Dictionnaire mondial des Films 2005Éd. 2005
H

Hallelujah les collines

Hallelujah the Hills

Comédie d'Adolfas Mekas, avec Peter H. Beard, Martin Greenbaum, Sheila Finn.

Pays : États-Unis
Date de sortie : 1962
Technique : noir et blanc
Durée : 1 h 27

Résumé
Deux jeunes gens aiment la même fille, qui leur demande un an avant de choisir. En attendant, les deux amis parcourent les forêts du Vermont, en rêvant à leur amour. Une comédie insolite, en marge de la production hollywoodienne classique.

Hamburger film sandwich

Kentucky Fried Movie

Comédie satirique de John Landis, avec le Kentucky Fried Theatre.

Pays : États-Unis
Date de sortie : 1977
Technique : couleurs
Durée : 1 h 35

Résumé
Une journée de programmes à la télévision sous forme de sketches : spots publicitaires, bandes-annonces de films, interviews, etc. Interpété par l'équivalent du « Splendid » français.

Hamlet

Gamlet

Drame de Grigori Kozintsev, avec Innokenti Smoktounovski (Hamlet), Anastasia Vertinskaïa (Ophélie), Mikhaïl Nazvanov (Claudius), Youri Toubouleïev (Polonius).

Scénario : Grigori Kozintsev, Boris Pasternak, d'après la pièce de Shakespeare
Photographie : Ionas Gricious
Décor : Evgueni Enei, Georgi Kronatchev
Musique : Dimitri Chostakovitch
Pays : U.R.S.S. (Russie)
Date de sortie : 1964
Technique : couleurs
Durée : 2 h 32
Prix : Prix spécial, Venise (1964)

Résumé
La tragédie de Shakespeare, déjà maintes fois portée à l'écran, enrichie de dialogues de l'écrivain réfractaire Boris Pasternak et interprétée par un ancien déporté de Sibérie dans le rôle d'Hamlet.

Commentaire
L'originalité de cette dix-septième adaptation cinématographique de Hamlet (selon l'estimation des spécialistes) tient principalement à la confrontation du passé (le Danemark, en l'an 1600) et du présent (la Russie soviétique de 1960). Le réalisateur, en effet, ne se gêne pas pour « moderniser » Shakespeare à sa façon : Hamlet s'interroge sur les dangers du pouvoir absolu. Les vieux démons du culte de la personnalité, enfin exorcisés, mais que l'auteur de la Trilogie des Maxime avait cultivés en son temps, hantent le film, autant que le souvenir des purges staliniennes… Sur le plan esthétique, l'œuvre baigne dans une réelle splendeur décorative, que l'on retrouvera, en plus épuré peut-être, dans le dernier film de Kozintsev, le Roi Lear.

Voir aussi Ophélia.

Parmi la cinquantaine d'autres adaptations :

 
le Duel d'Hamlet, de Clément Maurice, avec Sarah Bernhardt.
Pays : France
Date de sortie : 1900

 
Hamlet, prince de Danemark, de Georges Méliès.
Pays : France
Date de sortie : 1907

 
Hamlet (Amleto), de Mario Caserini.
Pays : Italie
Date de sortie : 1908
Durée : 260 ou 325 m

 
Hamlet (Hamlet), de Svend Gade et Heinz Schall, avec Asta Nielsen, Lilly Jacobsson, Eduard von Winterstein.
Pays : Allemagne
Date de sortie : 1921
Durée : environ 1 500 m (55 min)

 
Le reste est silence (Der Rest ist Schweigen), de Helmut Käutner, avec Hardy Krüger, Peter Van Eyck, Ingrid Andree, Adelheid Seeck.
Pays : R.F.A.
Date de sortie : 1959
Durée : 1 h 44
Version modernisée

 
la Représentation d'Hamlet au village (Predstava Hamleta u selu Mrduša Donja), de Krsto Papić, avec Rade Šerbedžija, Milena Dravić, Fabijan Šovagović, Ljubisa Samardžić.
Pays : Yougoslavie
Date de sortie : 1973
Technique : couleurs
Durée : 1 h 37

 
Un Hamlet de moins (Un Amleto di meno), de Carmelo Bene.
Pays : Italie
Date de sortie : 1974
Technique : couleurs
Durée : 1 h 30

Hamlet

Hamlet

Tragédie filmée de Laurence Olivier, avec Laurence Olivier (Hamlet), Basil Sydney (le roi Claudius), Eileen Herlie (la reine Gertrude), Jean Simmons (Ophélie), Norman Wooland (Horatio), Felix Aylmer (Polonius), Stanley Holloway, Anthony Quayle, Peter Cushing.

