Dictionnaire mondial des Films 2005Éd. 2005
M

la Mandragore

La Mandragola

Comédie d'Alberto Lattuada, d'après la comédie de Machiavel, avec Rosanna Schiaffino, Philippe Leroy, Jean-Claude Brialy.

Pays : Italie
Date de sortie : 1966
Technique : noir et blanc
Durée : 1 h 45

Résumé
Au XVIe siècle, à Florence, pour conquérir une belle réputée inaccessible, un jeune homme se fait passer pour un médecin.

la Mandragore

Alraune

Film fantastique d'Henrik Galeen, avec Brigitte Helm (Alraune), Paul Wegener (professeur Ten Brinken), Ivan Petrovitch (Franz Braun), Mia Pankau, Georg John, Valeska Gert.

Scénario : Henrik Galeen, d'après le roman d'Hans Heinz Alraune, die Geschichte eines lebenden Wesens
Photographie : Franz Planer
Décor : Reimann Heilbronner
Pays : Allemagne
Date de sortie : 1928
Technique : noir et blanc
Durée : 2 757 m (environ 1 h 42)

Résumé
Un savant fasciné depuis longtemps par la légende de la Mandragore entreprend une expérience de fécondation artificielle à partir d'un criminel qu'on vient de pendre et d'une prostituée. Il réussit ainsi à faire naître une créature féminine qu'il élève comme sa propre fille. Mais elle devient plus qu'une femme fatale, une sorte d'être démoniaque qui ruine tous ceux qu'elle attire. Dompteuse dans un cirque après avoir fui son « père », elle apprend le secret de ses origines et se venge sur lui.

Commentaire
La Mandragore est l'une des dernières manifestations de l'expressionnisme allemand. Galeen et Wegener avaient ainsi déjà collaboré aux deux versions du Golem et, si la créature mise au monde est cette fois une femme, on reste bien dans le même fantastique qu'exacerbe le choix contrasté des décors et des éclairages. Magnifiquement incarné par l'héroïne de Metropolis, Brigitte Helm, le personnage central du film oscille en outre entre imaginaire et réalité, de telle façon que les processus psychiques viennent au premier plan, donnant ainsi à l'œuvre une dimension supplémentaire.

Autre version réalisée notamment par :

 
Arthur Maria Rabenalt, intitulée Mandragore (la Fille sans âme) [Alraune], avec Erich von Stroheim, Hildegard Neff, Karl Heinz Böhm.
Pays : R.F.A.
Date de sortie : 1952
Durée : 1 h 25

Mandy

Mandy

Drame d'Alexander Mackendrick, avec Phyllis Calvert, Jack Hawkins, Terence Morgan.

Pays : Grande-Bretagne
Date de sortie : 1952
Technique : noir et blanc
Durée : 1 h 33

Résumé
Dans une famille anglaise, la petite Mandy est née sourde. Ses parents décident de la placer dans une institution spécialisée ce qui provoque discussions et commérages. Un très beau film traité avec sobriété.

Manèges

Drame d'Yves Allégret, avec Simone Signoret (Dora), Bernard Blier (Robert), Jacques Baumer (Louis), Jane Marken (la mère de Dora), Frank Villard (François).

Scénario : Jacques Sigurd
Photographie : Yves Bourgoin
Décor : Alexandre Trauner, Auguste Capelier
Montage : Maurice Serein
Pays : France
Date de sortie : 1950
Technique : noir et blanc
Durée : 1 h 30

Résumé
Blessée dans un grave accident d'auto, Dora reçoit la visite de sa mère et de son époux Robert. La croyant perdue, la mère révèle à Robert que sa fille ne l'a jamais aimé et qu'elle l'a épousé pour son argent. Dora l'a trompé plusieurs fois et elle partait rejoindre son amant quand l'accident eut lieu. Robert, effondré, s'éloigne laissant Dora paralysée.

Commentaire
Raconté en flash-back, le film est un modèle de précision dans le découpage. Allégret illustre une histoire sordide dans laquelle deux femmes monstrueuses ne reculent devant aucun mensonge ni aucune vilenie pour satisfaire leur cupidité. Il est servi par le talent de l'exceptionnel trio d'acteurs qui interprétait déjà Dédée d'Anvers.

Manganinnie

Manganinnie

Conte de John Honey, d'après le roman de Beth Roberts, avec Mawuyul Yanthalawuy, Anna Ralph, Philip Hinton.

Pays : Australie
Date de sortie : 1980
Technique : couleurs
Durée : 1 h 32

Résumé
En Australie, en 1830, Manganinnie, femme aborigène de Tasmanie fait découvrir à une petite Européenne les rites et les traditions d'une race qui disparaît.

