Dictionnaire mondial des Films 2005Éd. 2005
N

Nous les femmes

Siamo Donne

Film à sketches de Gianni Franciolini, Roberto Rossellini, Luigi Zampa, Luchino Visconti et Alfredo Guarini, avec Alida Valli, Ingrid Bergman, Isa Miranda, Anna Magnani.

Pays : Italie
Date de sortie : 1953
Technique : noir et blanc
Durée : 1 h 33

Résumé
Quatre portraits de grandes actrices par quatre grands metteurs en scène italiens.

Nous les gosses

Comédie de Louis Daquin, avec Louise Carletti (Mariette), Gilbert Gil (René), Pierre Larquey (le père Finot), André Brunot (le commissaire), Émile Genevois (Cros Charles), Raymond Bussières (Gaston), Louis Seigner (le directeur).

Scénario : Maurice Hiléro, Gaston Modot, Louis Daquin, Marcel Aymé
Photographie : Jean Bachelet
Décor : Lucien Aguettand
Musique : Marius-François Gaillard
Montage : Suzanne de Troye
Pays : France
Date de sortie : 1941
Technique : noir et blanc
Durée : 1 h 30
Prix : Grand prix du cinéma français

Résumé
Dans la cour d'une école communale de la banlieue parisienne, des gosses jouent au ballon. L'un d'eux brise une verrière. Récidiviste, il est condamné à payer les dégâts. Ses camarades profitent des vacances de Pâques pour gagner les 1 800 F nécessaires. Mais un voyou, Gaston, vole la cagnotte. Et les voilà transformés en détectives à la recherche du coupable.

Commentaire
Premier film marquant la renaissance du cinéma français sous l'occupation allemande, c'est à l'évidence une œuvre à double sens. Derrière le charme, la spontanéité, la vivacité d'une intrigue apparemment anodine, Daquin exalte la solidarité et l'esprit collectif face à l'adversité. Dans le rôle de Gaston, Raymond Bussières fait un début remarqué. La générosité, la fraîcheur et l'humour font du film une totale réussite.

Nous maigrirons ensemble

Comédie de Michel Vocoret, avec Peter Ustinov, Bernadette Lafont, Catherine Alric.

Pays : France
Date de sortie : 1979
Technique : couleurs
Durée : 1 h 40

Résumé
Victor prend soudainement conscience de son excès de poids ! Décidé à faire un régime, il va de salles de gymnastique en saunas, rencontre Patricia et se sépare de sa femme.

Nous ne vieillirons pas ensemble

Drame psychologique de Maurice Pialat, avec Jean Yanne (Jean), Marlène Jobert (Catherine), Macha Méril (Françoise), Christine Fabréga (la mère de Catherine), Jacques Galland (le père de Catherine), Muse Dalbray (la grand-mère de Catherine), Harry-Max (le père de Jean), Maurice Risch (Michel).

Scénario : Maurice Pialat
Photographie : Luciano Tovoli
Montage : Arlette Langmann
Pays : France
Date de sortie : 1972
Technique : couleurs
Durée : 1 h 46

Résumé
Marié à Françoise, Jean a une liaison avec Catherine depuis six ans. Il l'emmène sur le tournage d'un film qu'il va réaliser en Camargue, mais se conduit si odieusement que Catherine se réfugie chez sa grand-mère, où Jean la rejoint. Rupture, réconciliation, nouvelle rupture : tel est le cycle infernal de ce couple terrible. Catherine finit par se lasser.

Commentaire
Maurice Pialat n'a jamais caché que ce récit était autobiographique. Le personnage de Jean, avec sa veulerie, son caractère exécrable et ses accès de tendresse, c'est lui. Un « portrait sans retouches » auquel Jean Yanne donne son extraordinaire naturel, récompensé du Prix d'interprétation à Cannes malgré ses protestations. Marlène Jobert et Macha Méril, la maîtresse et l'épouse, sont également parfaites.

Nous n'irons plus au bois

Film de guerre de Georges Dumoulin, avec Marie-France Pisier, Richard Leduc, Siegfried Rauch, Jacques Higelin.

