Dictionnaire mondial des Films 2005Éd. 2005
O

Ossessione
ou les Amants diaboliques

Ossessione

Drame de Luchino Visconti, avec Massimo Girotti (Gino), Clara Calamai (Giovanna), Juan De Landa (le mari), Elio Marcuzzo (l'Espagnol), Vittorio Duse (le détective), Dhia Cristiani (la fille).

Scénario : Mario Alicata, Antonio Pietrangeli, Gianni Puccini, Giuseppe De Santis, Luchino Visconti, d'après le roman de James Cain Le facteur sonne toujours deux fois
Photographie : Aldo Tonti, Domenico Scala
Décor : Gino Franzi
Musique : Giuseppe Rosati
Montage : Mario Serandrei
Production : Industria Cinematografica Italiana
Pays : Italie
Date de sortie : 1942
Technique : noir et blanc
Durée : 2 h 20

Résumé
Gino, un jeune chômeur, trouve du travail dans une station-service de la basse plaine du Pô, près de Ferrare. Le patron est un brave homme marié à une sensuelle créature, Giovanna, dont Gino ne va pas tarder à faire sa maîtresse. Ils projettent de fuir ensemble, mais la femme préfère encore la promiscuité du ménage à l'existence aventureuse que lui offre Gino. Celui-ci repart sur les routes avec son ami l'Espagnol. Il retrouve Giovanna et son mari et, la passion aidant, ira cette fois jusqu'au meurtre, camouflé en accident, avec l'active complicité de l'épouse infidèle. Mais le remords le poursuit, la police veille, et aussi le destin, qui va s'abattre sur le couple alors même qu'il se croit enfin libre.

Commentaire

Un opéra réaliste
Ce premier film de Luchino Visconti a été salué d'emblée par la critique pour son inspiration « néo-réaliste », qui devait orienter de manière décisive l'évolution de l'école italienne après 1945. Le thème est pourtant emprunté – sans que les droits aient été acquis, d'où certaines difficultés d'exploitation – à un roman noir américain très proche du mélodrame naturaliste classique, pimenté d'un lourd érotisme. Cet ouvrage, Le facteur sonne toujours deux fois, avait déjà fait l'objet d'une adaptation française, par Pierre Chenal (le Dernier Tournant, 1939) ; il sera encore porté à l'écran à deux reprises, sous son titre et dans son pays d'origine, par Tay Garnett en 1946 et Bob Rafelson en 1981. C'est Jean Renoir qui le fit lire à Visconti, lequel avait été son assistant avant guerre. Le jeune auteur en conserva la trame générale, en l'ancrant fortement dans la réalité sociale italienne comme l'y incitaient son engagement marxiste, son admiration pour l'écrivain « vériste » Giovanni Verga et les liens qu'il entretenait avec les intellectuels du groupe « Cinema », hostiles à la production lénifiante de l'époque (et protégés par Vittorio Mussolini, le propre fils du Duce !). Il y ajoute sa vision personnelle d'un monde dominé par l'âpreté des passions, et les rudiments d'une esthétique dont le prétendu réalisme est profondément imprégné de théâtralité et de préciosités formelles.

   Objet de censures et de mutilations diverses, Ossessione sera d'abord présenté en France dans une version réduite, sous le titre les Amants diaboliques ! Il sera ensuite repris sous sa forme originale. Visconti en est encore au stade de la recherche expérimentale : il affinera son style dans La Terre tremble (1948) et Senso (1954). L'influence de cette première œuvre n'en fut pas moins considérable sur le mouvement néoréaliste : un film tel que le Cri (Michelangelo Antonioni, 1957) s'en ressent encore.

Osterman Week-End

The Osterman Week-End

Film d'espionnage de Sam Peckinpah, d'après le roman de Robert Ludlum, avec Rutger Hauer, John Hurt, Meg Foster.

Pays : États-Unis
Date de sortie : 1983
Technique : couleurs
Durée : 1 h 45

Résumé
Un journaliste accepte d'aider la C.I.A. à démanteler un prétendu réseau d'espions. L'auteur illustre l'ambiguïté des activités du contre-espionnage avec le style dévastateur qu'on lui connaît. Ce fut son dernier film.

Ostia

Ostia

Drame de Sergio Citti, avec Laurent Terzieff, Franco Citti, Anita Sanders, Ninetto Davoli.

Pays : Italie
Date de sortie : 1970
Technique : couleurs
Durée : 1 h 45

Résumé
De jeunes marginaux recueillent une inconnue, Ostia, à la vie aussi misérable que la leur. L'univers terrible de Pasolini, dans une mise en scène fidèle d'un de ses compagnons.

Otalia de Bahia

Comédie dramatique de Marcel Camus, d'après le roman de Jorge Amado, avec Mira Fonseca, Antonio Pitanga, Maria Viana, Massu, Zeni Pereira.

Pays : France et Brésil
Date de sortie : 1976
Technique : couleurs
Durée : 2 h

Résumé
La petite et chaleureuse communauté du quartier pauvre de Mata Gato, à Bahia, accueille Otalia, la bonne prostituée. Elle aimera le jeune Martim… qui ne reviendra que pour l'enterrer.

Othello

Otello

Drame de Sergueï Ioutkevitch, avec Sergueï Bondartchouk, Irina Skobtseva, A. Popov, V. Sochalski, E. Besnik.

Scénario : Sergueï Ioutkevitch, d'après la tragédie de Shakespeare
Photographie : Evgueni Andrikanis
Décor : Weisfeld, Dorrer, Kariakine
Musique : Aram Khatchatourian
Pays : U.R.S.S. (Russie)
Date de sortie : 1956
Technique : couleurs
Durée : 1 h 50

Résumé
Othello, le Maure de Venise, est un homme comblé : la République a confiance en lui et il vit avec Desdémone un amour partagé. Mais les ruses et les traîtrises de Iago, l'un de ses subordonnés, le mèneront à la ruine en nourrissant en lui une folle jalousie bientôt criminelle.

Commentaire
Dès avant la guerre, Youtkevitch avait commencé à écrire une adaptation de la pièce de Shakespeare. C'est donc en s'appuyant sur un scénario longuement travaillé qu'il réalisa enfin ce film si longtemps rêvé. Les décors naturels, en Crimée notamment, sont superbes, la lumière et la couleur efficacement dramatiques et l'interprétation masculine remarquable (grâce, en particulier, à la « présence » de Bondartchouk). Mais le plus intéressant et le plus original, dans cette nouvelle version, tient à l'éclairage un peu différent donné à la psychologie d'Othello. C'est moins la jalousie qui est mise en avant ici que la rupture d'un lien de confiance qui est au fondement de la force du personnage – un homme bon et généreux abusé par la puissance du mensonge.

Autres adaptations réalisées notamment par :

 
Stuart Burge, avec Laurence Olivier, Maggie Smith, Frank Finlay, Joyce Redman.
Pays : Grande-Bretagne
Date de sortie : 1965
Technique : couleurs
Durée : 2 h 46

 
Franco Zeffirelli, intitulée Otello (Otello), d'après l'opéra de Giuseppe Verdi, avec Placido Domingo, Katia Ricciarelli, Justino Diaz.
Pays : Italie
Date de sortie : 1986
Technique : couleurs
Durée : 2 h