Dictionnaire mondial des Films 2005Éd. 2005
P

Ponette

Drame de Jacques Doillon, avec Victoire Thivisol, Delphine Schiltz, Léopoldine Serre.

Pays : France
Date de sortie : 1996
Technique : couleurs
Durée : 1 h 35
Prix : Prix œcuménique ex aequo, Venise (1996)

Résumé
Une petite fille de quatre ans qui a perdu sa mère dans un accident de voiture refuse de croire que celle-ci ne reviendra plus jamais. Une exploration subtile et émouvante de l'univers de la petite enfance.

le Poney rouge

The Red Pony

Comédie dramatique de Lewis Milestone, d'après John Steinbeck, avec Myrna Loy, Robert Mitchum, Louis Calhern.

Pays : États-Unis
Date de sortie : 1949
Technique : couleurs
Durée : 1 h 29

Résumé
Grâce à l'amitié d'un poney rouge, un enfant découvre dans un ranch les lois de la nature.

le Pont

De Brug

Documentaire de Joris Ivens.

Pays : Pays-Bas
Date de sortie : 1928
Technique : noir et blanc
Durée : environ 300 m (11 min)

Résumé
Aux Pays-Bas, la construction d'un énorme ouvrage métallique filmée avec brio et agilité par un grand cinéaste-documentariste-poète.

le Pont

Die Brücke

Film de guerre de Bernhard Wicki, avec Volker Bohnet, Fritz Wepper, Michael Hinz, Frank Glaubrecht, Volker Lechterbrink, Gunther Hoffmann, Karl-Michael Balzer, Cordula Trantow.

Scénario : Michael Mansfeld, Karl-Wilhelm Vivier, d'après Manfred Gregor
Photographie : Gerd von Bonin
Musique : Hans-Martin Majewski
Pays : R.F.A.
Date de sortie : 1959
Technique : noir et blanc
Durée : 1 h 30

Résumé
En 1945, sept adolescents rêvant d'héroïsme guerrier sont incorporés dans l'armée allemande en déroute. Leur supérieur, voulant les sauver du carnage, leur confie momentanément la défense d'un pont sans importance stratégique. Mais il est tué stupidement. Respectant ses ordres à la lettre, les enfants vont défendre le pont face aux Américains, et se faire exterminer.

Commentaire
Si le Pont est un des plus grand films consacrés à l'absurdité de la guerre, il ne le doit pas seulement à l'emploi d'adolescents comme héros et victimes. Évitant les pièges du pathétique bon marché et des effets larmoyants, il est d'une grande rigueur tant au niveau du scénario que de la mise en scène ; il est ainsi en adéquation parfaite avec l'implacable logique meurtrière dont sont victimes les enfants-soldats, jusqu'au final d'une tragique et cruelle ironie. Le Pont est un film de guerre véritablement traumatisant.

Pontcarral, colonel d'empire

Drame de Jean Delannoy, d'après le roman d'Albéric Cahuet, avec Pierre Blanchar, Annie Ducaux, Suzy Carrier, Marcel Delaître, Simone Valère, Jean Marchat.

Pays : France
Date de sortie : 1942
Technique : noir et blanc
Durée : 2 h 05

Résumé
Un officier resté fidèle à Napoléon épouse par dépit une orgueilleuse jeune femme dont il tue en duel l'ancien amant. À l'avènement de Louis-Philippe, il part combattre en Algérie.

le Pont de Cassandra

Cassandra Crossing

Film-catastrophe de George Pan Cosmatos, avec Sophia Loren, Richard Harris, Ava Gardner, Burt Lancaster, Martin Sheen, Ingrid Thulin, Lou Castel, Alida Valli.