Pays : France
Date de sortie : 1968
Technique : couleurs
Durée : 1 h 31

Résumé
Un groupe de jeunes résistants accueille en 1944 des déserteurs allemands, mais le soupçon s'installe.

Nous nous sommes tant aimés

C'eravamo tanto amati

Comédie historique d'Ettore Scola, avec Nino Manfredi (Antonio), Vittorio Gassman (Gianni), Stefania Sandrelli (Luciana), Stefano Satta Flores (Nicola), Giovanna Ralli (Elide), Aldo Fabrizi (Catenacci), Marcella Michelangeli (Gabriella), et dans leur propre rôle : Federico Fellini, Marcello Mastroianni, Vittorio De Sica.

Scénario : Age et Scarpelli, Ettore Scola
Photographie : Claudio Cirillo
Décor : Luciano Ricceri
Musique : Armando Trovajoli
Montage : Raimondo Crociani
Production : Dean Film
Pays : Italie
Date de sortie : 1974
Technique : NB, puis Couleurs
Durée : 1 h 55
Prix : Grand Prix, Chamrousse (1976)

Résumé
Dans l'euphorie de la Libération, Antonio, Gianni et Nicola, qui ont combattu ensemble dans la Résistance, fêtent la chute du fascisme et l'avènement de la République, pleins d'espoir et d'illusions. La vie les sépare : Nicola est enseignant dans une obscure province, Gianni avocat à Milan en quête de clients, Antonio brancardier dans un hôpital romain. Les années passent et nos amis se retrouvent dans la capitale. Gianni devient le fondé de pouvoir d'un promoteur immobilier véreux dont, pour ce faire, il a épousé la fille. Nicola, cinéphile enragé, abandonne sa famille pour devenir journaliste à Rome. Il y retrouve Antonio qui n'a pas changé : militant syndical, il affiche ses opinions, et toute promotion lui est refusée. Antonio est amoureux de Luciana, qui rêve de faire du cinéma et s'éprend successivement de Gianni et de Nicola. Régulièrement, les trois amis se retrouvent, mais le cœur n'y est plus. Antonio et Luciana finissent par se marier. Nicola est enfin critique de cinéma, mais subit de nombreuses rebuffades. Gianni est riche et s'ennuie dans sa belle villa avec piscine. Elles sont bien loin, les grandes illusions de la Libération : « On croyait changer le monde, et c'est le monde qui nous a changés… »

Commentaire

Entre le sourire et les larmes
Les histoires d'amour et d'amitié à travers le temps qui passe et les illusions perdues dans son sillage, voilà une matière en or pour Ettore Scola. Désormais aguerri dans le genre de la comédie aigre-douce, il peaufine, en collaboration avec le tandem Age et Scarpelli, un scénario émouvant et fort, tressant les destins de trois personnages « symboliques » qui composent, insensiblement, un tableau de l'Italie contemporaine et de son évolution de la fin de la guerre au milieu des années 1970. Très pertinemment, la couleur du temps est livrée par une suite de références et de citations du cinéma italien et de l'air qu'on y respire, du néoréalisme auquel le film constitue une sorte d'hommage à peine voilé – il est dédié à De Sica, qui y fait une apparition – à la grande saison de La Dolce Vita et de l'aliénation selon Antonioni.

   Apogée d'une « comédie italienne » qui connut son heure de gloire dans les années 1960 et sa consécration culturelle (et surtout publicitaire) dans les années 1970, le onzième film de Scola reçut un accueil public et critique unanime. Sans doute parce qu'il est la conjonction de tout ce qu'il y eut de meilleur dans le « genre » : l'esquisse d'une comédie humaine dont les caractères universels se fondent dans une réalité sociale et politique décrite avec acuité, l'utilisation de vedettes au mieux de leur talent, un dosage subtil et efficace de la gravité et de l'humour, du sourire et des larmes de la nostalgie. Avec, en prime pour les cinéphiles, ce coup d'œil en arrière sur les meilleures pages du cinéma d'après-guerre. La lucidité du constat qui sanctionne l'échec d'une génération est, certes, d'une ironie cruelle, mais tempérée par une tendresse désarmante.