Dictionnaire mondial des Films 2005Éd. 2005
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Trois Hommes à abattre

Film policier de Jacques Deray, d'après le roman de Jean-Patrick Manchette, avec Alain Delon, Dalila Di Lazzaro, Pierre Dux.

Pays : France
Date de sortie : 1980
Technique : couleurs
Durée : 1 h 35

Résumé
Un homme porte assistance à un automobiliste accidenté qui meurt à l'hôpital. Il est bientôt la cible de tueurs pour qui il est devenu un témoin gênant.

Trois Hommes et un couffin

Comédie de Coline Serreau, avec Roland Giraud (Pierre), Michel Boujenah (Michel), André Dussollier (Jacques), Philippine Leroy-Beaulieu (Sylvia), Dominique Lavanant (Mme Rapons), Marthe Villalonga (Antoinette).

Scénario : Coline Serreau
Photographie : Jean-Yves Escoffier, Jean-Jacques Bouhon
Décor : Yvan Maussion
Montage : Catherine Renault
Pays : France
Date de sortie : 1985
Technique : couleurs
Durée : 1 h 40
Prix : César du meilleur film (1985)

Résumé

Trois célibataires et heureux de l'être, Pierre, Jacques et Michel, partagent un appartement. Jacques accepte de recevoir un « paquet » qu'il demande à ses amis de réceptionner en son absence. Au même moment, son ex-maîtresse Sylvia dépose à leur porte un couffin contenant son bébé, Marie. Quiproquo ! Mi-furieux, mi-attendris, Pierre et Michel jouent tant bien que mal les nourrices improvisées. Entre-temps, on vient rechercher le véritable paquet, qui contenait de la drogue. Ce qui provoque quelques démêlés avec les dealers qui croient avoir été floués. À son retour, Jacques, copieusement insulté par ses camarades, fait la connaissance de sa fille, que Sylvia reprend bientôt. Les trois hommes ont du vague à l'âme mais la solution miraculeuse se présente…

Commentaire

Jouant sur des ressorts classiques et parfois faciles (le célibataire endurci obligé de s'occuper d'un nourrisson…), mais sur un rythme vif, avec des dialogues dans l'air du temps et des comédiens pleins d'abattage, cette sympathique comédie de Coline Serreau a été plébiscitée par le public et a battu les records d'audience.

 
Le film a fait l'objet d'un remake, intitulé Trois hommes et un bébé (Three Men and a Baby), de Leonard Nimoy, avec Tom Selleck, Steve Guttenberg, Ted Danson, Nancy Travis.

Pays : États-Unis

Date de sortie : 1987

Technique : couleurs

Durée : 1 h 43

Trois huit

Drame de Philippe Le Guay, avec Gérald Laroche, Marc Barbé, Luce Mouchel, Bastien Le Roy, Bernard Ballet.

Pays : France
Date de sortie : 2001
Technique : couleurs
Durée : 1 h 35

Résumé
Pierre, ouvrier dans une équipe de nuit, est en butte aux tracasseries de Fred qui ne laisse pas passer une occasion d'humilier le nouveau. De tempérament doux et pacifique, Pierre choisit de faire le gros dos… jusqu'au jour où Fred se met en devoir de dresser son fils contre lui. Une saisissante description d'un cas de harcèlement moral et des relations complexes qui peuvent s'établir entre le tourmenteur et sa victime.

la Troisième Génération

Die dritte Generation

Drame de Rainer Werner Fassbinder, avec Volker Spengler, Bulle Ogier, Eddie Constantine, Hanna Schygulla.

Pays : R.F.A.
Date de sortie : 1978
Technique : couleurs
Durée : 1 h 40

Résumé
Un groupuscule prépare une action terroriste sous l'autorité d'un révolutionnaire, qui s'avère être à la solde du pouvoir.

le Troisième Homme

The Third Man

Drame de Carol Reed, avec Joseph Cotten (Holly Martins), Alida Valli (Anna Schmidt), Orson Welles (Harry Lime), Trevor Howard (le major Calloway), Ernst Deutsch (le baron Kurtz).

Scénario : Carol Reed, Graham Greene, d'après une histoire de ce dernier
Photographie : Robert Krasker
Décor : Vincent Korda, Joseph Bato
Musique : Anton Karas
Montage : Oswald Hafenrichter
Production : Alexander Korda, David O. Selznick
Pays : Grande-Bretagne
Date de sortie : 1949
Technique : noir et blanc
Durée : 1 h 33
Prix : Palme d'or, Cannes (1949)

Résumé

À Vienne, à l'heure de la guerre froide. Un romancier américain, Holly Martins, cherche à savoir comment un de ses amis, Harry Lime, qui l'avait invité pour un séjour, est mort. L'amie de Harry, Anna, essaie de l'en dissuader. Ayant appris par la police anglaise que son ami était un trafiquant de pénicilline, et découvrant qu'il est vivant (un autre ayant été enterré sous son nom), Holly Martins participe à sa poursuite dans les égouts de Vienne. Harry étant cerné, à sa demande, Holly le tue.

Commentaire

Un jeu d'identifications successives

Accompagné de tout un tintamarre – la cithare d'Anton Karas, « découvert » dans les rues de Vienne, le tournage « en extérieurs » dans la capitale autrichienne « libérée », l'intervention d'Orson Welles (qui avait tourné avec Joseph Cotten Citizen Kane, et qui « improvisa » la réplique sur l'Italie des condottieri « qui a produit des génies, alors que la Suisse n'a produit que des coucous »), la séquence dans les égouts où le même Orson Welles faillit attraper une bronchite, etc. –, ce film fut froidement accueilli par la critique qui y vit une sorte de policier sur fond de marché noir. En vérité, ce film est une tragédie politique qui se situe au croisement des idées de Koestler, de Camus et de l'humanisme chrétien ; il aborde également le problème de la dénonciation. Doit-on dénoncer un criminel quand il est votre ami ? Non, répond Anna, moderne Antigone ; certes, répond la police qui montre à Holly Martins combien d'enfants innocents meurent à cause du trafic que mène son ami.

   Albert Camus allait écrire : « Entre la Justice (les droits des Arabes en Algérie) et ma mère (menacée d'être chassée), je choisis ma mère ».

   Mais derrière ce cas de conscience se profile une analyse politique : Anna, qui incarne la droiture, est une réfugiée qui a fui Prague et le communisme ; l'Anglais veut la protéger, mais ne peut ; le criminel sympathique fait confiance aux Russes et il en meurt ; le personnage principal, qui mène l'enquête, est un Américain qui ne comprend rien aux affaires européennes. On retrouve ainsi le contexte de la Seconde Guerre mondiale où les Anglais sont les seuls à voir clair et à faire leur devoir.

   Ces traits expliquent que ni la critique américaine ni la critique européenne, alors influencée par les idées communistes, ne firent bon accueil au film. Il reçut néanmoins, mais plus tard, un prix à Venise et une faveur permanente de la part du public qui perçoit que le ressort dramatique du film est son perpétuel changement de sens, le spectateur s'identifiant à différents personnages au fur et à mesure que le drame se noue. Le héros sympathique, Holly Martins, apparaît bientôt faible, sans consistance ; la comédienne futile se révèle une intransigeante figure.