Qiu Ju une femme chinoise
Drame de Zhang Yimou, avec Gong Li (Qiu Ju), Lei Lao Sheng (Wang Tang), Ge Zhi Jun (Li, l'agent de police), Liu Pei Qi (Wan Qinglai, le mari), Yang Liu Chun (Meizi, la belle-sœur).
Scénario : Liu Heng, d'après le roman de Chen Yuan Bin
Photographie : Chi Xiao Ning, Yu Ya Qun, Lu Hong Li
Décor : Cao Jiu Ping
Musique : Zhao Ji Ping
Montage : Du Yuan
Pays : Chine
Date de sortie : 1992
Technique : couleurs
Durée : 1 h 40
Résumé
Une humble paysanne, enceinte de surcroît, veut obtenir des excuses d'un petit chef de village qui a brutalisé son mari. Faute d'y parvenir, elle fait appel aux autorités supérieures du canton, puis de la capitale provinciale, et enfin de la Cour suprême. À chaque fois sa demande est rejetée.
Mortifiée, elle revient définitivement au village pour y accoucher. Mais cela se passe mal et elle est finalement sauvée par le chef du village. C'est à ce moment que la machine juridico-administrative mise en branle par l'obstinée paysanne fait connaître sa décision finale.
Commentaire
Une histoire toute simple, vraisemblable et émouvante : une femme demandant justice à une machine administrative, plutôt bonhomme dans ses incarnations, mais terriblement inhumaine dans son fonctionnement. Et quand l'administration, après avoir humilié et broyé la jeune paysanne obstinée, finit quand même par lui donner raison, c'est pour l'écraser encore un peu plus. Au fil de l'histoire, on découvre la Chine contemporaine au quotidien : frugalité, pauvreté, authenticité des individus et duplicité des appareils. Un regard vrai et une densité qui donnent l'impression non pas d'avoir fait un voyage en Chine, mais d'y avoir vécu.
Quadrille
Comédie de Sacha Guitry, avec Sacha Guitry, Gaby Morlay, Jacqueline Delubac, Georges Grey, Pauline Carton.
Pays : France
Date de sortie : 1938
Technique : noir et blanc
Durée : 1 h 46
Résumé
Une comédienne, maîtresse du directeur d'un journal, tombe amoureuse d'un jeune premier américain.
Quadrille d'amour
Comédie musicale de Robert Lewis, avec Bing Crosby, Donald O'Connor, Zizi Jeanmaire, Mitzi Gaynor.
Pays : États-Unis
Date de sortie : 1956
Technique : couleurs
Durée : 1 h 46
Résumé
À bord d'un paquebot transatlantique, les couples se font et se défont sur une chorégraphie de Roland Petit et Nick Castle.
Remake de Anything Goes, de Lewis Milestone, d'après la comédie musicale de Guy Bolton, P.G. Wodehouse, Howard Lindsay et Russell Crouse, avec Bing Crosby, Ethel Merman, Charles Ruggles, Grace Bradley, Ida Lupino.
Pays : États-Unis
Date de sortie : 1936
Durée : 1 h 32
Quai des brumes
Drame de Marcel Carné, avec Jean Gabin (Jean), Michèle Morgan (Nelly), Michel Simon (Zabel), Pierre Brasseur (Lucien), Robert Le Vigan (Michel Krauss), Aimos (Quart-Vittel), Édouard Delmont (Panama), Marcel Peres (le chauffeur).
Scénario : Jacques Prévert, d'après le roman de Pierre Mac Orlan
Photographie : Eugen Schüfftan
Décor : Alexandre Trauner
Musique : Maurice Jaubert
Montage : René Le Hénaff
Pays : France
Date de sortie : 1938
Durée : 1 h 31
Prix : Prix Louis-Delluc (1939)
Résumé
Un déserteur, Jean, arrive au Havre en espérant s'y cacher avant de partir à l'étranger. Dans la baraque du vieux Panama, il rencontre le peintre fou Michel Krauss et une orpheline, Nelly. Celle-ci vit chez son tuteur, Zabel, qui tente d'abuser d'elle. À la fête foraine, Jean a une altercation avec un voyou, Lucien. Une idylle se noue entre Jean et Nelly.
