Dictionnaire mondial des Films 2005Éd. 2005
I

Images de la vie

Imitation of Life

Mélodrame de John M. Stahl, d'après le roman de Fanny Hurst, avec Claudette Colbert, Warren William, Louise Beavers, Ned Sparks, Rochelle Hudson, Alan Hale.

Pays : États-Unis
Date de sortie : 1934
Technique : noir et blanc
Durée : 1 h 49

Résumé
Une jeune veuve devient riche et trouve le bonheur grâce à sa domestique noire, tandis que cette dernière se sacrifie et connaît des moments difficiles. (Voir aussi Mirage de la vie).

Imagine : John Lennon

Imagine : John Lennon

Documentaire d'Andrew Solt.

Pays : États-Unis
Date de sortie : 1988
Technique : Couleurs et NB
Durée : 1 h 40

Résumé
Évitant l'hagiographie, ce film réalisé à partir de documents inédits et d'interviews est une évocation nostalgique de la personnalité attachante du leader des Beatles assassiné en 1980.

Immortel (ad vitam)

Film d'anticipation d'Enki Bilal, d'après ses albums, avec Linda Hardy, Thomas Kretschmann.

Pays : France
Date de sortie : 2004
Technique : Couleurs
Durée : 1 h 42

Résumé
Condamné à perdre son immortalité, le dieu Horus revient sur terre pour y trouver une femme qui lui assurera une descendance. Pour parvenir à ses fins, il doit emprunter le corps d'un humain, Nikopol, qui fécondera l'élue du dieu, Jill. L'opération n'est pas simple à mener, d'autant plus que les calculs d'un politicien sans scrupules viennent encore la compliquer. Une somptueuse transposition cinématographique de l'univers de Bilal, qui souffre peut-être du fait que le fond n'a pas été aussi soigné que la forme et que le sens est souvent écrasé par le poids des images et des effets spéciaux.

l'Immortelle

Drame d'Alain Robbe-Grillet, avec Jacques Doniol-Valcroze (N), Françoise Brion (L), Guido Celano (M), Catherine Robbe-Grillet (Catherine Sarayan).

Scénario : Alain Robbe-Grillet
Photographie : Maurice Barry
Musique : Georges Delerue
Montage : Bob Wade
Pays : France
Date de sortie : 1963
Technique : noir et blanc
Durée : 1 h 40
Prix : Prix Louis-Delluc (1962)

Résumé
Dans un Istanbul semi-rêvé, un homme rencontre une femme. Ils visitent la ville ensemble. Un jour, elle disparaît aussi brusquement qu'elle lui était apparue. Il la cherche partout. Elle réapparaîtra finalement à la manière d'un fantôme.

Commentaire
On aurait du mal à retrouver une histoire absolument « réaliste » dans ce premier film de Robbe-Grillet. Dans cette ville où le réel se mêle à la légende, tout est familier et, pourtant, tout est étrange… Comme dans nos rêves.

Impasse aux violences

The Flesh and the Fiends

Film d'épouvante de John Gilling, avec Peter Cushing, Donald Pleasence, June Laverick.

Pays : Grande-Bretagne
Date de sortie : 1960
Technique : couleurs
Durée : 1 h 33

Résumé
Pour ses expériences, un docteur a besoin de cadavres frais… Ambiance d'horreur et d'angoisse pour des faits authentiques qui firent frissonner l'Angleterre au début du XIXe siècle.

l'Impasse des deux anges

Drame policier de Maurice Tourneur, avec Paul Meurisse, Simone Signoret, Marcel Herrand, Jacques Baumer.

Pays : France
Date de sortie : 1948
Technique : noir et blanc
Durée : 1 h 25

Résumé
Une comédienne sur le point de faire un riche mariage retrouve son ancien ami devenu voleur. Un drame d'atmosphère qui fut le dernier film de Maurice Tourneur.

l'Impasse tragique

The Dark Corner

Film policier de Henry Hathaway, d'après un récit de Leo Rosten, avec Mark Stevens, Lucille Ball, Clifton Webb, Kurt Kruger, William Bendix.

