Dictionnaire mondial des Films 2005Éd. 2005
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Une femme mariée

Drame de Jean-Luc Godard, avec Macha Méril, Philippe Leroy, Bernard Noël, Roger Leenhardt.

Pays : France
Date de sortie : 1964
Technique : noir et blanc
Durée : 1 h 35

Résumé
Charlotte occupe les heures laissées libres par son mari, pilote de ligne, avec son amant, comédien sur le point de partir en tournée. Avec l'un et l'autre, elle retrouve les mêmes attitudes.

Une femme marquée

Too Much, Too Soon

Biographie d'Art Napoleon, d'après le récit autobiographique de Diana Barrymore, avec Dorothy Malone, Errol Flynn, Efrem Zimbalist Jr., Ray Danton.

Pays : États-Unis
Date de sortie : 1958
Technique : noir et blanc
Durée : 2 h 01

Résumé
La vie de la fille du célèbre acteur John Barrymore (incarné par Errol Flynn), qui sombra dans l'alcoolisme et la déchéance comme son père.

Une femme ou deux

Comédie de Daniel Vigne, avec Gérard Depardieu, Sigourney Weaver, Zabou.

Pays : France
Date de sortie : 1985
Technique : couleurs
Durée : 1 h 37

Résumé
Julien, paléontologue, découvre le squelette de la plus vieille femme du monde et les charmes d'une publiciste américaine.

Une femme pour mon fils

Une femme pour mon fils

Comédie dramatique d'Ali Ghanem, avec Isma, Ratissa Lallaoui.

Pays : Algérie
Date de sortie : 1982
Technique : couleurs
Durée : 1 h 35

Résumé
Conformément à la tradition, une jeune Algéroise est offerte en mariage à un garçon inconnu qui vit en France. Après les festivités, les époux se séparent et la jeune femme accouchera seule.

Une femme qui s'affiche

It Should Happen to You

Comédie de George Cukor, avec Judy Holliday (Gladys Glover), Peter Lawford (Evan Adams III), Jack Lemmon (Pete Sheppard).

Scénario : Garson Kanin
Photographie : Charles Lang
Décor : John Meehan, William Kiernan
Musique : Frederick Hollander
Montage : Charles Nelson
Pays : États-Unis
Date de sortie : 1954
Technique : noir et blanc
Durée : 1 h 27

Résumé
Gladys Glover, mannequin sans emploi, dépense ses dernières économies pour louer un panneau publicitaire à Columbus Circle, où elle fait écrire son nom en lettres gigantesques. Elle se heurte à Evan Adams, roi du savon, qui convoite cet emplacement. Gladys devient rapidement une célébrité grâce à cette publicité mais comprend que ce n'est pas la voie du bonheur. Elle se réconcilie avec son voisin de palier jaloux, Pete, et l'épouse.

Commentaire
Dans cette comédie brillante portée par la vitalité de Judy Holliday, Cukor se livre à une critique féroce de la publicité : Gladys ne vend rien d'autre que son nom, ce qui suffit à la rendre célèbre. Mais cette satire est tempérée agréablement par la fine analyse psychologique d'une jeune femme américaine, puritaine, sentimentale et instinctive. Le film évolue entre le constat réaliste ironique et une fantaisie débridée, avec, face à Judy Holliday, un excellent Jack Lemon en Américain pragmatique.

Une femme sous influence

A Woman Under the Influence

Drame de John Cassavetes, avec Gena Rowlands (Mabel Longhetti), Peter Falk (Nick Longhetti), Matthew Cassel (Tony Longhetti), Matthew Laborteaux (Angelo Longhetti), Christina Grisanti (Maria Longhetti), Katharine Cassavetes (Mama Longhetti), Lady Rowlands (Martha Mortensen).

Scénario : John Cassavetes
Photographie : Mitch Breit
Décor : Phedon Papamichael
Musique : Bo Harwood
Montage : Elizabeth Bergeron, David Armstrong, Sheila Viseltear, Tom Cornwell
Production : Sam Shaw (Faces International)
Pays : États-Unis
Date de sortie : 1975
Technique : couleurs
Durée : 2 h 26 (originellement 2 h 35)
Prix : Prix du jury et Prix d'interprétation féminine (Gena Rowlands), San Sebastian (1975)

Résumé

Nick est contremaître de travaux publics. Mabel, son épouse, ne vit que pour lui et leurs enfants. Elle est « originale, mais pas folle », selon Nick. Mais à la suite des comportements « bizarres » ou provocants de Mabel devant les collègues de Nick, puis à une fête d'enfants, Nick devient violent. Influencé par sa mère, il fait interner Mabel. Six mois plus tard, elle revient. Changée ? Pas tant que cela. Une petite réception tourne mal. Ce soir-là, après une nouvelle crise, Mabel et Nick débarrassent ensemble la table du dîner.

Commentaire

Le spectacle de la déraison

Comme presque tous les films de Cassavetes, Une femme sous influence fut tourné dans des conditions très particulières. Financé par le réalisateur lui-même et ses proches, tourné de façon épisodique en fonction de l'argent et des disponibilités de chacun, le film, en regard de son budget réduit, remporta un succès commercial inattendu. Pour la première fois, Cassavetes situa l'action du film dans un milieu ouvrier, plutôt que de marginaux, d'artistes ou de cadres moyens, ce qui ancra le drame dans un contexte quotidien, peut-être plus accessible que ses films précédents. « Presque tout le monde a été marié ou amoureux. Dans un sujet de ce genre, on part donc avec un acquis important chez le spectateur », confie Cassavetes. « Je crois fermement que toute femme qui aime son mari et qui est mariée depuis un certain temps ne sait pas où investir ses émotions, et que cela peut conduire à la folie. »

   Personnages jumeaux de Mabel (également incarnés par la fabuleuse Gena Rowlands), l'actrice d'Opening Night (1978) et la divorcée excentrique de Love Streams (1984) trouveront des exutoires à leurs bouffées schizoïdes, la première sur les planches d'un théâtre, la seconde dans l'affichage de son indépendance. Ces solutions de privilégiées sont refusées à Mabel, en partie à cause du milieu où elle vit : elle sera donc la seule héroïne de Cassavetes à se laisser enfermer. Cassavetes ne juge pas, ne cherche pas à justifier ou analyser les comportements de ses personnages, pas plus Mabel, d'ailleurs, que ceux qui la « subissent ». Face à l'incommunicabilité, il invite le public à capter des signaux de détresse qu'aucun personnage ne sait déchiffrer. Seule la caméra semble douée de ce pouvoir : Mabel fait de son malheur une sorte de représentation permanente, débridée et imprévisible, que personne ne comprend, et qui dérange la bienséance jusqu'à devenir insupportable.

   Utilisant des objectifs à longue focale pour que la caméra « se fasse oublier » et que les acteurs se meuvent naturellement dans le cadre, Cassavetes renforce l'impression de voyeurisme du spectateur. Mais il ne culpabilise jamais celui-ci, car ses personnages sont faits pour être vus, comme si leur salut en dépendait. À leur image, la mise en scène se « livre » sans afféterie, avec un sens aiguisé du spectacle, non comme mensonge, mais comme révélation.