Larousse agricole 2002Éd. 2002
A

allaitement (suite)

L'allaitement artificiel (à la tétine, au seau ou à la machine automatique) se substitue à l'allaitement naturel dans les élevages laitiers où le lait est valorisé par la vente. L'adaptation à l'allaitement artificiel se fait d'autant plus rapidement que le jeune est séparé plus précocement de sa mère ; dans les élevages intensifs (vaches laitières), cette séparation se fait dès la naissance, le colostrum maternel étant soit tété, soit trait et donné au jeune ; ainsi, dès le 4e ou 5e jour, le jeune recevra un lait de remplacement, dit aliment d'allaitement. Celui-ci, fabriqué industriellement, doit se rapprocher le plus possible du lait maternel ; il sera distribué aux jeunes soit au moyen de machines automatiques (louves), soit sous la forme de 2 buvées par jour pour le veau ou à la tétine pour l'agneau.

BOUGLER

allèle

Se dit des gènes qui, dans chaque cellule, sont situés à des loci homologues, c'est-à-dire au même emplacement sur deux chromosomes appartenant à une même paire.
SYN. : gène allélomorphe.

Les gènes allèles peuvent avoir des potentialités égales ou, au contraire, l'un peut être dominant et l'autre récessif.

Une série allélique est un ensemble de gènes susceptibles d'occuper 2 loci homologues.

BOUGLER

allélopathie

Capacité de certains végétaux d'empêcher, par l'émission de substances toxiques, le développement d'autres espèces dans leur voisinage.
SYN. : télétoxie.

Les substances toxiques sont soit excrétées par les racines de la plante, soit libérées par la dégradation de débris de végétaux morts. Le chiendent rampant, par exemple, doit son expansion à l'allélopathie ; ses très longues racines émettent des substances toxiques pour les autres végétaux. L'allélopathie peut parfois entraîner de curieuses conséquences : ainsi, dans les prairies sèches, l'épervière piloselle se développe par allélopathie en éliminant les autres espèces, jusqu'à, finalement, se détruire elle-même.

Chaillou

allogamie

Pollinisation d'une fleur par le pollen d'une autre fleur.
ADJ. : allogame. ANT. : autogamie.

Henry

allophane

Silicate d'alumine de composition chimique très proche de celle des argiles, mais incomplètement organisé et non structuré en feuillets.

Les allophanes diffèrent peu des gels originels et résultent essentiellement de l'hydratation des verres volcaniques. On les trouve surtout dans les andosols.

MCGirard

allopolyploïdie

État d'un organisme (ou d'une cellule, ou d'un tissu) dont les génomes de base proviennent d'espèces ou de genres différents à la suite d'hybridations naturelles ou artificielles.

À la méiose, les chromosomes de chaque génome s'appairent entre eux. On parlera, selon le degré de ploïdie, d'allotetraploïde (par exemple le blé dur à 28 chromosomes) ou d'allohexaploïde (blé tendre à 42 chromosomes).

Bannerot

allotement

Technique consistant à grouper des animaux en lots aussi homogènes que possible.

L'allotement permet de mieux adapter aux différents lots les techniques d'élevage (alimentation, reproduction, etc.) ou, lors des échanges commerciaux, de satisfaire les besoins des acheteurs (animaux de même âge, de poids semblable, etc.).

Illustration page suivante.

Bougler/Gallouin

alluvion

Dépôt de sédiments (boues, sables, graviers, galets) apportés par les eaux.

Une alluvion se situe dans une vallée et provient du transport sur de longues distances de matériaux divers, souvent arrondis, se trouvant en amont de l'endroit étudié. De ce fait, la nature des matériaux qui la constituent peut être très différente de celle des sols alentour. Sur les alluvions récentes, on trouve des fluviosols.

MCGirard

aloès

Plante originaire d'Afrique du Sud, dont les feuilles charnues fournissent une résine amère employée comme purgatif et en teinturerie (genre Aloe, famille des liliacées). On appelle parfois aloès, à tort, l'agave.

L'aloès se rencontre dans le midi de la France et le sud de l'Europe, ainsi qu'en Asie et en Amérique.

Poisson

alpaga

Ruminant de la famille des camélidés originaire d'Amérique du Sud. Fibre textile spéciale produite par l'alpaga, dont on fait des étoffes légères.

De petit format (poids vif : 80 kg), l'alpaga (Lama pacos) est élevé pour sa toison fine et brillante mais aussi pour la production de viande.

Allain

alpage

Prairie d'altitude pâturée par des troupeaux bovins ou ovins pendant la saison estivale.

L'extension des alpages est plus importante que celle de la pelouse alpine, formation végétale naturelle de l'étage alpin qui s'étend, au-delà de la limite supérieure de la forêt, entre 1 900 et 3 000 m selon l'exposition et la région. À la suite de défrichements importants, les alpages ont gagné vers le bas des versants au détriment de la forêt, jusqu'à rejoindre dans certaines régions les pâturages de demi-saison, aux alentours de 1 000 m d'altitude. L'élevage en alpage des bovins et des ovins a régressé depuis la Seconde Guerre mondiale compte tenu des contraintes en main-d'œuvre (traite, fabrication fromagère, surveillance des animaux et conditions de vie des bergers) et des transports des animaux et des produits (lait, fromages). Ainsi ces surfaces d'altitude, souvent propriétés communales, sont de moins en moins utilisées comme estive par les troupeaux locaux et même par les transhumants. Les secteurs ainsi abandonnés retournent à la lande (rhododendrons et autres espèces arbustives) ; mais cette végétation haute est un mauvais support pour la neige, et les risques d'avalanches sont accrus. Dans de nombreux secteurs où l'entretien mécanique est difficile, le retour au pâturage, notamment des ovins, est apparu indispensable à la sécurité en montagne.

ROUX

alpine

1. Élevage caprin. Race caprine originaire des Alpes suisses et françaises.

La race alpine a un format moyen (poids adulte : 50 à 70 kg pour les femelles, 80 à 100 kg pour les mâles). Les animaux, rustiques, s'adaptent parfaitement tant à la stabulation qu'au pâturage ou à l'exploitation de zones montagneuses. Leur pelage, à poil ras, est le plus souvent chamoisé (les pattes et la raie dorsale sont noires, le reste du corps étant brun-roux), mais il existe aussi des robes polychromes. L'alpine est une excellente laitière (près de 800 kg de lait à 31,1 % de taux protéique et 35,3 % de taux butyreux, en 273 jours de lactation). C'est aujourd'hui la race la plus répandue en France.