protection des cultures (suite)
La protection des plantes repose cependant pour une très large part, dans les pays industrialisés, sur l'utilisation de produits phytosanitaires. Leur efficacité immédiate et à long terme est indéniable et, grâce à eux, les rendements et la qualité des produits récoltés ont considérablement progressé et on a abouti à régulariser la production agricole. Sans traitements phytosanitaires (des semences et des plants, et en cours de végétation), les rendements chuteraient de 30 à 70 % selon les productions.
Mais ce progrès ne va pas sans inconvénients, en raison des risques de toxicité et d'écotoxicité que présentent les produits de traitements. C'est pourquoi leur homologation et leurs conditions d'emploi font l'objet de normes de plus en plus contraignantes afin que soit préservée la santé des utilisateurs et des consommateurs et que l'environnement dans son ensemble (eau, sol, air, organismes vivants) ne soit pas durablement perturbé.
La protection des cultures est fortement structurée dans tous les pays occidentaux, où de nombreux organismes y concourent.
En France, les recherches à caractères fondamental, débouchant sur des applications, sont réalisés par l'Institut national de la recherche agronomique (INRA) : détection, diagnostic, biologie et développement des populations d'organismes nuisibles, recherche des mécanismes de résistance des plantes et sélection de gènes de résistance, recherches fondamentales en phytopharmacie et écotoxicologie, etc. Le Service de la qualité et de la protection des végétaux (SDQPV), longtemps connu sous l'appellation « Service de la protection des végétaux » est chargé, entre autres, de contrôler l'homologation des substances phytosanitaires, de veiller à la qualité des produits récoltés, de surveiller l'introduction sur notre territoire de nouveaux ennemis des cultures, de gérer les conseils diffusés par les stations d'avertissements agricoles. De nombreuses autres organisations professionnelles ou interprofessionnelles (instituts techniques, fédérations, associations, coopératives), de même que l'industrie phytosanitaire, collaborent aux recherches et participent activement au développement des conseils et des techniques de lutte.
Enfin, une part importante de la réussite de la protection des cultures revient au développement et au perfectionnement des matériels de traitement (pulvérisateurs) et des équipements industriels (traitement et stockage des semences et des productions).
Perspectives.
L'augmentation considérable de la population mondiale (6 milliards d'êtres humains en 2000, 12 milliards prévus en 2050) nécessite un accroissement des ressources alimentaires qui ne peut être atteint que si on optimise production végétale. D'où l'importance de la réduction des pertes dues aux ennemis des cultures.
La protection des cultures a considérablement progressé depuis un demi-siècle ; son évolution se poursuit aujourd'hui vers une protection encore plus performante, soucieuse à la fois de la santé des hommes et de la protection de l'environnement. Ces enjeux, dont on a progressivement pris conscience à la fin du XXe siècle, devront être résolus par des approches nouvelles basées sur les résultats les plus récents de la recherche (modélisation, aides à la décision, biotechnologies et génie génétique, molécules nouvelles) et par une collaboration permanente des différents acteurs.
Raynal