Dictionnaire mondial des Films 2005Éd. 2005
C

les Chasseurs de salut

The Salvation Hunters

Mélodrame de Josef von Sternberg, avec George K. Arthur (le garçon), Georgia Hale (la fille), Bruce Guerin (l'enfant), Otto Matiesen (l'homme), Nelly Bly Baker (la femme), Olof Hytten (la brute), Stuart Holmes (le gentleman).

Scénario : Josef von Sternberg
Montage : J. von Sternberg
Photographie : Edward Gheller
Pays : États-Unis
Date de sortie : 1925
Technique : noir et blanc
Durée : 1 800 m (environ 1 h 10)

Résumé
Le patron d'un chaland, sur lequel vivent un garçon et une fille, tente de séduire cette dernière et maltraite le jeune orphelin qui vit avec eux. Après une altercation, tous trois partent pour la ville et se font héberger dans un taudis par un couple qui compte amener la fille à se prostituer. Affamée, elle est sur le point de se vendre à un gentleman qui lui donne un peu d'argent sans contrepartie. L'homme du taudis essaie alors de la conquérir en emmenant tout le groupe à la campagne. Mais il rudoie l'enfant, et le garçon intervient. Tous trois repartent à la recherche d'une vie meilleure.

Commentaire
Réalisé, selon son auteur, « en réaction contre le cinéma de cette époque », le film, d'une grande lenteur, brosse l'itinéraire de trois personnages que la volonté farouche de la fille conduit à prendre eux-mêmes en main leur destinée. Car si le garçon provoque l'événement en se battant, c'est bien elle qui fait avancer le trio, dont l'enfant sera le héraut. Tourné en extérieur, avec un rare souci du détail dans le décor, ce film d'une grande qualité plastique reste une des œuvres marquantes de son époque et l'une des plus originales du septième art.

les Chasseurs de scalps

The Scalphunters

Western de Sydney Pollack, avec Burt Lancaster, Shelley Winters, Telly Savalas.

Pays : États-Unis
Date de sortie : 1968
Technique : couleurs
Durée : 1 h 50

Résumé
Un trappeur est contraint d'échanger ses fourrures contre un esclave noir. Il n'aura de cesse de retrouver son trésor. Personnages et péripéties sont, inhabituellement, marqués de fantaisie.

le Chat

Drame de Pierre Granier-Deferre, avec Jean Gabin (Julien Bouin), Simone Signoret (Clémence Bouin), Annie Cordy (Nelly), Jacques Rispal (le médecin), Harry-Max (le retraité).

Scénario : Pierre Granier-Deferre, Pascal Jardin, d'après le roman de Georges Simenon
Photographie : Walter Wottitz
Décor : Jacques Saulnier
Musique : Philippe Sarde
Pays : France
Date de sortie : 1971
Technique : couleurs
Durée : 1 h 26

Résumé

Dans un petit pavillon de Courbevoie vit un vieux couple : Julien Bouin, ancien ouvrier typographe, 60 ans, et sa femme Clémence, 50 ans, qui a abandonné son métier de trapéziste depuis qu'une chute l'a laissée boiteuse. Ils se haïssent autant qu'ils se sont aimés jadis. Julien ramène un jour un chat perdu, qu'il baptise « Greffier ». Clémence tue le chat. Julien s'en va vivre à l'hôtel, sa femme le harcèle jusqu'à ce qu'il revienne, mais alors ils ne communiquent plus que par écrit, unis jusqu'à la mort.

Commentaire

Entre Gabin et Signoret, c'est le face-à-face de deux monstres sacrés qu'a orchestré Pierre Granier-Deferre dans cette adaptation rigoureuse du roman de Simenon. Un huis clos étouffant, une analyse psychologique implacable, hors du temps et des modes, dans la grande tradition d'un cinéma français où la mise en scène reste présente, tout en s'effaçant apparemment devant les dialogues et l'interprétation. Jean Gabin jouait pour la dixième fois dans une adaptation de Simenon.

le Chat à neuf vies

Neun Leben hat die Katze

Drame d'Ula Stöckl, avec Liane Hielscher, Christine de Loup, Jürgen Arndt, Alexander Kaempfe.

Pays : R.F.A.
Date de sortie : 1971
Technique : couleurs
Durée : 1 h 26
Film non distribué en France

Résumé
Quatre femmes sont confrontées à divers processus de prise de conscience affective ou sociale. Le premier long métrage entièrement réalisé par une femme en Allemagne fédérale.

le Château dans le ciel

Tenku no Shiro Laputa

Dessin animé de Hayao Miyazaki, pour les studios Ghibli.

Pays : Japon
Date de sortie : 1986
Technique : couleurs
Durée : 2 h 05

Résumé
Cette nouvelle perle de l'animation en provenance de l'Asie nous conte les aventures trépidantes d'une petite fille, Sheeta, gardienne d'un secret convoité par de terribles individus. Sa rencontre avec un jeune garçon, le courageux Pazu, l'aidera à venir à bout des situations rocambolesques, et des multiples dangers auxquels ils vont devoir se confronter dans des courses poursuites haletantes les menant dans la mystérieuse cité volante de Laputa. Magique, poétique, l'ensemble, aussi touchant que drôle, est mené avec une maestria débordante d'idées mêlée à une fantaisie débridée. On retrouve ici les thèmes de l'apprentissage, la quête de soi-même ou l'écologie, si chers au réalisateur de Princesse Mononoké et le Voyage de Chihiro.

le Château de l'araignée

Kumonosu-jo

Drame d'Akira Kurosawa, avec Toshiro Mifune (Washizu/Macbeth), Isuzu Yamada (Asaji/lady Macbeth), Minoru Chiaki (Miki/Banquo), Akira Kubo (Yoshiteru/Fleance).

Scénario : Shinobu Ashimoto, Ryuzo Kikushima, Hideo Oguni, Akira Kurosawa, d'après Macbeth de Shakespeare
Photographie : Asakazu Nakai
Décor : Yoshiro Muraki, Kohei Esaki
Musique : Masaru Sato
Pays : Japon
Date de sortie : 1957
Technique : noir et blanc
Durée : 1 h 50

Résumé
Dans le Japon médiéval, le général Washizu et son ami Miki font rencontre, dans une forêt, de sorcières qui leur prédisent que Washizu régnera, mais que les descendants de Miki hériteront de la couronne. Influencé par sa femme, Asaji, Washizu tue son seigneur et Miki pour monter sur le trône. Les sorcières, qu'il va revisiter, lui prédisent qu'il serait en sûreté tant que la « forêt ne marcherait pas ». Mais le fils de Miki, qui a échappé au massacre de sa famille, attaque le château de Washizu avec ses soldats camouflés dans des branchages…

Commentaire
De cette transposition très fidèle de Shakespeare, Kurosawa fit un superbe album de scènes plus « plastiques » les unes que les autres : la démarche glissée d'une lady Macbeth au grimage blanc d'acteur de nô ; les oiseaux chassés de la forêt déracinée envahissant le château et Washizu mourant transpercé par un extraordinaire buisson de flèches. Mifune y campe un Macbeth d'avance vaincu. Kurosawa ne devait revenir à Shakespeare que trente ans plus tard, avec Ran inspiré du Roi Lear.