Dictionnaire mondial des Films 2005Éd. 2005
E

Exils

Road movie de Tony Gatlif, avec Romain Duris, Lubna Azabal, Leïla Makhlouf, Habib Cheik.

Pays : France
Date de sortie : 2004
Technique : Couleurs
Durée : 1 h 43
Prix : Prix de la mise en scène, Cannes (2004)

Résumé
Deux amants partent pour l'Algérie en passant par l'Espagne et le Maroc. Lui est d'origine pied-noir et elle arabe. Un pèlerinage initiatique, rythmé par la musique gitane, flamenco, arabe, électro où deux « machines désirantes » partent à la recherche de leur vérité.

Existenz

Existenz

Film de science-fiction de David Cronenberg, avec Jennifer Jason Leigh (Allegra Geller), Jude Law (Ted Pikul), Ian Holm (Kiri Vinokur), Willem Dafoe (Gas), Don McKellar (Yevgeny Nourish), Callum Keith Rennie (Carlaw).

Scénario : David Cronenberg
Photographie : Peter Suschitzky
Décor : Carol Spier
Costumes : Denise Cronenberg
Effets spéciaux : Jim Isaac
Musique : Howard Shore
Montage : Ronald Sanders
Pays : Canada
Date de sortie : 1999
Technique : couleurs
Durée : 1 h 36

Résumé
Allegra Geller est la grande spécialiste de la « ludovirtualité » : elle vient de mettre au point un « biopod » directement connecté à la moelle épinière qui donne au joueur l'impression de vivre réellement les péripéties du jeu. Lors d'une démonstration, Allegra est l'objet d'un attentat. Le jeune Ted Pikul lui vient en aide mais il se trouve à son tour entraîné dans une série de poursuites et d'affrontements – juqu'au moment où l'on s'aperçoit que tout cela n'était qu'un nouveau jeu. Tous les participants commentent leurs aventures, mais voici qu'apparaît un nouveau revolver : est-ce le jeu qui continue ?

Commentaire
Une saisissante exploration d'un univers fantastique où virtualité et réalité s'interpénètrent, où les objets électroniques prennent des formes végétales ou animales, où les êtres humains se branchent, se débranchent, se mettent en boucle… On est émerveillé devant ce festival de trouvailles tout autant que terrifié par cette « ludovirtualité » où se trouvent réunis les attraits des jeux vidéo, des séries télévisées et des stupéfiants. En laissant son imagination vagabonder à la charnière du monde réel et du monde virtuel, Cronenberg ne nous fait-il pas visiter les paradis artificiels de demain ?

Exode

Grass

Documentaire de Merian C. Cooper, Ernest B. Schoedsack et Margaret Harrisson.

Photographie : M.C. Cooper, E.B. Schoedsack
Montage : Ramsaye et Carver
Pays : États-Unis
Date de sortie : 1926
Technique : noir et blanc
Durée : environ 2 100 m (1 h 20)

Résumé
En Iran, la transhumance annuelle des tribus bakhtiari. Ces nomades et leur bétail traversent les plaines et franchissent les montagnes, cherchant toujours de l'herbe et de l'eau.

Commentaire
Ce documentaire, qui est une des premières œuvres communes de Schoedsack et Cooper, fit grosse impression par la force et le lyrisme des images : troupeaux dans la neige, immenses étendues, vie des nomades, importance de la migration. Mais, déjà, la recherche du spectaculaire l'emporte sur le seul souci de la vérité ethnographique et bien des séquences furent en réalité « mises en scène ».

Exodus

Exodus

Film historique d'Otto Preminger, avec Paul Newman (Ari Ben Canaan), Eva Marie Saint (Kitty Fremont), Ralph Richardson (le général Sutherland), Peter Lawford (le major Fred Caldwell), Lee J. Cobb (Barak Ben Canaan), Sal Mineo (Dov Landau), John Derek (Taha), Hugh Griffith (Mandria), Gregory Ratoff (Lakavitch), Felix Aylmer (le Dr Lieberman), David Opatoshu (Akiva), Jill Haworth (Karen).

Scénario : Dalton Trumbo, d'après le roman de Leon Uris
Photographie : Sam Leavitt
Décor : Richard Day
Musique : Ernest Gold
Montage : Louis R. Loeffler
Pays : États-Unis
Date de sortie : 1960
Technique : couleurs
Durée : 3 h 32 (3 h 12 en France)

Résumé
1947. Trente mille réfugiés juifs, interceptés par les Anglais sur le chemin de la Palestine, sont internés à Chypre. Ari Ben Canaan, un agent de l'organisation clandestine Hagannah, défie les autorités britanniques en embarquant les derniers arrivants sur un vieux navire grec rebaptisé Exodus. Menaçant de faire sauter celui-ci, il obtient du général Sutherland la levée du blocus… L'Exodus rallie Haïfa. Trois de ses passagers : l'infirmière américaine Kitty Fremont, sa jeune protégée Karen et un rescapé d'Auschwitz, Dov Landau, vivront, aux côtés d'Ari, les exploits et les drames préludant à la naissance de l'État d'Israël…

Commentaire
Exodus est le seul film « engagé » d'Otto Preminger, qui a su y exprimer son attachement profond à la cause israélienne sans renier son objectivité coutumière. Cette fresque lyrique ambitionnait d'éclairer toutes les facettes d'une problématique singulièrement complexe. Elle n'y parvient pas toujours, mais réalise l'exploit d'être à la fois un remarquable portrait de héros, un superbe film d'action et une grande œuvre intimiste, liant étroitement les destins contrastés de chaque protagoniste à celui d'un peuple à la recherche de son identité.

l'Exorciste

The Exorcist

Film d'épouvante de William Friedkin, avec Ellen Burstyn (Chris McNeil), Max von Sydow (le père Merrin), Linda Blair (Regan McNeil), Lee J. Cobb (lieutenant Kinderman), Kitty Wynn (Sharon Spencer), Jack Mac Gowran (Burke Dennings), Jason Miller (le père Karras).

Scénario : William Peter Blatty, d'après son roman
Photographie : Owen Roizman, Billy William
Musique : Jack Nitzsche, Krzysztof Penderecki, Mike Oldfield
Montage : Evan Lottman, Norman Gay
Pays : États-Unis
Date de sortie : 1973
Technique : couleurs
Durée : 2 h 01
Prix : Oscars du meilleur scénario et du meilleur son (1973)

Résumé
Chris McNeil, actrice de télévision, s'inquiète pour sa fille Regan, douze ans, qui semble atteinte de troubles de la personnalité. Les examens médicaux ne décèlent aucune lésion du cerveau. Regan se transforme peu à peu en monstre et, autour d'elle, les phénomènes inquiétants se multiplient. Chris fait appel à l'Église. Le père Karras et le père Merrin vont exorciser Regan…

Commentaire
L'Exorciste est le premier film du genre qui ait rencontré un aussi vaste succès public. Misant sur le réalisme, la mise en scène de William Friedkin est d'une efficacité exemplaire, agençant parfaitement le crescendo de la terreur – le maquillage horrifique de Linda Blair possédée par le Démon étant naturellement le clou du spectacle. Pour le cinéma fantastique, ce triomphe marque le début d'une mutation : la fin de la suprématie anglaise et l'accès aux budgets importants dans les années 1970-1980.