Scénario : Alan Dent, d'après la pièce de William Shakespeare
Photographie : Desmond Dickinson
Décor : Carmen Dillon
Musique : sir William Walton
Montage : Helga Cranston
Production : Rank Two Cities Films
Pays : Grande-Bretagne
Date de sortie : 1948
Durée : 2 h 25
Prix : Lion d'or, Venise (1948) ; Oscar du meilleur film (1948)

Résumé
Le château d'Elseneur, en Norvège. Chaque nuit, les gardes sont terrifiés par l'apparition d'un spectre, celui du défunt roi. Ce dernier apprend à son fils, le jeune prince Hamlet, que son frère Claudius l'a assassiné lâchement afin de s'emparer du trône, avec la complicité de sa femme Gertrude. Hamlet est effondré par ces révélations. Très lié à sa mère, amoureux d'Ophélie, la fille du chambellan Polonius fidèle au roi, il hésite à faire justice. Au cours d'une représentation donnée à la cour par des baladins, les masques vont tomber : Hamlet tue par mégarde Polonius caché derrière une tenture, avant d'être lui-même tué en duel, Claudius est châtié, la reine s'empoisonne, Ophélie devient folle et se noie.

Commentaire

Le mariage réussi du théâtre et du cinéma
Le film suit d'assez près la trame de l'œuvre célèbre de Shakespeare, qui fut portée très tôt à l'écran : en France dès 1900 avec Sarah Bernhardt, en Grande-Bretagne en 1904, par Georges Méliès en 1907, par le Danois August Blom en 1910, etc. Laurence Olivier était tout désigné pour tourner la version de référence. Homme de théâtre (il débuta à Stratford-on-Avon), metteur en scène, acteur puis – à partir de 1944 – codirecteur de l'Old Vic Company, il a à son actif une carrière parallèle – prestigieuse – de comédien de cinéma (les Hauts de Hurlevent, Rebecca, Lady Hamilton, etc.). Sa première réalisation, Henry V (1944), témoignait déjà d'une grande maîtrise dans le domaine du théâtre filmé. Fidèle à la lettre autant qu'à l'esprit de son illustre modèle, Olivier y ajoute une dynamique très personnelle, fondée sur une bonne connaissance de l'écriture filmique. Il ne fait pas oublier le théâtre : il en multiplie les pouvoirs par ceux du cinéma. On pourra lui préférer l'approche d'un Orson Welles dans Macbeth, plus spontanée, plus chaleureuse, moins soumise aux exigences de la scène. Le débat reste ouvert.

   À l'inverse de Henry V, où la couleur brillait de tous ses feux, Hamlet est tourné en noir et blanc, dans un décor quasi expressionniste ; le texte de la pièce a été élagué, l'arrivée finale de Fortimbras supprimée, les résonances « politiques » de l'œuvre cèdent le pas à un approfondissement psychanalytique du caractère d'Hamlet : c'est un velléitaire en proie à un fort complexe d'Œdipe. D'autre part, le réalisateur utilise toutes les ressources de la technique cinématographique (amples panoramiques balayant l'espace scénique). Il s'adjuge le rôle-titre, bien qu'il en ait passé l'âge. À ses côtés, Jean Simmons campe une Ophélie diaphane, sobre, émouvante. Le résultat est un mariage harmonieux théâtre-cinéma, particulièrement réussi dans la scène du duel et de l'affrontement entre Hamlet et sa mère.

   Le film obtint un grand succès, commercial et critique. L'auteur complétera sa trilogie shakespearienne à l'écran en 1955 avec Richard III. Le résultat sera moins heureux, et franchement décevant quand il s'essaiera, en 1957, à la comédie romantique avec le Prince et la Danseuse. À l'évidence, Laurence Olivier n'a jamais pu se libérer du carcan shakespearien : c'est sa limite, mais aussi sa grandeur.