Dictionnaire mondial des Films 2005Éd. 2005
S

le Seigneur des anneaux : le Retour du roi

The Lord of the Rings : The Return of the King

Conte de Peter Jackson d'après le roman de J. R. R. Tolkien, avec Elijah Wood, Sean Astin, Viggo Mortensen, Ian McKellen, Orlando Bloom, John Rhys-Davies, Liv Tyler, Cate Blanchett, Miranda Otto, Billy Boyd, Dominic Monaghan, Andy Serkis.

Pays : États-Unis
Date de sortie : 2003
Technique : couleurs
Durée : 3 h 20

Résumé
La Communauté de l'anneau affronte les légions de Sauron. Frodon, Sam et Gollum en profitent pour se rapprocher tant bien que mal de la montagne du Destin, où ils pourraient enfin détruire l'anneau et mettre ainsi fin aux convoitises.

le Seigneur des anneaux : les Deux Tours

The Lord of the Rings : The Two Towers

Conte de Peter Jackson d'après le roman de J. R. R. Tolkien, avec Elijah Wood, Sean Astin, Viggo Mortensen, Ian McKellen, Christopher Lee, Orlando Bloom, John Rhys-Davies, Liv Tyler, Cate Blanchett, Miranda Otto, Brad Dourif, Billy Boyd, Dominic Monaghan, Andy Serkis.

Pays : États-Unis
Date de sortie : 2002
Technique : couleurs
Durée : 2 h 58

Résumé
Frodon et ses amis sont en route pour rejoindre le pays du Mordor. Au cours de ce long périple, ils croiseront le perfide Gollum qui promet de les aider dans leur quête. Pendant ce temps, une gigantesque bataille se prépare entre la contrée du Gondor et Saroumane, le magicien soutenu par les armées de Sauron. L'enjeu est l'obtention du pouvoir suprême à travers l'anneau.

les Seigneurs

The Wanderers

Comédie dramatique de Philip Kaufman, avec Ken Wahl, John Friedrich, Karen Allen.

Pays : États-Unis
Date de sortie : 1979
Technique : couleurs
Durée : 1 h 53

Résumé
À New York, en 1963, plusieurs bandes de jeunes s'affrontent. Une affaire de fille envenime encore la situation.

les Seins de glace

Drame psychologique de Georges Lautner, d'après le roman de Richard Matheson, avec Alain Delon, Mireille Darc, Claude Brasseur.

Pays : France
Date de sortie : 1974
Technique : couleurs
Durée : 1 h 46

Résumé
Une rencontre sur une plage de la Côte d'Azur entraîne un scénariste à la conquête d'une jeune femme étrange.

le Séjour

Der Aufenthalt

Drame de Frank Beyer, avec Sylvester Groth, Fred Düren, Klaus Piontek, Matthias Günther, Horst Hiener.

Pays : R.D.A.
Date de sortie : 1982
Technique : couleurs
Durée : 1 h 40
Film non distribué en France

Résumé
Un jeune prisonnier allemand est affecté à la démolition des ruines de Varsovie, au cours de l'hiver 1945, puis soupçonné d'être un nazi recherché.

le Sel de la terre

Salt of the Earth

Drame social de Herbert J. Biberman, avec Rosaura Revueltas (Esperanza), Juan Chalcon (Ramon), Will Geer (le shérif).

Scénario : Michael Wilson
Photographie : Simon Lazarus
Décor : Sonja Dahl, Adolfo Bardela
Musique : Sol Kaplan
Pays : États-Unis
Date de sortie : 1953
Technique : noir et blanc
Durée : 1 h 32

Résumé
Une entreprise américaine du Nouveau-Mexique, la Delaware Zinc Inc., utilise de la main-d'œuvre mexicaine dans de telles conditions d'exploitation qu'une grève éclate. Les mineurs sont bientôt rejoints, voire dépassés, par leurs femmes qui se révèlent être des combattantes sociales très efficaces, décidées, courageuses. Deux affrontements interfèrent : d'une part la lutte des ouvriers contre la direction et le patronat, d'autre part le conflit, au sein du prolétariat mexicain, entre les hommes (traditionnellement « machos ») et les femmes qui se sont montrées, en l'occurrence, leurs égales.

Commentaire
Ce film a été tourné en marge du système hollywoodien, au prix de grandes difficultés. Son contenu social, sinon révolutionnaire, effarouchait les grandes compagnies et l'« establishment » américain. De plus, les auteurs étaient poursuivis par les agents du maccarthysme alors puissant. Les laboratoires refusaient de développer la pellicule. Des raids même, dit-on, ont été effectués pour intimider les cinéastes. Le film a tout de même vu le jour et représente aujourd'hui un témoignage précieux sur cette époque. C'est, par ailleurs, une œuvre forte, sincère et poignante.

le Sel de Svanétie

Džim Šuante
ou Sol' Svanetii

Documentaire de Mikhaïl Kalatozov.

Scénario : Serguei Tretiakov
Photographie : Charla Gegelachvili, M. Kalatozov
Pays : U.R.S.S. (Géorgie)
Date de sortie : 1930
Technique : noir et blanc
Durée : 56 min

Résumé
La Svanétie est une haute vallée du Caucase, à 2 000 m d'altitude, alors encore arriérée et à l'écart de tout. En même temps qu'une description quasi ethnographique, l'objet du film est aussi de montrer l'arrivée jusque dans cette région reculée des bouleversements et des progrès liés à la Révolution, en particulier la construction d'une route qui reliera désormais la Svanétie au monde.

