Dictionnaire mondial des Films 2005Éd. 2005
C

Conte d'automne

Comédie de mœurs d'Éric Rohmer, avec Marie Rivière, Béatrice Romand, Alain Libolt, Didier Sandre, Alexia Portal.

Pays : France
Date de sortie : 1998
Technique : couleurs
Durée : 1 h 50

Résumé
Magali, une quadragénaire dynamique, cultive la vigne sur les coteaux du Rhône. Elle aime son métier mais souffre un peu de sa solitude. Deux amies se mettent en devoir de lui trouver un mari. Chassés-croisés et malentendus compliqueront un peu la tâche des deux amies, mais il semble bien qu'à la toute fin Magali ne sera plus seule.

Commentaire
Une incursion réussie de Rohmer dans le cœur de femmes qui, pour une fois, ne sont plus tout à fait des jeunes filles en fleurs.

Conte de cinéma

Tale of Cinema (Keuk Jang Jeon)

Drame psychologique de Hong Sang-soo, avec Jiwon Uhm, Kiwoo Lee, Sangkyung Kim.

Pays : Corée
Date de sortie : 2005
Technique : Couleurs
Durée : 1 h 30

Résumé
Un jeune homme sur le point de se suicider rencontre une jeune fille qui décide de l'accompagner dans la mort. Fin du film. À la sortie, un cinéaste tombe sur une jeune femme qu'il identifie comme l'actrice du film qu'il vient de voir. Un film dans le film, deux rencontres, deux histoires reliées par d'ineffables et mystérieuses correspondances.

Conte de la folie ordinaire

Storie di ordinaria folia

Drame de Marco Ferreri, d'après le roman de Charles Bukowski, avec Ben Gazzara, Ornella Muti, Tanya Lopert, Susan Tyrrell.

Pays : Italie et France
Date de sortie : 1981
Technique : couleurs
Durée : 1 h 48

Résumé
À Los Angeles, un poète maudit s'anéantit dans l'alcool. L'amour d'une prostituée ne le sauvera pas, ils se détruiront à deux.

Conte de printemps

Comédie d'Éric Rohmer, avec Anne Teyssèdre, Hugues Quester, Florence Darel, Eloïse Bennett.

Pays : France
Date de sortie : 1990
Technique : couleurs
Durée : 1 h 52

Résumé
En l'absence de son copain, Jeanne se fait une copine dont le père est bien séduisant et qui a une petite amie que déteste sa fille… Rohmer, une fois encore, s'amuse, dans un registre mi-grave mi-léger, à parler d'amour. Toujours le même charme acide.

le Conte des contes

Skazka skazok

Film d'animation de Iouri Norstein.

Pays : U.R.S.S.
Dates de sortie : 1968-1979 
Technique : couleurs
Durée : 1 h 06

Résumé
Évocation des souvenirs et des images enfouis de la vie d'un artiste, à partir d'une berceuse pour enfants. Un des chefs-d'œuvre mondiaux du film d'animation.

Conte d'été

Comédie d'Éric Rohmer, avec Melvil Poupaud, Amanda Langlet, Aurélia Nolin, Gwenaëlle Simon.

Pays : France
Date de sortie : 1996
Technique : couleurs
Durée : 1 h 53

Résumé
Gaspard attend, à Dinard, Léna, qu'il a promis d'emmener à Ouessant. Mais Léna se fait attendre et Gaspard fait la connaissance de Margot, à qui il propose de venir à Ouessant à la place de Léna. Puis il fait la connaissance de Ségolène qui lui plaît encore davantage et qu'il invite aussi à venir avec lui à Ouessant. La situation se complique encore un peu plus avec l'arrivée de Léna, enfin prête à aller à Ouessant ! Gaspard louvoie, s'enferre dans les mensonges… et est finalement sauvé par le coup de téléphone d'un ami qui lui demande de venir de toute urgence à La Rochelle. Personne n'ira à Ouessant. Une histoire ténue à laquelle Éric Rohmer a su donner une grâce et un rythme inattendus.

Conte d'hiver

Comédie dramatique d'Éric Rohmer, avec Charlotte Véry (Félicie), Frédéric Van Den Driessche (Charles), Michel Voletti (Maxence), Hervé Furic (Loïc), Ava Loraschi (Elise), Haydée Caillot (Edwige), Jean-Claude Biette (Quentin), Marie Rivière (Dora).

Scénario : Éric Rohmer
Photographie : Luc Pagès
Musique : Sébastien Erms
Montage : Mary Stephen
Pays : France
Date de sortie : 1992
Technique : couleurs
Durée : 1 h 54

Résumé
Une jeune femme a connu un jeune homme pendant les vacances. Ils se sont aimés, ont fait un enfant, mais, à la suite d'une incroyable étourderie, ne se sont pas donné la possibilité de se retrouver. La jeune femme n'a jamais vraiment pu remplacer cet amour lumineux. Elle recherche l'homme de sa vie qu'elle a une chance sur des millions de retrouver par hasard.

