Dictionnaire mondial des Films 2005Éd. 2005
M

Mort à Venise

Morte a Venezia

Drame de Luchino Visconti, avec Dirk Bogarde (Aschenbach), Bjorn Andresen (Tadzio), Silvana Mangano (la mère de Tadzio).

Scénario : Luchino Visconti, Nicola Badalucco, d'après le récit de Thomas Mann la Mort à Venise
Photographie : Pasqualino De Santis
Décor : Ferdinando Scarfiotti
Musique : extraits des IIIe et Ve symphonies de Mahler, Beethoven, Moussorgsky
Montage : Ruggero Mastroianni
Pays : Italie et France
Date de sortie : 1971
Technique : couleurs
Durée : 2 h 10
Prix : Prix spécial du jury, Cannes (1971)

Résumé
Dans la riche Europe cosmopolite de l'avant-guerre de 1914, le musicien von Aschenbach arrive pour une cure de repos à Venise. Il y rencontre l'ange de la beauté (Tadzio) et l'ange de la mort (le typhus).

Commentaire
Unanimement admiré pour la délicatesse un peu morbide de ses images, ce film est trop souvent réduit à un discours esthétisant et pédophile. Construit sur un système de flash-back qui autorisent la méditation sur les rapports entre l'art et la vie, la beauté et la mort, il est nourri de toute une culture d'Europe centrale. Tout en se ressentant de l'atmosphère proustienne (le scénario sur la Recherche date aussi de 1971), il s'inspire en effet de sources nietzschéennes et, au moins autant que de la Mort à Venise, du Docteur Faustus du même Thomas Mann, lui-même marqué par les analyses d'Adorno, notamment sur Malher.

la Mort de Belle

Drame policier d'Édouard Molinaro, d'après le roman de Georges Simenon, avec Jean Desailly, Alexandra Stewart, Yvette Étiévant, Yves Robert.

Pays : France
Date de sortie : 1961
Technique : noir et blanc
Durée : 1 h 44

Résumé
À Genève, la vie d'un professeur de lettres est bouleversée par l'assassinat à son domicile d'une jeune Américaine. Adaptation de Jean Anouilh.

la Mort de Maria Malibran

Der Tod des Maria Malibran

Essai de Werner Schroeter, avec Magdalena Montezuma (Maria), Christine Kaufmann, Candy Darling, Annette Tissier, Ingrid Caven.

Scénario : Werner Schroeter
Photographie : W. Schroeter
Musique : airs d'opéra (Brahms, Beethoven, Mozart, Cherubini, Haendel, Rossini, Stravinski)
Montage : W. Schroeter, Ila von Asperg
Pays : R.F.A.
Date de sortie : 1971
Technique : couleurs
Durée : 1 h 45

Résumé
La Malibran était une diva romantique, morte en pleine gloire à 26 ans. Mais cela n'a qu'un rapport lointain avec le film, qui montre trois femmes photographiées en gros plan selon des cadrages savants ou dans des décors baroques, sur des airs d'opéra.

Commentaire
La Mort de Maria Malibran est un poème hermétique, affecté, purement esthétique. On y voit des paysages oniriques d'une beauté à couper le souffle, des battements de cils, une larme sur une joue. Ce film sans structure est un hommage à la femme éternelle et permet au spectateur doué d'imagination toutes les extrapolations.

la Mort de Mario Ricci

Drame psychologique de Claude Goretta, avec Gian Maria Volonté, Magali Noël, Heinz Bennent, Mimsy Farmer.

Pays : Suisse et France
Date de sortie : 1982
Technique : couleurs
Durée : 1 h 40

Résumé
Dans un petit village, l'interview d'un professeur par un journaliste est interrompue par la mort d'un ouvrier italien.

la Mort d'Empédocle

Der Tod des Empedokles

Drame de Jean-Marie Straub et Danièle Huillet, d'après le poète Hölderlin, avec Andrea von Rauche.