Commentaire
Classique du cinéma français grâce aux répliques fameuses de Prévert (le « T'as de beaux yeux, tu sais » de Jean Gabin, le « Je peins les choses qui sont derrière les choses » de Robert Le Vigan, le « Mieux vaut avoir cette tête-là que pas de tête du tout » de Michel Simon), Quai des brumes est le film-manifeste du réalisme poétique. La fatalité plane sur les pavés mouillés, la mort est au bout du scénario, les amoureux sont désespérément seuls dans un monde sans issue, peuplé d'épaves pathétiques et de sombres crapules… Du suicide à la désertion, on cherche à fuir.
Quai des Orfèvres
Film policier d'Henri-Georges Clouzot, avec Louis Jouvet (inspecteur Antoine), Suzy Delair (Jenny Lamour), Simone Renant (Dora), Bernard Blier (Maurice Martineau), Charles Dullin (Brignon), Pierre Larquey (Émile), Raymond Bussières (Albert).
Scénario : Henri-Georges Clouzot, Jean Ferry, d'après le roman de Stanislas André Steeman Légitime Défense.
Photographie : Armand Thirard
Décor : Max Douy
Musique : Francis Lopez
Montage : Charles Bretoneiche
Pays : France
Date de sortie : 1947
Technique : noir et blanc
Durée : 1 h 45
Prix : Prix international de la mise en scène, Venise (1947)
Résumé
Le pianiste Maurice Martineau surveille jalousement sa femme Jenny Lamour, chanteuse de music-hall. Celle-ci ayant accepté l'invitation à dîner de Brignon, vieil homme d'affaires amateur de chair fraîche, il se rend chez lui où il trouve son cadavre. Il raconte son histoire à son amie Dora, photographe, qui lui révèle que Jenny vient de lui avouer avoir assommé Brignon. L'inspecteur a tôt fait de prouver que Maurice est venu sur les lieux. Les témoignages de Dora et de Jenny ne suffisent pas à l'innocenter. Désespéré, Maurice tente de se trancher les veines avec le verre de sa montre. On découvre enfin le vrai coupable…
Commentaire
L'intrigue policière n'est qu'un prétexte pour Clouzot : en bon misanthrope, il en profite pour brosser un tableau noir et pessimiste de ses contemporains. L'inspecteur Antoine surtout, incarné par Jouvet avec une vérité saisissante, tranche par son ambiguïté avec les silhouettes de policiers traditionnels. L'atmosphère de la police judiciaire comme celle d'un petit music-hall de quartier sont remarquablement rendues, et de nombreux personnages secondaires sont habilement croqués.
Quand je serai mort et livide
Drame de Živojin Pavlović, avec Dragan Nikolić (Dzimi Barka), Ružica Sokić (Duska), Dara Čalenić (la postière), Neda Spasojević (Lilica), Severin Bjelić, Nikola Milić, Zorica Šumadinac, Snezana Lukić, Slobodan Aligrudić.
Scénario : Gordan Mihić, Ljubiša Kozomara
Photographie : Milorad Jakšić-Fandjo
Décor : Dragoljub Ivkov
Montage : Olga Skrigin
Pays : Yougoslavie
Date de sortie : 1968
Technique : noir et blanc
Durée : 1 h 20
Résumé
Faute d'emploi, l'ouvrier saisonnier Dzimi Barka vit de menus larcins. Seul ou en compagnie de son amie Lilica, il n'a pas son pareil pour voler sans scrupules d'honnêtes travailleurs. Pickpocket à ses heures, gigolo à d'autres, il sera démasqué et tragiquement abattu dans les latrines d'un chantier.
Commentaire
Comme dans son film précédent, le Réveil des rats, Živojin Pavlović s'adjoint le concours de scénaristes de talent. Ce film confirme la modernité du cinéma de la « nouvelle vague » yougoslave et impose l'impertinence et l'anticonformisme du « réalisme critique ». Les bas-fonds de Belgrade et de ses environs y sont montrés avec noirceur et sans complaisance. Ils tranchent avec le paradis socialiste promis. L'incompréhension entre les générations, la cruauté des rapports humains et le malaise existentiel des déracinés et des marginaux donnent au film la force d'un cri et la résonance du désespoir.