Commentaire
Ce conte d'hiver a le charme des autres comédies que Rohmer se plaît à offrir à son public, toujours fidèle, toujours avide d'écouter. Plusieurs histoires d'amour, plusieurs personnages principaux (et quelques autres, accessoires) se rencontrent, se perdent, se retrouvent. C'est le jeu des hasards, du destin, de la vie. C'est primesautier, réaliste et grave. C'est doux et poignant comme de la musique de chambre.

Contes cruels de la jeunesse

Seishun zankoku monogatari

Drame de Nagisa Oshima, avec Yusuke Kawazu, Miyuki Kuwano, Yoshiko Kuga, Fumio Watanabe.

Pays : Japon
Date de sortie : 1960
Technique : couleurs
Durée : 1 h 36

Résumé
Une jeune fille peu farouche organise avec son ami, un petit délinquant, des chantages aux automobilistes qu'elle accuse de viol. Un jour, elle se tue en sautant d'une voiture en marche tandis que son amant est battu à mort par des gangsters.

les Contes de Canterbury

I racconti di Canterbury

Comédie de Pier Paolo Pasolini, d'après l'œuvre de Chaucer, avec Pier Paolo Pasolini, Hugh Griffith, Josephine Chaplin, Laura Betti.

Pays : Italie et France
Date de sortie : 1972
Technique : couleurs
Durée : 1 h 58
Prix : Ours d'or, Berlin (1972)

Résumé

Des pèlerins de Saint-Thomas de Canterbury se racontent des histoires : crimes, débauches et crapuleries…

les Contes de la lune vague après la pluie

Ugetsu Monogatari

Film historique (jidai-geki) de Kenji Mizoguchi, avec Machiko Kyo (Wakasa), Masayuki Mori (Genjuro), Kinuyo Tanaka (Miyagi), Mitsuko Mito (Ohama), Sakae Ozawa (Tobei).

Scénario : Yoshikata Yoda, Matsutaro Kawaguchi, Kenji Mizoguchi, d'après deux nouvelles des Contes de la lune vague de Akinari Ueda
Photographie : Kazuo Miyagawa
Décor : Ito Kisaku
Musique : Hayasaka Fumio
Montage : M. Miyata
Production : Daiei
Pays : Japon
Date de sortie : 1953
Technique : noir et blanc
Durée : 1 h 29
Prix : Lion d'argent, Venise (1953)

Résumé
Au XVIe siècle, à la faveur de la guerre, deux hommes simples, un potier (Genjuro) et un paysan (Tobei, son beau-frère) tentent de réaliser leurs désirs. Genjuro veut offrir à sa femme Miyagi les plus beaux kimonos et Tobei veut devenir samouraï pour éblouir la sienne (Ohama). Les deux couples se dirigent vers la ville mais, pour fuir les brigands, voyagent sur un lac infesté de pirates. Genjuro renvoie sa femme et son enfant au village tandis qu'à la ville Tobei échappe à Ohama et prétend avoir tué un général ennemi qui vient de se faire hara-kiri et dont il a recueilli la tête. Tandis que Tobei devient une sorte de héros, Ohama est violée par des soldats et se prostitue pour survivre. Et pendant que Genjuro tombe sous le charme érotique d'une mystérieuse princesse (Wakasa), Miyagi est tuée par des soldats affamés. Tobei s'étant arrêté dans un bordel y reconnaît Ohama prostituée. Le couple se réconcilie et retourne au village. De son côté, Genjuro comprend que Wakasa n'est qu'un fantôme et reprend le chemin de chez lui, et y retrouve Miyagi et son fils. À son réveil, il comprend que sa femme est morte, mais qu'invisible, elle veille sur lui.

Commentaire

La violence contemplée
Les Contes de la lune vague sont un des premiers films japonais marquants que les festivals européens ont découverts à partir des années 1950. En 1953, Kenji Mizoguchi n'a plus que trois ans à vivre et, derrière lui, une œuvre considérable. Mais au Japon, sa réputation de grand professionnel, adaptateur de classiques et surtout peintre passionné des femmes et de leurs malheurs, est grande.

   Les Contes de la lune vague est sans doute le film où l'on pénètre le mieux dans l'univers de Mizoguchi, à la fois extrêmement violent et fondamentalement contemplatif. Il place toujours sa caméra au lieu exact où l'on assiste, impuissant, à l'irréparable en train d'arriver. La mort de Miyagi, tuée presque par inadvertance d'un coup de lance par un soldat affamé, donne toute la mesure de cet art où la cruauté se double immédiatement de compassion. Mizoguchi est l'un des plus grands virtuoses du mouvement de caméra du cinéma et les Contes sont pleins de mouvements d'approche et de recul qui sont comme l'écho dans l'espace de ce qui se passe dans l'âme des personnages.

   Ce film est souvent vu comme un autoportrait du cinéaste. Car à travers l'aventure de Genjuro (l'artiste) et de Wakasa (le fantôme), Mizoguchi a réussi une peinture à la fois radieuse et sensuelle d'une passion « trop belle pour être vraie ».