Commentaire
Le Sel de Svanétie est un des tout premiers films de Kalatozov et il y exerce encore son premier métier d'opérateur de prises de vues. Mais le choix des images comme la façon de les monter sont déjà d'un réalisateur très personnel. La peinture de cette vie inchangée depuis des siècles donne lieu à des moments forts associant la misère et l'effort des hommes à la dureté de la nature : transport du sel à dos d'homme, neige sur les récoltes, violence des comportements animaux et humains, tout un monde primitif que la caméra fixe à l'heure des transformations.

la Semaine du sphinx

La settimana della sfinge

Comédie dramatique de Daniele Luchetti, avec Margherita Buy, Paolo Hendel, Silvio Orlando.

Pays : Italie
Date de sortie : 1991
Technique : couleurs
Durée : 1 h 40

Résumé
Une serveuse amoureuse d'un installateur d'antennes qui ne veut surtout pas « se fixer ». Une narration alerte.

Sénéchal le Magnifique

Comédie de Jean Boyer, avec Fernandel, Nadia Gray, Georges Chamarat, Jeanne Aubert, Simone Paris.

Pays : France
Date de sortie : 1957
Technique : noir et blanc
Durée : 1 h 35

Résumé
Un comédien raté devient un habile escroc. Un rôle à multiples transformations pour Fernandel.

Senso

Senso

Drame de Luchino Visconti, avec Alida Valli (comtesse Livia Serpieri), Farley Granger (Franz Mahler), Massimo Girotti (marquis Roberto Ussoli), Heinz Moog (comte Serpieri), Rina Morelli (Laura), Marcella Mariani (Clara), Christian Marquand (l'officier), Tonio Selwart (colonel Kleist).

Scénario : Luchino Visconti, Suso Cecchi d'Amico, avec la collaboration de Giorgio Prosperi, Carlo Alianello, Giorgio Bassani, d'après la nouvelle de Camillo Boito
Photographie : G.R. Aldo, Robert Krasker
Décor : Ottavio Scotti
Musique : Symphonie n° 7 d'Anton Bruckner et le Trouvère de Giuseppe Verdi
Montage : Mario Serandrei
Production : Lux Film
Pays : Italie
Date de sortie : 1954
Technique : couleurs
Durée : 2 h 05

Résumé

1866, en Vénétie. Les actes de résistance se multiplient contre l'occupant autrichien. La réalisation de l'unité de l'Italie semble en vue et le peuple est prêt à se révolter. Mais l'aristocratie est partagée : si certains sont indifférents, ou simplement opportunistes, d'autres collaborent. D'autres encore sont du côté des patriotes, comme la comtesse Livia Serpieri et son cousin Roberto Ussoli, alors que le comte, son mari, qui est un pleutre, a partie liée avec les Autrichiens mais est prêt à se ranger du côté des vainqueurs. Au théâtre de la Fenice, une représentation du Trouvère tourne à la manifestation nationaliste. Roberto défie en duel un jeune et sémillant lieutenant autrichien, Franz Mahler. Voulant s'interposer, Livia tombe amoureuse de celui-ci, qui profite d'elle puis l'abandonne. Lorsque la guerre éclate, les Serpieri se réfugient dans leur villa à la campagne. Une nuit, Franz vient retrouver Livia et lui demande la somme qui lui permettra de se faire réformer. Elle lui remet alors l'argent que les patriotes lui avaient confié. L'issue de la bataille de Custozza étant incertaine, Livia, pour ne pas perdre son amant, rejoint Vérone. Elle retrouve Franz vautré dans le vice et le cynisme, qui l'accable de ses sarcasmes. Elle le dénonce alors au commandant autrichien, comme déserteur. Franz est fusillé. Tandis que Livia erre, comme folle, dans les rues de Vérone, les Autrichiens fêtent leur victoire.

Commentaire

« Aimer, même trop, même mal »

« Senso », littéralement, désigne à la fois la vie des sens et le sentiment des choses. Sens et sentiments sont ici portés par Visconti au paroxysme de la passion. L'intérêt de la malheureuse histoire de la comtesse Serpieri, son exemplarité, est qu'elle brûle pour un être vil, veule et médiocre, indigne en tout point de son amour, et pour qui elle sacrifie cependant son idéal. Ainsi la passion prend-elle toute sa dimension ; celle de la folie, celle de l'absurdité, celle d'une consomption autodestructrice.

   Démystifiant le romantisme béat, Luchino Visconti enrobe pourtant cette tragédie dérisoire dans une reconstitution historique fastueuse, aux images flamboyantes, qui prend d'emblée l'ampleur et la résonance d'un opéra. D'un bout à l'autre, Senso joue sur les deux tableaux : celui de la splendeur esthétique et celui de l'amertume morale. D'un côté, un véritable hymne à la beauté qui se déploie à travers le choix des comédiens Alida Valli et Farley Granger, la composition picturale de chaque plan, le soin extrême apporté aux décors et aux costumes, jusqu'au grand spectacle magnifiquement maîtrisé de la bataille de Custozza. De l'autre, l'œuvre d'un moraliste désabusé, décrivant l'itinéraire de la passion comme une inexorable déchéance, où triomphent la trahison, la lâcheté, le mépris et le dégoût.

   La lucidité morale et politique de ce discours, si peu commerciale qu'elle fût (à cet égard, Senso a été un demi-échec), perce sous le faste trompeur de la forme, donnant une étonnante modernité à ce qui reste, au sens propre du mot, comme un sublime mélodrame.