Dictionnaire mondial des Films 2005Éd. 2005
A

Après la vie

Drame deLucas Belvaux, avec Gilbert Melki, Dominique Blanc, Ornella Muti, Catherine Frot.

Pays : France
Date de sortie : 2003
Technique : Couleurs
Durée : 2 h 03
Prix : Prix Louis-Delluc (2003)

Résumé
Dans ce troisième volet de sa trilogie (Voir aussi Un couple épatant et Cavale), Lucas Belvaux met en scène un policier, Pascal Manise, partagé entre son devoir et son dévouement envers sa femme toxicomane. Le dealer qui l'approvisionne en morphine refuse de continuer à le faire s'il ne fait pas disparaître un terroriste évadé sur lequel il est chargé d'enquêter. Pascal refuse le chantage et sa femme, en manque, part en quête de drogue dans les bas-fonds de la ville où elle va tomber sur le terroriste recherché par son mari. Un mélo sobre et poignant.

Après le crépuscule vient la nuit

… och efter skymning kommer mörker

Drame psychologique de Rune Hagberg, avec Rune Hagberg, Amy Aaröe, John-Wilhelm Hagberg.

Pays : Suède
Date de sortie : 1947
Technique : noir et blanc
Durée : 1 h 25

Résumé
Un jeune homme tente de se suicider lorsqu'il apprend qu'il a une maladie mentale héréditaire. Sa fiancée arrive à temps pour le sauver, mais il la tue et finit dans un asile.

Après nous le déluge

Today We Live

Mélodrame de Howard Hawks, d'après une histoire de William Faulkner, avec Joan Crawford, Gary Cooper, Robert Young, Franchot Tone, Roscoe Karns.

Pays : États-Unis
Date de sortie : 1933
Technique : noir et blanc
Durée : 1 h 53

Résumé
Pendant la Première Guerre mondiale, une jeune aristocrate anglaise se retrouve sur le front avec ses trois amants. Deux n'en reviendront pas, et elle oubliera son malheur avec le dernier.

À propos de Nice

Documentaire de Jean Vigo.

Pays : France
Date de sortie : 1929
Technique : noir et blanc
Durée : 840 m (environ 30 min)

Résumé
Appliquant les théories de Dziga Vertov, ce « point de vue documenté » propose un portrait de la ville de Nice, et offre un contraste saisissant entre les oisifs, vautrés au soleil de la promenade des Anglais, et les quartiers pauvres de la vieille ville.

À qui la faute ?

Nju
ou Eine unverstandene Frau

Drame de Paul Czinner, d'après la pièce d'Ossip Dymow, avec Elisabeth Bergner, Emil Jannings, Conrad Veidt.

Pays : Allemagne
Date de sortie : 1924
Technique : noir et blanc
Durée : 2 227 m (environ 1 h 22)

Résumé
Une jeune femme sensible qui ne peut plus supporter l'atmosphère bourgeoise de son ménage abandonne son mari et son enfant, et devient la maîtresse d'un étranger.

Arabesque

Arabesque

Comédie de Stanley Donen, d'après un roman de Gordon Votler, avec Gregory Peck, Sophia Loren.

Pays : États-Unis
Date de sortie : 1966
Technique : couleurs
Durée : 1 h 40

Résumé
Un professeur de langues anciennes se trouve mêlé à un inextricable complot. Une parodie des films de James Bond, un chef-d'œuvre de malice.

l'Araignée

Woman in Hiding

Comédie dramatique de Michael Gordon, avec Ida Lupino, Howard Duff, Jacques Marin.

Pays : États-Unis
Date de sortie : 1949
Technique : noir et blanc
Durée : 1 h 32

Résumé
Ambiance tragique autour d'une jeune femme qui épouse un fou dangereux qui tente de la tuer plusieurs fois.

l'Araignée de satin

Drame psychologique de Jacques Baratier, d'après un roman de P.L. Palau et P. Thierry, avec Catherine Jourdan, Ingrid Caven, Alexandre Sycluna.

Pays : France
Date de sortie : 1985
Technique : couleurs
Durée : 1 h 25

Résumé
Les relations des pensionnaires de l'institution « Les Fauvettes » paraissent bien ambiguës, de même que celle de la directrice avec ses professeurs. Atmosphère trouble et bruissements de soie.

les Araignées

Die Spinnen

Film d'aventures fantastiques de Fritz Lang, avec Carl de Vogt, Ressel Orla, Georg John, Lil Dagover.

