Dictionnaire mondial des Films 2005Éd. 2005
Z
Z

Z

Film politique de Costa-Gavras, avec Yves Montand (Z), Irène Papas (Hélène), Jean-Louis Trintignant (le juge d'instruction), Charles Denner (Manuel), Georges Géret (Nick), Jacques Perrin (le journaliste), François Périer (le procureur régional), Bernard Fresson (Matt).

Scénario : Costa-Gavras, Jorge Semprun, d'après le roman de Vassili Vassilikos
Photographie : Raoul Coutard
Décor : Jacques d'Ovidio
Musique : Mikis Theodorakis, Bernard Gérard
Montage : François Bonnot
Pays : France
Date de sortie : 1968
Technique : couleurs
Durée : 2 h 05
Prix : Oscars du meilleur film étranger et du meilleur montage (1969) ; prix du jury, Cannes (1969)

Résumé
Le président du Mouvement national pour la Paix, qu'on appelle « Z », dirige un meeting malgré la présence de contre-manifestants hostiles. À la sortie, Z est heurté par un triporteur et meurt de ses blessures. Le chef de la police et le procureur font tout pour accréditer la thèse de l'accident, mais un petit juge consciencieux instruit l'affaire. Avec l'aide d'un journaliste, il découvre que Z a été assassiné par des fanatiques d'extrême droite, avec la complicité des chefs de la police. Le juge fait inculper les coupables, mais les témoins disparaissent mystérieusement et un coup d'État militaire instaure une dictature.

Commentaire
Inspiré de l'assassinat du député grec Lambrakis en 1963, Z fut le premier des grands « films politiques » de Costa-Gavras, et l'initiateur d'un véritable genre. Les personnages, incarnant des idées, sont tranchés, et l'intrigue manichéenne – mais c'est la clé de l'efficacité du film. Nouveau départ pour Yves Montand, ce film exaltant la résistance à l'oppression fut accueilli avec un enthousiasme significatif de l'époque.

Zabriskie Point

Zabriskie Point

Drame de Michelangelo Antonioni, avec Mark Frechette (Mark), Daria Halprin (Daria), Rod Taylor (Lee Allen), Paul Fix (le propriétaire du bistrot), Kathleen Leaver (Kathleen).

Scénario : Michelangelo Antonioni, Fred Gardner, Sam Shepard, Tonino Guerra, Clare Peploe
Photographie : Alfio Contini
Décor : Dean Tavoularis
Montage : Franco Arcalli
Pays : États-Unis
Date de sortie : 1970
Technique : couleurs
Durée : 1 h 45

Résumé
Mark, jeune étudiant, abandonne ses études, ses camarades et se referme sur lui-même. Daria, secrétaire de l'architecte Lee Allen, s'étonne du calme et de l'indifférence avec lesquels réagit son employeur face au mouvement étudiant en rébellion. Lors d'une manifestation étudiante, un policier est tué et Mark est soupçonné. Il s'enfuit dans un petit avion et survole le désert de la Death Valley. Il retrouve Daria, et ils s'enlacent comme des dizaines de couples autour d'eux. Mark remonte dans l'avion, et Daria apprendra plus tard sa mort. Elle rentre vers la villa de Lee Allen, qui explose.

Commentaire
On retrouve dans ce film les éléments de la poétique de son auteur : saturation des couleurs, supériorité du soleil sur les éclairages du film, alternance du classicisme des compositions et de l'abstraction éblouissante des mouvements de caméra. Le contraste entre le jeu des jeunes acteurs non professionnels (sauf Rod Taylor) et la virtuosité technique est particulièrement efficace.

Zappa

Zappa

Drame psychologique de Bille August, avec Adam Tonsberg, Morten Hoff, Peter Reichhardt.

Pays : Danemark
Date de sortie : 1983
Technique : couleurs
Durée : 1 h 40

Résumé
La vie quotidienne de trois lycéens de la banlieue de Copenhague au début des années 1960. De jeux cruels en petits délits, ils finissent par provoquer la mort de l'un d'eux.

Zarak, le valeureux

Zarak

Film d'aventures de Terence Young, avec Victor Mature, Anita Ekberg, Michael Wilding.

Pays : Grande-Bretagne
Date de sortie : 1956
Technique : couleurs
Durée : 1 h 39

Résumé
Histoire véridique de Zarak, fils d'un chef hindou qui devint un bandit redouté. Anita Ekberg apporte la note voluptueuse.

Zardoz

Zardoz

Film de science-fiction de John Boorman, avec Sean Connery (Zed), Charlotte Rampling (Consuella), Sara Kestelman (May), John Alderton (Friend).

Scénario : John Boorman
Photographie : Geoffrey Unsworth
Décor : Anthony Pratt
Musique : David Munrow
Montage : John Merritt
Pays : Grande-Bretagne et États-Unis
Date de sortie : 1973
Technique : couleurs
Durée : 1 h 47

Résumé
En l'an 2293, la Terre est dévastée. Une race d'immortels vit dans un Vortex, régnant à son insu sur une humanité sous-prolétarisée qu'exploitent des exterminateurs au service d'un dieu représenté par un gigantesque masque volant. Zed, un exterminateur, veut comprendre la loi qui régit cet univers.

Commentaire
On peut reprocher à Boorman le mauvais goût des décors du film et de certains de ses costumes, comme d'ailleurs dans Excalibur. On peut lui reprocher aussi le foisonnement symboliste du film. Mais le film a les qualités de ses défauts et brasse un matériel considérable dans une construction « à tiroirs » que la mise en scène brillante et imaginative dynamise constamment.