Mangeclous

Comédie de Moshe Mizrahi, d'après le roman d'Albert Cohen, avec Pierre Richard, Bernard Blier, Jacques Villeret.

Pays : France
Date de sortie : 1988
Technique : couleurs
Durée : 1 h 58

Résumé
Aspirant à revoir sa pittoresque famille de Céphalonie, un jeune diplomate les attire à Genève en leur tendant un piège.

le Mangeur de citrouilles

The Pumpkin Eater

Drame de Jack Clayton, d'après le roman de Penelope Mortimer, avec Anne Bancroft, Peter Finch, James Mason.

Pays : Grande-Bretagne
Date de sortie : 1964
Technique : noir et blanc
Durée : 1 h 58

Résumé
L'histoire d'un couple en crise, vue par la femme, qui en est à son troisième mariage avec huit enfants à la clef, et qui se rend compte que son mari la trompe et a rendu sa maîtresse enceinte. Sur un sujet mince, une grande recherche stylistique.

Manhattan

Manhattan

Comédie de Woody Allen, avec Woody Allen (Isaac Davis), Diane Keaton (Mary Wilke), Michael Murphy (Yale), Mariel Hemingway (Tracy), Meryl Streep (Jill), Anne Byrne (Emily), Karen Ludwig (Connie), Michael O'Donoghue (Dennis).

Scénario : Woody Allen, Marshall Brickman
Photographie : Gordon Willis
Décor : Mel Bourne
Musique : George Gershwin
Montage : Susan E. Morse
Production : Jack Rollins, Charles H. Joffe (United Artists)
Pays : États-Unis
Date de sortie : 1979
Technique : noir et blanc
Durée : 1 h 36

Résumé
Le scénariste Isaac Davis a deux amours : New York, qu'il idolâtre sur tous les tons, et Tracy, une adolescente dont la candeur et la spontanéité cachent une précoce maturité. Échaudé par ses échecs matrimoniaux (sa deuxième femme, Jill, l'a récemment quitté pour… une autre), Isaac hésite à s'engager avec Tracy, et s'efforce de la persuader qu'elle est trop jeune pour faire sa vie avec lui.

   Yale, le meilleur ami d'Isaac, entretient une liaison discrète et mouvementée avec une journaliste, Mary. Isaac s'irrite de l'élitisme et des prétentions intellectuelles de cette jeune provinciale, mais ne tarde pas à lui découvrir un charme et une fantaisie irrésistibles. Lorsque Mary rompt avec Yale, Isaac prend la relève de son ami, avec la bénédiction de ce dernier. Une idylle prometteuse s'amorce, mais Mary tombe à nouveau amoureuse de Yale. Après quelques semaines de solitude, Isaac comprend enfin ce que lui a apporté Tracy, et décide de la reconquérir.


Commentaire

Une chronique lyrique
New York est la ville fétiche de Woody Allen, sa source constante d'inspiration. Bien davantage qu'un décor, elle définit un cadre social, des personnages et un folklore spécifiques. Sa diversité, ses richesses inépuisables se prêtent idéalement à la forme de la chronique, dont Manhattan constitue un des exemples modernes les plus achevés.

   Manhattan est d'abord une célébration lyrique de la vie new-yorkaise, une gerbe d'images montées sur les rythmes euphorisants de Gershwin. C'est, avec Radio Days, le plus grand film « musical » de Woody Allen, et le premier où s'épanouissent en toute liberté les multiples composantes de son cinéma : l'humour – revers d'une incurable et féconde angoisse –, le goût de l'aphorisme, la satire de l'intelligentsia, la passion de l'introspection, la tendresse, la nostalgie, la perplexité devant les choses de l'amour et une disposition inattendue, mais fort réelle, au bonheur.

   Tout cela s'équilibre en une construction harmonieuse où alternent avec aisance face-à-face, séquences de montage, vignettes et scènes de groupe. Après chaque épisode, Allen ménage une « respiration » qui donne l'occasion à ses héros d'évoluer, de se remettre en question, de s'éloigner les uns des autres, de découvrir leurs dépendances mutuelles. L'écran large (une première pour le cinéaste) permet de subtils cloisonnements du champ visuel, enfermant les protagonistes dans leur propre espace, leur propre subjectivité. La course finale d'Isaac vers Tracy fait exploser ces barrières en une triomphale coda : filmée en plan général, en longs travellings latéraux, elle est comme un immense appel d'air – après bien des atermoiements, un homme accourt vers celle qui lui a appris la confiance…