Pays : Allemagne
Date de sortie : 1919
Technique : noir et blanc
Durée : environ 3600 m (environ 2 h 13)

Résumé
Un sportif américain part à la recherche d'un mystérieux trésor dans une cité en ruines du Yucatán. Il devra affronter une organisation secrète et survivra à mille dangers.

l'Arbre aux sabots

L'albero degli zoccoli

Drame d'Ermanno Olmi, avec des paysans bergamasques.

Scénario : Ermanno Olmi
Photographie : E. Olmi, Enrico Tovaglieri, Franco Gambarana
Costumes : Francesca Zucchelli
Musique : Jean-Sébastien Bach
Montage : E. Olmi
Production : R.A.I. et G.P.C.
Pays : Italie
Date de sortie : 1978
Technique : couleurs
Durée : 2 h 50
Prix : Palme d'or, Cannes (1978)

Résumé

Une grande ferme dans la plaine du pays bergamasque, entre l'automne 1897 et l'été 1898. Quatre familles y vivent, partageant joies et peines de tous les jours. Une ferveur muette soude tous les membres de cette communauté dont la vie s'écoule au rythme des saisons, des travaux des champs, des veillées et des rosaires, du cochon qu'on tue à Noël et des fêtes de printemps au village. Tous sont soumis à l'autorité du Maître, à qui tout appartient, à qui reviennent les deux tiers de la moisson. Voici Finard, madré et colérique, qui réussit à soutirer un peu de farine en plus contre sa récolte de maïs, et qui cachera en vain un louis d'or sous le sabot de sa jument. Voici la veuve Runk, lavandière, qui n'arrive pas à élever ses six petits et dont la vache sera miraculeusement guérie par l'eau bénite. Voici les Brena et leur fille Maddalena, courtisée par le modeste Stefano qui l'épousera au petit matin, et que tous accompagneront en silence au coche d'eau qui les emmène à Milan. Voici surtout les Batisti : le grand-père Anselmo qui fait pousser en secret ses tomates ; les parents, qui auront bientôt une nouvelle bouche à nourrir, et dont le petit Minek est le seul à aller à l'école, parce que le curé les a convaincus qu'il le fallait… Un jour, Minek rentre avec un sabot cassé, et son père travaillera toute la nuit en cachette pour lui en tailler un dans le bois d'un arbre appartenant au Maître. Lorsque l'intendant s'en avise, les Batisti sont chassés de la ferme. Derrière leurs fenêtres, leurs compagnons les regardent, atterrés, s'enfoncer dans la nuit.

Commentaire

Un film habité par la grâce

Olmi est tout entier dans ce film qu'il a porté en lui plus de vingt ans et qui est regardé presque unanimement comme une des œuvres majeures du cinéma mondial. Maître du voir et du sentir, il retranscrit ici des récits de sa grand-mère et des souvenirs d'enfance, et fait passer dans cette chronique des travaux et des jours d'une communauté paysanne une sublime leçon de vie, en même temps que de cinéma, à l'usage des temps présents. Un an de tournage, en décors réels et éclairages naturels, avec des paysans qui parlent leur dialecte, six mois de montage, un budget dérisoire pour un récit de trois heures : ce film hors norme est l'œuvre d'un éternel non-conformiste du cinéma, attaché avant tout à l'authenticité de l'expression et à la profondeur de signification.

   Le monde paysan, ses rites et ses mythes, sa culture profondément religieuse, sont donnés à voir, comme de l'intérieur, dans une fidélité absolue à la vérité historique et à l'exactitude ethnographique. Poète de la matière, Olmi fait chanter les âmes simples avec une pureté toute biblique et trouve des accents virgiliens pour célébrer le travail, la piété et le destin des hommes. Le sens du mystère imprègne ce film plein d'enchantement, où la nature est constant sujet d'émerveillement et l'Histoire nécessairement sujet de stupeur. Le merveilleux se répand sur cette œuvre au lyrisme retenu et au réalisme magique, où rien n'est dit mais tout est donné pudiquement à sentir à travers le regard d'Olmi sur des regards, des visages et des gestes habités par la grâce, plus éloquents que tous les discours.

   Ainsi à la fin, sans élever la voix ni brandir de poing rhétorique, Olmi nous rend-il l'arbitraire proprement intolérable.