plante médicinale (suite)
Plantes utilisées en France.
En France, 1 400 plantes (ou parties de plantes) reconnues comme possédant des vertus médicinales, dont 400 d'usage courant, sont inscrites à la pharmacopée. On distingue les plantes d'herboristerie, employées telles quelles pour, principalement, la préparation de tisanes (tilleul, verveine, etc.), et les plantes qui constituent une matière première pour l'industrie pharmaceutique (par exemple la digitale, dont on extrait la digitaline, utilisée dans le traitement de certains troubles cardiaques).
Les plantes médicinales sont des plantes spontanées ; on les cueille ou on les cultive. Elles se rencontrent pratiquement sous toutes les latitudes, dans les habitats les plus divers, partout où existe le monde végétal. Dans les régions méridionales d'Europe, on trouve, à l'état spontané, l'adonis, le chardon bénit, le fenouil, le thym, le romarin, la sauge, l'hysope, etc. ; dans les pays montagneux, on peut récolter l'aconit, la busserole, l'arnica, la gentiane, la belladone, etc. Dans les sols salés du bord de mer, on peut trouver l'absinthe maritime, l'ache, la scille, etc. Au bord de l'eau poussent la guimauve, la menthe, le cochléaria officinal, la salicaire, la scrofulaire, la valériane, etc. Sur les coteaux secs vivent l'anémone, le serpolet, l'asclépiade, etc. ; dans les régions gréseuses et granitiques, la digitale, le lycopode, le genêt, etc. ; dans les haies et les buissons, la grande mauve, le prunellier, la pervenche, la bourdaine, etc. ; dans les bois et les forêts, le muguet, le houx, le genévrier, le sceau-de-Salomon, etc. ; dans les pâturages humides, la colchique, la bistorte, etc. ; dans les marais bourbeux, la ciguë vireuse, etc. ; dans l'eau, les nénuphars, le cresson, etc.
Culture.
La cueillette, autrefois de pratique courante, a cédé progressivement le pas à la culture. Si, actuellement, cette dernière se développe, c'est entre autres raisons parce que les peuplements naturels, du fait des besoins grandissants de la pharmacie et de la non-reproductibilité par synthèse de tous les corps chimiques concernés, sont devenus insuffisants. De plus, par rapport à la simple cueillette sur peuplements naturels, la culture présente de nombreux avantages : récolte facilitée (souvent mécanisée), séchage - capital pour la conservation des propriétés thérapeutiques - réalisé dans de meilleures conditions.
Depuis quelques années, les plantes médicinales font l'objet de travaux d'amélioration ayant comme objectifs principaux la vigueur, la facilité de culture, la résistance aux parasites et, surtout, la forte teneur en principes médicinaux. Compte tenu de la double action du milieu et des facteurs héréditaires sur ces différents caractères, l'amélioration des techniques de culture et la sélection (par hybridation notamment) sont les deux voies de progrès en matière de plantes médicinales.
Production.
La France produit chaque année 15 000 t de plantes médicinales et aromatiques, mais en utilise 40 000 t. Si beaucoup d'exploitations sont encore artisanales, quelques industriels ou groupements de producteurs se spécialisent de plus en plus, rendant ainsi les cultures compétitives. Actuellement, plus de 12 000 ha de plantes médicinales et aromatiques sont cultivés, dont 8 000 ha de pavot, 2 000 ha de persil, 500 ha de ginkgo, 500 ha d'estragon, 100 ha de menthe et 100 ha de thym.
Les cultures sont localisées dans le Maine-et-Loire (camomille romaine, millepertuis, mélilot, etc.) ; la Drôme, l'Essonne, la Gironde et l'Eure-et-Loir (thym, menthe, estragon, persil, etc.) ; l'Eure-et-Loir, la Marne et l'Aude (pavot) ; et la Gironde (ginkgo biloba). Une activité de ramassage de plantes à l'état sauvage est également pratiquée en France, notamment dans les massifs montagneux.
Poisson