Dictionnaire mondial des Films 2005Éd. 2005
A

Autant en emporte le vent

Gone With the Wind

Drame romantique et historique de Victor Fleming, assisté de Sam Wood et George Cukor, avec Vivien Leigh (Scarlett O'Hara), Clark Gable (Rhett Butler), Olivia De Havilland (Melanie Hamilton), Leslie Howard (Ashley Wilkes), Hattie McDaniel (Mammy), Thomas Mitchell (Gerald O'Hara), Barbara O'Neil (Ellen Robillard O'Hara).

Scénario : Sidney Howard, d'après le roman de Margaret Mitchell
Photographie : Ernest Haller, Lee Garmes, Ray Rennahan, Wilfrid M. Cline
Décor : William Cameron Menzies, Lyle Wheeler, Joseph B. Platt, Edward G. Boyle
Costumes : Walter Plunkett
Musique : Max Steiner
Montage : Hal C. Kern, James E. Newcom
Production : David O. Selznick (M.G.M.)
Pays : États-Unis
Date de sortie : 1939
Technique : couleurs
Durée : 3 h 40
Prix : Oscars (1939) : meilleur film, meilleur metteur en scène (Fleming), meilleure actrice (Vivien Leigh), meilleure actrice de second rôle (Hattie McDaniel), Scénario (Howard), Photographie (Haller, Rennahan), Décors (Wheeler, Menzies)

Résumé

L'aristocratie géorgienne au moment où éclate la guerre de Sécession (1861). Belle, passionnée, égoïste, Scarlett O'Hara aime Ashley Wilkes, promis à la douce Melanie Hamilton. Mariée par dépit, aussitôt veuve, Scarlett flirte avec le capitaine Butler, qui reconnaît en elle un esprit libre, parent du sien. Malgré l'héroïsme des Confédérés, la guerre tourne à l'avantage du Nord. Sherman assiège Atlanta, qui est la proie des flammes. Réfugiées dans ce qui reste de Tara, la plantation familiale, Scarlett et Melanie donnent la mesure de leur énergie. Après la guerre, toujours éprise du velléitaire Ashley, Scarlett se remarie par intérêt, exploite une scierie, est veuve une seconde fois, épouse enfin Rhett Butler. Malgré la naissance d'une petite fille, le couple ne tarde pas à se déchirer. Melanie meurt, laissant Ashley désemparé. Rhett reprend sa liberté ; Scarlett, un instant prostrée, décide de se consacrer à Tara.

Commentaire

La couleur du mythe

Autant en emporte le vent part d'un mythe (le Vieux Sud), fait mine, à l'aide du personnage de Rhett Butler, de le détruire, puis s'emploie, avec celui de Scarlett O'Hara, à le reconstruire. En quoi le film se conforme à une réalité historique, celle de l'érection même du mythe sudiste : c'est la défaite militaire des Confédérés qui, transformant la Cause en cause perdue, lui donna l'aura séductrice de la nostalgie. Rhett Butler, dont l'anticonformisme contraste avec la mollesse du « chevaleresque » Ashley Wilkes, critique les caprices de Scarlett ; en dernière analyse, pourtant, le film célèbre d'abord la jeune femme, moins insupportable qu'indomptable, et son interprète Vivien Leigh, aux yeux de porcelaine et à la taille serpentine. Si l'œuvre reste admirable, elle le doit, en même temps qu'à cette interprétation inspirée, à la splendeur de son chromatisme, à sa palette de jaunes vifs, de velours verts, d'escaliers écarlates et de pommettes cramoisies qui disent le luxe provocateur du Sud, son goût du paraître et du gaspillage, mais aussi la passion qui anime l'héroïne, le sang chaud qui court sous la carnation laiteuse.

l'Authentique Procès de Carl-Emmanuel Jung

Drame de Marcel Hanoun, avec Maurice Poullenot (Jung), Jane Legal (sa femme), L.E. Braconnier (sa fille), V. Roques (son fils), Gérard Vaudran (le journaliste), Michaël Lonsdale (un avocat).

Scénario : Marcel Hanoun
Photographie : George Strouvé
Musique : Bach, Glück
Montage : M. Hanoun
Pays : France
Date de sortie : 1967
Technique : noir et blanc
Durée : 1 h 30

Résumé
L'histoire imaginaire d'un criminel de guerre jugé pour des crimes dont nous ne voyons pas d'images…

Commentaire
L'ambiguïté de ce film réside dans le rapport qu'il entretient à l'Histoire. Hanoun fait fi des réalités dites « objectives ». À mille lieues du didactisme, de la démonstration, des bavardages, il porte un authentique regard sur nos « vérités » historiques, tout en s'interrogeant sur les rapports que le cinéaste entretient avec le matériau qu'il travaille.

Autobiographie d'une princesse

Autobiography of a Princess

Comédie dramatique de James Ivory, avec James Mason, Madhur Jaffrey, Keith Varnier.

Pays : États-Unis
Date de sortie : 1975
Technique : couleurs
Durée : 55 min

Résumé
Une princesse indienne voudrait que le précepteur anglais de sa famille glorifie son père et l'ancienne vie des maharadjahs. Or, celui-ci s'intéresse à l'Inde profonde et ses coutumes.

Autopsie d'un meurtre

Anatomy of a Murder

Film policier d'Otto Preminger, avec James Stewart (Paul Biegler), Lee Remick (Laura Manion), Ben Gazzara (lieutenant Frederick Manion), Arthur O'Connell (Parnell McCarthy), Eve Arden (Maida Rutledge), Kathryn Grant (Mary Pilant), Joseph N. Welch (le juge Weaver), George C. Scott (Claude Dancer).

Scénario : Wendell Mayes, d'après le roman de Robert Traver
Photographie : Sam Leavitt
Décor : Boris Leven
Musique : Duke Ellington
Montage : Louis R. Loeffler
Pays : États-Unis
Date de sortie : 1959
Technique : noir et blanc
Durée : 2 h 40

Résumé
Le lieutenant Manion a tué l'homme qui avait ou aurait violé sa jeune et aguichante épouse, Laura. Paul Biegler, un « modeste avocat de province », plaide l'« impulsion irrésistible ». Une joute serrée l'oppose au procureur Claude Dancer.

Commentaire
Fondé sur l'examen objectif des circonstances et des motivations, le procès est l'aboutissement logique du cinéma premingerien. Chef-d'œuvre du film « procédurier », Autopsie d'un meurtre garde jusqu'au bout son ambiguïté : chaque révélation y est contrebalancée par un nouveau mystère. L'œuvre tourne tout entière autour d'un impossible aveu, et le protagoniste (double à la fois rusé et étrangement vulnérable du réalisateur) ne préserve sa santé morale que par l'exercice stoïque de sa raison.

Autour de minuit

Comédie dramatique de Bertrand Tavernier, avec Dexter Gordon, François Cluzet.

Pays : France et États-Unis
Date de sortie : 1986
Technique : couleurs
Durée : 2 h 11

Résumé
Par amour pour le jazz, un dessinateur français délaisse son métier et sa fille pour aider un saxophoniste américain à remonter la pente. Un beau « jazz-film ».