Dictionnaire mondial des Films 2005Éd. 2005
M

Morgan

Morgan, a Suitable Case for Treatment

Drame psychologique de Karel Reisz, avec Vanessa Redgrave (Leonie Delt), David Warner (Morgan Delt), Robert Stephens (Charles Napier), Irene Handl (Mrs. Delt), Bernard Bresslaw (le policier), Arthur Mullard (Wally).

Scénario : David Mercer, d'après sa pièce télévisée
Photographie : Larry Pizer, Gerry Turpin
Décor : Philip Harrison
Musique : John Dankworth
Montage : Victor Procto, Tom Priestley
Pays : Grande-Bretagne
Date de sortie : 1966
Technique : noir et blanc
Durée : 1 h 37

Résumé
Morgan est un jeune peintre plus que bohème dont les excentricités finissent par lasser l'amour d'une épouse tout à fait conventionnelle. Mais le divorce qu'elle obtient n'empêche pas Morgan de venir la relancer sans cesse, tout en lui jouant des tours de sa façon : inscrire un marteau et une faucille dans les tapis, mettre un squelette dans son lit, etc. Il finit en prison pour un moment ; et puis, à peine sorti, le voici qui, déguisé en gorille, vient troubler le remariage de la jeune femme. Cette fois, il est bon pour l'hôpital psychiatrique.

Commentaire
Dans le droit fil de son engagement pour le renouvellement du cinéma britannique, Reisz privilégie ici, avec le concours de Mercer, l'opposition entre un individualisme épris de liberté et les conventions rigides de la société. Cela sous une forme allègre et brillante, à coup de péripéties satiriques qui n'épargnent personne. La dénonciation sous-jacente des contraintes du système social prend cependant un tour plus grave avec le recours à la prison et à l'asile pour contenir l'originalité des individus, posant ainsi, comme souvent chez Reisz, des questions réelles et très critiques. Vanessa Redgrave, fine interprète de l'épouse, reçut pour le film le Prix d'interprétation féminine à Cannes (1966).

Morituri

Morituri

Film de guerre de Bernhard Wicki, avec Marlon Brando, Yul Brynner, Trevor Howard.

Pays : États-Unis
Date de sortie : 1965
Technique : couleurs
Durée : 2 h 03

Résumé
Au Japon en 1942, un déserteur de la Wermacht doit accepter une mission de sabotage à bord d'un cargo allemand.

le Mors aux dents

Drame de Laurent Heynemann, avec Jacques Dutronc, Michel Piccoli, Michel Galabru.

Pays : France
Date de sortie : 1979
Technique : couleurs
Durée : 1 h 45

Résumé
Sous couvert d'un chantage, un escroc tente de soutirer de l'argent à un parti politique pour truquer une course de chevaux. Un jeune loup du parti s'occupe de l'affaire et va tenter de le confondre.

le Mors aux dents

The Rounders

Western de Burt Kennedy, avec Henry Fonda, Glenn Ford, Edgar Buchanan.

Pays : États-Unis
Date de sortie : 1965
Technique : couleurs
Durée : 1 h 25

Résumé
Les aventures tragi-comiques de deux cow-boys qui gagnent tant bien que mal leur vie en dressant des chevaux sauvages.

les Morsures de l'aube

Film policier d'Antoine de Caunes, avec Guillaume Canet, Asia Argento, Gérard Lanvin, Gilbert Melki, Orazio Massano.

Pays : France
Date de sortie : 2001
Technique : couleurs
Durée : 1 h 35

Résumé
Noctambule invétéré, Antoine voit sa vie se compliquer sérieusement le jour où il prétend connaître un mystérieux M. Jordan dont le nom semble ouvrir toutes les portes mais suscite aussi de violentes passions.

la Mort aux enchères

Still of the Night

Film policier de Robert Benton, avec Roy Scheider, Meryl Streep, Jessica Tandy.

Pays : États-Unis
Date de sortie : 1982
Technique : couleurs
Durée : 1 h 35

Résumé
Un psychiatre s'éprend d'une jeune femme blonde et va l'aider à sortir du sanglant cauchemar qu'elle est en train de vivre. Un hommage élégant, habile et haletant à Alfred Hitchcock.

la Mort aux trousses

North by Northwest

Film d'espionnage d'Alfred Hitchcock, avec Cary Grant (Roger Thornhill), Eva Marie Saint (Eve Kendall), James Mason (Philip Vandamm), Jessie Royce Landis (Clara Vandamm), Leo G. Carroll (le professeur), Martin Landau (Leonard).

Scénario : Ernest Lehman
Photographie : Robert Burks
Décor : Robert Boyle, William A. Horning, Merrill Pye
Musique : Bernard Herrmann
Montage : George Tomasini
Production : A. Hitchcock (M.G.M.)
Pays : États-Unis
Date de sortie : 1959
Technique : couleurs
Durée : 2 h 16

Résumé

À New York, un publiciste du nom de Thornhill se fait enlever en plein jour par deux hommes qui le prennent pour un certain Kaplan. Thornhill se retrouve dans la riche maison d'un nommé Vandamm, puis au volant d'une voiture où on l'a mis après l'avoir saoulé. La police l'arrête puis le relâche. Au siège des Nations unies, un homme avec qui Thornhill avait rendez-vous est poignardé sous ses yeux. Surpris le couteau à la main, Thornhill prend la fuite. Dans le train pour Chicago, la belle Eve Kendall le cache et lui permet d'échapper à la police. Toujours à la recherche de ce Kaplan avec lequel on le confond dès le départ, le héros se retrouve en rase campagne, attaqué par un avion pulvérisant des insecticides et s'en sort de justesse. Finalement, il apprend que Kaplan n'existe pas, mais est un leurre qui permet à Eve, agent de la C.I.A., d'exposer Vandamm, un espion dont elle est la maîtresse. C'est désormais en connaissance de cause que Thornhill se dirige vers le mont Rushmore où, après un combat avec l'homme de main de Vandamm pour la possession de microfilms, il obtient, outre Eve, le droit de revenir au monde normal.

Commentaire

Un divertissement empathique

La Mort aux trousses passa longtemps pour un film mineur, un exercice brillant, mais moins sérieux que Vertigo et moins grave que Psychose. En fait, jamais le mot « divertissement » ne fut mieux appliqué à un film. Au sommet de son art, Hitchcock semble avoir pris un grand plaisir à tenter l'expérience d'un film qui tire toute sa force de son improbabilité même. D'un côté, les métamorphoses incessantes d'un récit construit comme une bande dessinée, de l'autre, le souci persistant des apparences, des corps et de la vraisemblance. Autrement dit, Hitchcock livre avec élégance comme un « art poétique » de son propre cinéma, fondé sur la contradiction entre le principe de plaisir et le principe de réalité. Le film, loin d'être « vide », montre au contraire comment à partir d'un mot vide (« Kaplan ») se met en place toute une série de personnages, de calculs et de malentendus, allant du simple quiproquo à l'espionnage international. À l'image du spectateur confronté au film, le personnage de Roger Thornhill (l'un des grands rôles de Cary Grant) est persuadé qu'il doit élucider une histoire qui a de l'avance sur lui alors que, par ses mouvements, c'est lui qui la fait avancer. En ce sens, Hitchcock désignait avec la Mort aux trousses le point de perfection d'un cinéma qui tirait son existence même du désir du spectateur de se projeter.