Larousse agricole 2002Éd. 2002
M

moissonneuse-batteuse (suite)

Les organes de récupération du grain comprennent une vis sans fin située sous le caisson de nettoyage et qui conduit le grain vers un élévateur, et une vis de remplissage aboutissant dans une trémie (capacité de 1 à 10 m3). La trémie peut être vidée par une vis de décharge qui se déploie latéralement pour emplir les remorques, à l'arrêt ou en marche.

À la sortie de la machine, il est fréquent de trouver un broyeur de paille constitué par un rotor muni de couteaux fixes ou articulés passant à proximité de contre-couteaux fixes. La paille est hachée en brins de moins de 10 cm, ce qui facilite son enfouissement. D'autres machines sont seulement munies d'un éparpilleur qui répartit la paille sur le sol, sans la broyer.

Les machines non conventionnelles.

Sur les machines modernes à grand débit, les secoueurs habituels sont insuffisants pour assurer la récupération des grains qui sortent avec la paille. Différents dispositifs permettant de résoudre ce problème ont été mis au point : les séparateurs rotatifs composés d'un ou de plusieurs tambours supplémentaires sont placés à la suite du tire-paille : il s'agit pratiquement de plusieurs systèmes successifs de batteur et contre-batteur ; les secoueurs rotatifs sont composés de plusieurs cylindres rotatifs qui tournent au-dessus de grilles et remplacent les secoueurs oscillants ; le battage axial (axial flow) est effectué par un ou deux rotors longitudinaux inclinés, longs de 2 à 3 m, munis d'aubes, souvent montées en hélice, et tournant dans un cylindre ajouré jouant le rôle de contre-batteur.

Les moissonneuses-batteuses non conventionnelles disposent d'équipements spéciaux leur permettant de récolter d'autres grains que le blé, l'orge, le seigle ou l'avoine.

Pour le riz, le batteur comporte des doigts recourbés boulonnés sur les battes et le contre-batteur. Tous les réglages sont modifiés et la machine est souvent munie de chenilles à la place des roues motrices.

Pour le maïs, la table de coupe est remplacée par des becs cueilleurs. Le batteur est modifié : il comporte des tôles continues entre les battes. Le contre-batteur est plus enveloppant et ses ouvertures sont plus larges. Les grilles sont adaptées aux dimensions des grains de maïs. Les machines à batteurs axiaux conviennent pour le maïs. Les récolteuses à maïs (corn-sheller) ont aussi des systèmes de battage axiaux.

Pour le colza, des barres de coupe verticales sont placées de part et d'autre de la table de coupe et le rabatteur est simplifié (3 barres au lieu de 4 ou 6) ou supprimé. Le batteur tourne moins vite (600 tr/min au lieu de 1 000), les réglages et les grilles sont adaptés aux petites dimensions des graines de colza.

Pour le tournesol, la table de coupe est adaptée par adjonction de plateaux à bords relevés de 1,30 à 1,50 m de longueur dont les pointes sont parfois articulées ; les rabatteurs peuvent être adaptés en supprimant une pale sur deux ; il existe aussi des rabatteurs adaptés dont la partie intérieure est grillagée ; un bouclier grillagé placé devant le rabatteur peut jouer le même rôle (moins de masse végétale introduite). Les réglages courants sont aussi modifiés (batteur à 300 tr/min, par ex.).

Certaines moissonneuses, les « strippers » opèrent par peignage des épis. Seuls les grains et les balles subissent un nettoyage. Courantes pour la récolte du riz, ces machines sont très rarement utilisées pour les autres graines.

Sur les machines modernes courantes, de nombreuses fonctions faisant intervenir des circuits électroniques sont automatisées. Parmi les principaux automatismes, on peut citer : les mesures de vitesses de rotation des organes principaux ; les détecteurs de pertes de grain placés dans le flux soufflé hors des grilles ; les systèmes de correction de dévers maintenant à l'horizontale la machine ou les organes de nettoyage ; les systèmes de contrôle de la table de coupe (hauteur, pression au sol, horizontalité) ; les systèmes de guidage de direction par rapport au rang de maïs (peu fréquents) ; les systèmes de mesure instantanée des quantités récoltées. Ces derniers systèmes, combinés avec une localisation par satellite (ou GPS) dans la parcelle, permettent l'établissement d'une cartographie parcellaire des rendements, outil intéressant de gestion technique et économique intraparcellaire.

La complexité croissante des moissonneuses-batteuses, automotrices munies de moteurs Diesel de plus de 100 kW, et le faible nombre d'heures d'utilisation annuelle possible font que ces machines (investissement dépassant 160 000 euros pour les plus grosses) sont utilisées en copropriété, en coopérative ou, le plus souvent, par des entrepreneurs de travaux rémunérés à l'hectare récolté.

Aubineau

moissonneuse-lieuse

Machine ancienne de moisson, à traction animale ou mécanique (tracteur), coupant les céréales sur pied et laissant sur le sol des gerbes liées automatiquement avec de la ficelle.

Aubineau

molluscicide

Se dit d'une substance ou d'une préparation ayant la propriété de tuer les mollusques.
On emploie parfois, de façon impropre, hélicide comme synonyme.

Les molluscicides sont utilisés pour la lutte contre les mollusques nuisibles aux cultures et aux produits récoltés. Ils agissent généralement sur le système nerveux de ces invertébrés. Les escargots et les limaces sont combattus au moyen de spécialités présentées généralement sous forme de petits granulés comprenant une charge attractive (son, farines, etc.) et une substance toxique (métaldéhyde, bensultap, mercaptodiméthur, thiodicarbe).

Certaines matières actives des molluscicides sont dangereuses pour les animaux domestiques, les gibiers et les poissons. Pour cette raison, elles sont le plus souvent associées à des répulsifs pour chiens et chats.

Raynal

molybdène

Élément chimique de masse atomique 95,94 et de symbole Mo.

Le molybdène est un métal blanc, dur, présentant des analogies avec le chrome. Il est souvent considéré comme toxique chez les animaux, car il peut perturber le métabolisme du cuivre.

Les besoins des cultures sont très modestes (de l'ordre de 10 g par hectare et par an). Mais ces faibles quantités sont indispensables à la réduction des nitrates et au métabolisme de l'azote. Chez la luzerne, le molybdène permet aux bactéries fixatrices d'azote de bien fonctionner. En pulvérisation foliaire, quelques grammes de molybdate d'ammonium par hectare sont suffisants. Un apport au sol de 1 ou 2 kg du même produit par hectare est parfois préconisé. Des signes de carence ont été observés depuis une vingtaine d'années sur les cultures maraîchères (melon, chou-fleur) de certains secteurs irrigués. Des pulvérisations de molybdate d'ammonium (de 2 à 5 g/hl) permettent d'y remédier. L'adjonction au sol de 1 ou 2 kg de molybdate de sodium ou d'ammonium par hectare constitue un moyen préventif efficace.

Le molybdène est le seul oligoélément dont la carence est favorisée par l'acidité du sol ; un chaulage fait donc disparaître cette carence.

Roger-Estrade