Pays : États-Unis
Date de sortie : 1977
Technique : couleurs
Durée : 2 h

Résumé
D'une façon involontaire, un terroriste répand un virus mortel. Tous les passagers d'un train semblent avoir été contaminés, et la police les isole.

le Pont de la rivière Kwai

The Bridge on the River Kwai

Film de guerre de sir David Lean, avec William Holden (Shears), Jack Hawkins (major Warden), Alec Guinness (colonel Nicholson), Sesshu Hayakawa (colonel Saïto), James Donald (docteur Clipton), Geoffrey Horne (lieutenant Joyce).

Scénario : Carl Foreman, Michael Wilson (non crédité), Pierre Boulle, d'après son roman
Photographie : Jack Hildyard
Décor : Donald M. Ashton
Musique : Malcolm Arnold
Montage : Peter Taylor
Production : Sam Spiegel (Columbia)
Pays : Grande-Bretagne
Date de sortie : 1957
Technique : couleurs
Durée : 2 h 41
Prix : Oscars (1957) : meilleur film, meilleur metteur en scène, meilleur acteur (A. Guinness), meilleur directeur de la photo, meilleur compositeur, meilleur scénario (C. Foreman)

Résumé

Capturé par les Japonais, un détachement de prisonniers de guerre anglais est conduit à marche forcée au bord de la rivière Kwai, en Birmanie, dans un camp commandé par le colonel Saïto. Celui-ci veut contraindre les prisonniers à participer à la construction d'un pont sur la rivière. Le colonel Nicholson, commandant du détachement de prisonniers, refuse d'abord au nom des conventions de Genève. Les prisonniers font alors l'objet de brimades, Nicholson lui-même est enfermé dans un cachot et torturé par la soif. Les deux chefs finissent par conclure un accord. Nicholson acceptera de construire le pont et de prouver ainsi la supériorité de l'armée britannique. Shears, un prisonnier américain, a pu s'échapper et rejoindre le quartier général allié, aidé par des indigènes. Il sert de guide au commando, dirigé par le major Warden, chargé de dynamiter le pont. Shears, Saïto et Nicholson seront tués. Celui-ci, en tombant sur le détonateur, déclenche involontairement l'explosion.

Commentaire

Spectaculaire, intelligent et beau

Ce film est, à plus d'un titre, un événement dans le cinéma des années 1950. D'abord une date dans l'histoire du film de guerre qui commençait à s'essouffler. Avec le Pont de la rivière Kwai, le point de vue évolue et se nuance. Il n'y a plus, d'un côté les puissances occidentales, nanties à la fois du bon droit et des bonnes méthodes, face à un ennemi à peine silhouetté, mais deux civilisations qui s'opposent, avec leurs coutumes, leurs croyances et les perversions de ces croyances. Pour Saïto, mû par le code d'honneur du bushido, les Anglais sont méprisables parce qu'ils n'éprouvent pas de honte à être battus. S'il est vaincu, il se suicidera. Convaincu que l'Empire britannique a pour mission de faire régner l'ordre et la loi, Nicholson n'a de cesse d'endurer et de persévérer pour imposer sa supériorité morale sur celle des barbares. Pour Shears, l'Américain, la guerre n'est qu'une affaire de survie, dépourvue de toute dimension héroïque, où le plus fort et le plus malin l'emportent.

   Confié à David Lean, connu jusque-là pour ses films intimistes, le Pont de la rivière Kwai est le premier film-spectacle d'une série (Lawrence d'Arabie, Docteur Jivago) qui va redorer le blason d'un cinéma fortement concurrencé par la télévision. Les films de Lean, sur ce point, apporteront la preuve qu'il est possible de réaliser, grâce aux nouveaux moyens techniques, des films spectaculaires, intelligents et beaux. Toutes les composantes de cette première réalisation ont été, en effet, également soignées. La construction du scénario, d'après le roman de Pierre Boulle, est particulièrement habile ; le grand écran et la lourdeur des moyens mis en œuvre ne nuisent jamais au rythme du film, à la beauté des cadres, ni à la célérité de la mise en scène. Quant aux acteurs, ils incarneront leurs personnages à un point tel que ces rôles leur colleront pour longtemps à la peau.