Pays : États-Unis
Date de sortie : 1946
Technique : noir et blanc
Durée : 1 h 39

Résumé
Un détective privé, poursuivi de la haine d'un ancien associé qui tente de le tuer, se réveille un jour près du cadavre de ce dernier.

l'Impératif

Imperative

Essai de Krzysztof Zanussi, avec Robert Powell, Brigitte Fossey, Sigfrid Steiner, Matthias Habich, Jan Biczycki, Christoph Eichhorn, Leslie Caron.

Pays : R.F.A. et France
Date de sortie : 1982
Technique : couleurs
Durée : 1 h 42

Résumé
Augustin, professeur de mathématiques passionné par l'abstraction, oublie un peu sa femme. Quand elle le quitte, les angoisses d'Augustin prennent une tournure métaphysique, et lorsqu'un vieux professeur, son père spirituel, meurt, il devient violent. Interné à la suite de la profanation d'un sanctuaire, Augustin semble se remettre lentement…

l'Impératrice rouge

The Scarlet Empress

Drame historique de Josef von Sternberg, avec Marlene Dietrich (Sophia Frederica, alias Catherine II), John Lodge (le comte Alexei), Sam Jaffe (le grand-duc Pierre), Louise Dresser (l'impératrice Elizabeth), Maria Sieber (Sophia enfant), sir C. Aubrey Smith (le prince August), Ruthelma Stevens (la comtesse Elisabeth), Olive Tell (la princesse Johanna), Gavin Gordon (Gregory Orloff).

Scénario : Manuel Komroff, d'après le Journal de Catherine de Russie
Photographie : Bert Glennon
Décor : Hans Dreier, Richard Kollorsz, Peter Ballbusch
Musique : John M. Leipold, W. Franke Harling, J. von Sternberg, d'après Tchaïkovski, Mendelssohn, Wagner
Montage : J. von Sternberg
Production : Paramount
Pays : États-Unis
Date de sortie : 1934
Technique : noir et blanc
Durée : 1 h 45

Résumé

La jeune princesse prussienne Sophia Frederica est livrée, à seize ans, par sa famille, à un époux dégénéré, le grand-duc Pierre, neveu et héritier d'Elizabeth, impératrice de toutes les Russies. Elle reçoit un prénom russe, Catherine. Pour se venger du comte Alexei, qu'elle aimait et qui l'a trahie, elle se donne au capitaine des gardes du palais, Orloff. Quand Pierre hérite du trône et projette de la faire disparaître, elle investit le palais à la tête de ses troupes, soutenue par l'Église et l'armée, tandis qu'Orloff assassine le grand-duc. Montée sur un cheval blanc, elle gravit les marches qui conduisent au trône et devient l'impératrice Catherine II.

Commentaire

Suprématie de la mise en scène

Sixième des sept films que Marlene Dietrich tourna sous la direction de Sternberg, c'est aussi celui qui magnifie le plus l'actrice, par les costumes, la lumière et la situation. Bien qu'inspiré par le Journal de l'impératrice Catherine II de Russie, le scénario n'est qu'un prétexte au déploiement des fastes de la mise en scène : l'univers de l'Impératrice rouge ne renvoie qu'à lui-même et au monde de Sternberg. Tous les détails, des sculptures et icônes à la musique qu'il dirigea lui-même, sont issus de l'imagination d'un auteur visionnaire. Le trajet du film n'est rien d'autre que la transformation d'une jeune fille pleine de vie en une figure idéale : en haut des marches qui conduisent au trône, au dernier plan du film, Marlene/Catherine (elle a même perdu son prénom) s'intègre au décor du palais dans une posture sculpturale.

   Le désir et le regard sont les moteurs du propos et de l'esthétique de Sternberg. Par le regard, le désir transforme l'autre en objet. Si Marlene n'incarne pas ici une prostituée ou une chanteuse de cabaret, elle n'en est pas moins une femme qui se détruit et perd son identité. N'ayant pu retenir le désir du comte Alexei, Catherine s'attribue le rôle viril pour mieux gouverner le désir des hommes et s'offrir en objet d'admiration pour tout un peuple. Contrairement à la thématique classique du cinéma occidental, où l'homme se perd en idéalisant la femme, c'est ici celle-ci qui aspire à répondre au fantasme masculin, quitte à s'y perdre. Les moments les plus sublimes sont aussi ceux où les personnages tendent à l'anéantissement.

Voir aussi, sur Catherine II, l'Aigle noir, Scandale à la cour et la Grande Catherine.