Pays : R.F.A. et France
Date de sortie : 1986
Technique : couleurs
Durée : 2 h 12

Résumé
Déclamation lente, plans fixes : du théâtre filmé qui évoque la mort du philosophe grec.

la Mort du cygne

Comédie dramatique de Jean Benoît-Lévy et Marie Epstein, d'après une nouvelle de Paul Morand, avec Yvette Chauviré, Mia Slavenska, Janine Charrat, Jean Périer.

Pays : France
Date de sortie : 1937
Technique : noir et blanc
Durée : 1 h 40

Résumé
Un petit rat provoque un accident qui brise la carrière de la rivale de son idole, une danseuse étoile.

Mort d'un bûcheron

Drame de Gilles Carle, avec Carole Laure (Maria Chapdelaine), Daniel Pilon (François Paradis), Willie Lamothe (Armand St-Amour), Denise Filiatraut (Blanche Bellefeuille), Marcel Sabourin (Ti-Noir l'espérance), Pauline Julien (Charlotte Juillet).

Scénario : Gilles Carle, Arthur Lamothe
Photographie : René Verdier
Musique : Willie Lamothe, Tristan Hansiger
Pays : Canada (Québec)
Date de sortie : 1972
Technique : couleurs
Durée : 1 h 40

Résumé

Une jeune Canadienne de Chibougamau vient à Montréal en quête de son père qu'elle na pas connu. Elle se fait d'abord exploiter par les hommes un ami de sa mère, puis un journaliste, qui en fait une call-girl de luxe. Elle rencontre aussi la maîtresse de son père, avec laquelle elle se rend au camp de bûcherons où celui-ci a disparu pour apprendre là qu'il a été tué dans une émeute par des policiers.

Commentaire

Un des films les plus complexes et les plus ambitieux du réalisateur québécois, sorte de réflexion sur l'identité de la Belle Province – le personnage naïf et fervent joué par Carole Laure (à qui les auteurs ont donné le nom de l'héroïne de Louis Hémon qui incarne le Québec dans l'imaginaire international), représentant à lui seul la nation exploitée. Le film vise aussi à analyser l'aliénation capitaliste, à travers les allusions à l'industrie québécoise prédominante, celle du papier et de l'exploitation forestière.

Mort d'un commis voyageur

Death of a Salesman

Drame de Volker Schlöndorff, d'après la pièce d'Arthur Miller, avec Dustin Hoffman, Kate Reid, John Malkovich, Charles Durning.

Pays : États-Unis
Date de sortie : 1985
Technique : couleurs
Durée : 2 h 20

Résumé
Un petit représentant perd peu à peu toutes ses illusions de réussite et sombre lentement dans la folie.

la Mort d'un commis voyageur

Death of a Salesman

Drame de Laslo Benedek, avec Fredric March (Willy Loman), Kevin McCarthy (Biff Loman), Cameron Mitchell (Happy Loman), Mildred Dunnock (Linda Loman).

Scénario : Stanley Roberts, d'après la pièce d'Arthur Miller
Photographie : Franz Planer
Décor : William Kiernan
Musique : Alex North, Morris Stoloff (direction musicale)
Pays : États-Unis
Date de sortie : 1951
Technique : noir et blanc
Durée : 1 h 55

Résumé
Les années 1950 dans une petite ville américaine. Un voyageur de commerce vieillissant, au chômage et père de famille, prend conscience du vide de son existence et se suicide.

Commentaire
Tragédie de la folie moderne où le passé se mêle au présent. Willy Loman n'a plus de quoi faire vivre sa famille. Il perd la raison, soliloque. Une image ou un son, un objet ou un lieu provoquent les flash-back. Les personnages d'autrefois sortent de la profondeur de champ, au troisième plan, qui s'éclaire soudain ; son frère Ben qui a fait fortune en Afrique, son fils Biff, alors adolescent plein d'avenir, qu'il adore et qui lui ressemble. Les lumières du métro défilent sur le visage de Loman et symbolisent son désarroi. Le voyageur de commerce est une victime du rêve américain qui sacralise la réussite financière. Le texte d'Arthur Miller donne toute sa dimension à cette satire sociale. Fredric March dans le rôle du V.R.P. est tour à tour pitoyable, malhonnête, mythomane, loquace et tendre dans cette représentation américaine, version années 1950, du Dernier des hommes de Murnau.