins temporaire. Le rendement moyen est voisin de 3,7 t/ha. Il faut cependant noter que, en raison du cycle court de la plante, deux récoltes annuelles sont fréquentes dans de nombreux pays où l'irrigation avec maîtrise de l'eau est possible. Dans ce cas, avec un rendement de 5 à 6 t de paddy par hectare, la production dépasse 10 t/ha.
La production mondiale est assurée pour plus de la moitié par la Chine (environ 200 millions de t par an) et par l'Inde (120 millions de t). La superficie cultivée en riz dans ces deux pays est de 70 millions d'ha. Viennent ensuite l'Indonésie (environ 50 millions de t), le Bangladesh et le Viêt Nam (environ 30 millions chacun), la Thaïlande et le Myanmar (autour de 20 millions chacun). Au total, l'Asie domine la riziculture mondiale, avec plus de 90 % de la production et des surfaces. La production africaine, en progression, est de 17 millions de t, celle de l'Amérique du Sud, assurée à hauteur de 50 % par le Brésil, est du même ordre de grandeur, et celle de l'Amérique du Nord est d'environ 10 millions de t, dont 8 pour les seuls États-Unis.
La production de l'Europe est marginale, avec seulement 3 millions de t, soit 0,5 % de production mondiale. Dans l'Union européenne, la superficie, de l'ordre de 400 000 ha, a peu évolué au cours des trente dernières années. Les rendements sont toutefois élevés : 6 t/ha.
Échanges internationaux.
Contrairement au blé et au maïs, les échanges internationaux sont limités, et ne représentent que 3 à 4 % de la production mondiale. En effet l'Asie, principale région productrice, est en même temps la principale région consommatrice. La Thaïlande est le principal exportateur, suivie par les États-Unis, qui exportent environ le tiers de leur production, puis par l'Inde et le Viêt Nam. En Afrique, les importations ont tendance à augmenter régulièrement en raison d'une faible croissance de la production et d'une forte urbanisation. L'Europe reste une région faiblement productrice et ses importations, bien que faibles, ont tendance à augmenter (surtout en produits de qualité).
Roger-Estrade (A.)