rosier (suite)
Les rosiers sarmenteux ou grimpants ont de longs rameaux souples, que l'on palisse sur les murs ou les pergolas. Les variétés remontantes sont issues des buissons à grandes fleurs. Les rosiers issus de Rosa wichuraiana n'ont qu'une floraison en gros bouquets en juin-juillet.
Les rosiers tiges sont obtenus par greffage de variétés buissonnantes sur des tiges d'églantier de 1,20 à 2 m de haut environ.
Les rosiers pleureurs ou parasols sont obtenus par greffage de rosiers sarmenteux, également sur des tiges d'églantier.
Compte tenu des différents modes d'utilisation des rosiers, on distingue deux techniques de culture : celle des rosiers destinés à la décoration des parcs et des jardins, et celle des rosiers cultivés en serre pour la production de fleurs coupées.
Culture des rosiers des parcs et des jardins.
La multiplication se fait par greffage estival en écusson sur l'églantier de semis (Rosa canina), espèce qui s'adapte à tous les terrains, et en particulier aux terrains calcaires, ou sur Rosa multiflora, qui donne des plantes plus vigoureuses, à floraison plus précoce.
Le bouturage est possible pour les polyanthas, et le marcottage pour les rosiers sarmenteux. Mais ces deux modes de multiplication restent des techniques d'amateur.
Les exigences culturales des rosiers sont faibles. Ils s'adaptent à toutes les expositions ; leur végétation et leur floraison sont cependant bien meilleures au soleil. Les rosiers craignent les vents violents, se plaisent en sol frais, profond, perméable et redoutent les terrains légers ou très humides ainsi que l'excès de calcaire.
La plantation s'effectue à racines nues, d'octobre-novembre à avril, en dehors des périodes de gel. Au printemps, il est bon de praliner les racines si l'on veut éviter leur dessèchement et d'arroser abondamment une fois la plantation effectuée. Le bourrelet de greffe ne doit pas être enterré. Le tuteur du rosier tige est mis en place avant celui-ci.
La taille est effectuée à partir de mi-février. Elle doit être adaptée à la vigueur du buisson. Après suppression des parties mortes ou chétives, on choisit quatre ou cinq rameaux vigoureux partant de la base et poussant dans toutes les directions. Sur chacun d'eux, on conserve de deux à six yeux selon la vigueur du rosier (deux pour un sujet faible). L'œil supérieur doit être situé vers l'extérieur et non vers le centre de la plante si l'on veut obtenir un buisson aéré. On supprime les bois morts des rosiers arbustifs et grimpants, et l'on essaie de provoquer la naissance de nouveaux rameaux en éliminant les vieilles branches. On ramène à deux ou trois yeux les ramifications des rosiers sarmenteux qui partent des branches principales, et l'on conserve les jeunes pousses issues de la base, car celles-ci remplaceront les anciennes. On palisse les branches en position horizontale pour obtenir une floraison tout le long du rameau. Les rosiers grimpants non remontants sont taillés après la floraison.
Il est nécessaire d'effectuer deux autres opérations d'entretien : la suppression des « gourmands » (repousses du porte-greffe), qui épuisent le rosier et l'élimination des fleurs fanées, qui permet une floraison plus continue sur les variétés remontantes.
Culture en serre pour la production de fleurs coupées.
Les principales variétés cultivées appartiennent à deux groupes : les rosiers hybrides de thé, ou grandes roses (35 % de la production), et les floribundas, ou petites roses. Les roses rouges sont plus recherchées (60 %) que les roses roses (30 %). La multiplication dépend des modalités de cultures, en pleine terre ou hors sol (70 % des surfaces). Pour la culture de pleine terre, le greffage reste la technique classique. Pour la culture hors-sol, deux techniques sont pratiquées, le bouturage de tronçon de rameaux à une feuille, ou la greffe-bouture (mini-greffe), greffe à l'anglaise simple sur un tronçon de rameau à une feuille.
La multiplication des porte-greffes s'effectue par semis en février-mars (Rosa canina) ou par bouturage en septembre (Rosa indica `Major', Rosa manetti). Le plant s'obtient par greffage en écusson, au printemps dans le Midi, en été ailleurs.
On utilise couramment plusieurs types de porte-greffes :
Rosa canina (églantier de semis), résistant au froid mais possédant une période de repos hivernal qui nuit à la culture d'hiver ;
Rosa indica `Major' (ou Rosa chinensis `Major', sensible au froid mais résistant à la sécheresse, qui est surtout utilisé dans le Midi, et de plus en plus dans le Nord (Brie, Pays-Bas), car, n'ayant pas de période de dormance, il peut être cultivé en hiver ;
Rosa manetti (ou Rosa noisettiana `Manetti', résistant à la sécheresse mais exigeant en chaleur, qui est utilisé pour les variétés incompatibles avec Rosa indica, comme `Sonia'.
La culture moderne des roses pour la production de fleurs coupées se pratique en serre ou sous abri bien aéré et lumineux, avec un chauffage d'appoint. La température minimale est de 16 à 18 °C le jour et de 10 à 14 °C la nuit. En serre, l'éclairage photosynthétique et l'apport de gaz carbonique permettent d'optimiser la production. Quatre modes de conduites peuvent être identifiés selon la région et l'objectif de production (saisonnier, toute l'année ou pour des dates précises).
repos végétatif en janvier (arrêt du chauffage), taille en février, production à partir de mai en zone septentrionale ;
repos végétatif en juillet août, taille en septembre, production hivernale en région méditerranéenne ;
culture en continu, classique avec nécessité de réduire la hauteur de la plante par une taille en décrochant ou pratique dès l'installation de la taille japonaise par arcure et cassure des rameaux, la récolte s'effectuant dans ce cas au niveau de la cassure ;
culture en coupes réglées, programmation de la date de production (réglage) par une taille ou un pincement.
Le rosier reste en place 6 à 7 ans en pleine terre, 4 à 5 en culture hors-sol. L'éboutonnage est pratiqué une fois par mois pour les grandes roses, deux fois par semaine pour les petites.