Taxi blues
Comédie dramatique de Pavel Lounguine, avec Piotr Mamonov, Piotr Zaitchenko, Vladimir Kachpour.
Pays : U.R.S.S. et France
Date de sortie : 1989
Technique : couleurs
Durée : 1 h 50
Résumé
Un chauffeur de taxi un peu trafiquant mais pas voyou et un joueur de saxophone sont les deux principaux personnages de ce film soviétique singulier qui rompt avec le triomphalisme traditionnel de la production. L'anecdote révèle ce que l'on pourrait appeler la vraie vie de la Russie contemporaine. Une mise en scène intelligente accrédite ce document surprenant.
Taxi boy
Comédie dramatique d'Alain Page, avec Claude Brasseur, Richard Berry, Charlotte Valandrey.
Pays : France
Date de sortie : 1985
Technique : couleurs
Durée : 1 h 35
Résumé
Un joueur invétéré se débat dans d'éternels problèmes d'argent, à la recherche de son passé et de sa fille, prostituée d'occasion.
Taxi Driver
Drame de Martin Scorsese, avec Robert De Niro (Travis), Cybill Shepherd (Betsy), Jodie Foster (Iris), Albert Brooks (Tom), Peter Boyle (Wizard), Harvey Keitel (Sport).
Scénario : Paul Schrader
Photographie : Michael Chapman
Décor : Charles Rosen
Musique : Bernard Hermann
Montage : Tom Ralf, Melvin Shapiro, Marcia Lucas
Production : Michael et Julia Philips (Columbia et Italo-Judeo)
Pays : États-Unis
Date de sortie : 1976
Technique : couleurs
Durée : 1 h 53
Prix : Palme d'or, Cannes (1976)
Résumé
Ancien « marine » revenu du Viêt Nam, Travis se fait embaucher comme chauffeur de taxi à New York. De sa voiture, il guette les clients, épie leurs visages, roule au gré de son humeur dépressive dans les rues de la ville, comme un étranger. Travaillant le plus souvent de nuit dans les quartiers les plus mal famés, il poursuit son voyage intérieur, existentiel, tandis qu'une voix off en livre le message au spectateur.
Commentaire
L'enfer de l'aliénation urbaine
Le personnage qu'interprète Robert De Niro dans Taxi Driver est à mi-chemin du personnage de Camus dans l'Étranger et de celui de Sartre dans la Nausée. Ces deux influences sont d'ailleurs tout à fait assumées par Paul Schraeder, le scénariste du film, dont c'était la première collaboration (et peut-être la plus aboutie) avec Martin Scorsese. Celui-ci devient célèbre sur le plan international avec ce film – obtenant la Palme d'or à Cannes – qui précède New York, New York.
Travis est un personnage quasi muet, aphasique, à l'opposé de celui qu'interprétait Robert De Niro dans Mean Streets. Là, c'est à peine s'il articule quelques mots quand les autres chauffeurs de la compagnie de taxis tentent de dialoguer avec lui. Travis revient du cauchemar (le Viêt Nam) et se voit livré aux puissances de la nuit : prostitution, sexe, films porno… La violence rentrée, aveugle, ne demande qu'à s'exprimer, à sortir des entrailles. Et la fin du film est une véritable boucherie.
Le thème de l'homme lâché dans la ville – fauve (Travis) ou proie (le Paul Hackett d'After Hours, que Scorsese réalise en 1986) – « seul et abandonné de Dieu » est au centre du film et revient immanquablement dans tout le cinéma de Scorsese. Le monde est vu comme un enfer et l'homme doit errer à la recherche de son salut, pour sortir du cauchemar ou en exprimer toute l'horreur, afin de retrouver le chemin vers Dieu.
Taxi Driver est impressionnant par son rythme ambigu : à la fois lent, contemplatif (nous « voyons » la ville, les autres, à travers le pare-brise de la voiture jaune de Travis) et instinctif, toujours lourd d'un « acting-out », d'une décharge de haine et de violence. Le sens du détail, la précision des gestes, la tension du jeu et l'interprétation remarquable de De Niro font de Taxi Driver un des films les plus réussis de Scorsese.
Taza, fils de Cochise
Western de Douglas Sirk, avec Rock Hudson, Barbara Rush, Jeff Chandler.
Pays : États-Unis
Date de sortie : 1954
Technique : couleurs
Durée : 1 h 19
Résumé
Sous la direction de Taza, fils de Cochise, des tribus indiennes admettent de rester dans les « réserves » où elles ont été refoulées.
Tchao Pantin
Drame de Claude Berri, avec Coluche (Lambert), Richard Anconina (Bensoussan), Agnès Soral (Lola), Philippe Léotard (Bauer).
Scénario : Claude Berri, d'après le roman d'Alain Page
Photographie : Bruno Nuytten
Décor : Alexandre Trauner
Musique : Charlélie Couture
Montage : Hervé de Luze
Pays : France
Date de sortie : 1983
Technique : couleurs
Durée : 1 h 40
Résumé
Lambert, un pompiste de nuit alcoolique et désabusé, se prend d'affection pour le jeune voyou Bensoussan qui traficote un peu de drogue. Un jour, Bensoussan est tué et Lambert, suivi par la punk Lola, entreprend de retrouver les assassins.
Commentaire
Coluche ne s'amuse plus à faire rire. Dans un rôle dramatique, il révèle une profondeur littéralement « inattendue » qui fut la surprise du film. Mais il n'y a pas que lui. Le premier rôle d'Anconina, les décors cafardeux de Trauner, la description réaliste des bas-fonds parisiens, la solitude opaque des voyous, des dealers, des punks, la réalisation précise et naturaliste de Claude Berri, tout contribue à faire de Tchao Pantin une œuvre inoubliable.
Tchapaïev
Film historique de Gueorgui Vassiliev et Sergueï Vassiliev, avec Boris Babotchkine (Tchapaïev), Boris Blinov (Fourmanov), Leonid Kmitt (Petka), Varvara Miasnikova (Anna).
Scénario : G. et S. Vassiliev, d'après les récits de Dimitri Fourmanov
Photographie : Alexandre Sigaïev, Alexandre Ksénofontov
Décor : Isaak Makhlis
Musique : Gavril Popov
Pays : U.R.S.S. (Russie)
Date de sortie : 1934
Technique : noir et blanc
Durée : 1 h 36
Prix : Premier Prix, Moscou (1935)
Résumé
Un épisode de la guerre civile de 1919 en Oural, où s'affrontent les armées blanches de Kolchak et un groupe de partisans commandés par un paysan sans instruction, Tchapaïev. Un commissaire politique venu de Moscou tentera d'éduquer le fruste capitaine, qui trouvera une mort héroïque au combat.
Commentaire
Le prototype du « réalisme socialiste », charriant une rhétorique lourdement persuavive, et réalisé dans une optique « populaire » qui lui valut d'ailleurs un immense succès, en Union soviétique et en Europe. L'époque était alors à l'exaltation patriotique sous toutes ses formes et les Vassiliev – qui n'étaient pas frères mais seulement homonymes – y sacrifièrent avec une certaine vigueur épique. C'est, comme on l'a dit, un « Potemkine du pauvre », référence au Cuirassé Potemkine d'Eisenstein.