Zaza

Zaza

Mélodrame de George Cukor, d'après la pièce de Pierre Berton et Charles Simon, avec Claudette Colbert, Herbert Marshall, Bert Lahr, Constance Collier, Helen Westley, Geneviève Tobin.

Pays : États-Unis
Date de sortie : 1938
Technique : noir et blanc
Durée : 1 h 23

Résumé
À Paris en 1904, une chanteuse de cabaret vit une liaison houleuse avec un aristocrate dûment marié.

Autres versions réalisées par :

 
Allan Dwan, avec Gloria Swanson.
Pays : États-Unis
Date de sortie : 1923
Durée : environ 2 100 m (1 h 18)

 
René Gaveau, avec Lilo, Pauline Carton, Robert Dalban, Maurice Teynac.
Pays : France
Date de sortie : 1956
Durée : 1 h 22

Zazà

Drame de Renato Castellani, avec Isa Miranda, Antonio Centa, Aldo Silvani.

Pays : Italie
Date de sortie : 1942
Technique : noir et blanc
Durée : 1 h 34
Film non distribué en France

Résumé
Une chanteuse amoureuse d'un homme marié sacrifie son amour pour ne pas ruiner le bonheur d'un foyer.

Zazie dans le métro

Comédie burlesque de Louis Malle, avec Catherine Demongeot (Zazie), Philippe Noiret (l'oncle Gabriel), Vittorio Caprioli (Trouscaillon), Jacques Dufilho (Gridoux), Hubert Deschamps (Turandot), Carla Marlier (Albertine), Annie Fratellini (Mado), Yvonne Clech (la veuve Mouaque), Antoine Roblot (Charles).

Scénario : Louis Malle, Jean-Paul Rappeneau, d'après le roman de Raymond Queneau
Photographie : Henri Raichi
Décor : Bernard Evein
Musique : Fiorenzo Carpi
Montage : Kenout Peltier
Production : prince Napoléon Murat (N.E.F.)
Pays : France
Date de sortie : 1960
Technique : couleurs
Durée : 1 h 31

Résumé
En compagnie de sa mère, Zazie, une gamine de dix ans, débarque à Paris, gare de Lyon, où l'attend son tonton Gabriel avec qui elle passera trente-six heures. À cause de la grève du métro, son oncle l'entraîne vers le taxi de son ami Charles. Dépitée, Zazie lance : « Ah ! les vaches, me faire ça à moi ! » et monte à regret dans la voiture. Gabriel joue au guide et lui signale les principaux monuments de Paris. Zazie s'en « contrefout », elle veut voir le métro. La hardiesse de son vocabulaire ponctué d'un « mon cul ! » stupéfie les deux hommes et Albertine, la femme de Gabriel. Le cordonnier Gridoux et le bistrotier Turandot, décontenancés par l'expression favorite de Zazie, la reprennent vite à leur compte. Le lendemain, la mouflette, devant une bouche de métro fermée, éclate en sanglots. Plus tard dans la nuit, avec Gabriel, la veuve Mouaque, Gridoux et Turandot, elle se retrouve dans une brasserie où des hommes armés, vêtus de chemises noires, mettent tragiquement fin à la fête. Au petit matin, Albertine conduit Zazie au train de « six heures soixante ». Sa mère lui demande : « Alors, t'as vu le métro ? Non, répond-elle. Qu'as-tu fait ? J'ai vieilli ».

Commentaire

La grande fête du mélange des genres
À l'époque de la Nouvelle Vague, après Ascenseur pour l'échafaud et les Amants, Louis Malle change de cap et adapte le roman jovial et cérébral de Raymond Queneau dont il conserve en gros les dialogues, les personnages et les situations. Avec le concours du scénariste Jean-Paul Rappeneau – excellent gagman de surcroît – Louis Malle subvertit « l'essence même du langage cinématographique ». Avec originalité et invention, il mêle genres (dessin animé, comédie, burlesque), styles (réaliste, onirique), et procédés narratifs (ralenti, accéléré, métaphores, ellipses) pour casser la logique de l'espace-temps et pour créer le Paris chaotique et insolite que découvre Zazie. De ce brillant hommage à Mack Sennett et à W.C. Fields, on garde en mémoire le rythme époustouflant de la visite de la tour Eiffel et des numéros de voltige de l'oncle Gabriel, et la folle course-poursuite au milieu des gigantesques embouteillages de la capitale, un jour de grève du métro.

   À dessein, Louis Malle a rajeuni Zazie de quatre ans et en a fait une sorte d'« Alice » au pays des adultes. Ni petite fille modèle ni bon petit diable, Zazie ne s'en laisse pas compter. Elle questionne les grands et exige des réponses. Si pour elle les enfants ne naissent pas dans les choux, elle ignore ce qu'est un « hormosessuel ». L'explication d'Albertine : « un homme qui met des bloudjinnzes » ne la convainc pas. Zazie dans le métro est le premier portrait d'enfant de l'œuvre de Louis Malle. On y sent un respect pour cet âge et une complicité relationnelle qui annoncent le Souffle au cœur, la Petite (Pretty Baby) et Au revoir les enfants. À la Vidéothèque de la Ville de Paris, aujourd'hui, Zazie dans le métro est le film le plus vu. L'itinéraire touristique du Paris de Raymond Queneau revu par Louis Malle plaît toujours, et pas seulement aux enfants.